Chapitre 14

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Les examens blancs s'étaient terminés il y a deux semaines. Depuis, nos emplois du temps avaient été bien allégés, nous n'avions que 2 réels jours de cours dans la semaine, ça nous laissait beaucoup de temps libre.
Et ça il ne fallait pas le dire deux fois à Taïga, ce casse pieds ne me lâchait pas et ça du matin au soir. Cet idiot a même été demandé à Madoka (notre coach à Kaijo) l'autorisation de m'entraîner APRÈS les entraînements collectifs. Il voulait ma mort, j'en étais persuadée. Et le pire, c'est que Madoka s'était rendue complice en acceptant :

(Flash-back)

- Bon d'accord, mais ménage là un minimum ! Il ne faudrait pas qu'elle se blesse.

Ce jour là ma mâchoire est tombée si bas que j'ai cru ne jamais pouvoir la récupérer.

(Fin du flash-back)

« Ménage là un minimum », tu parles ! À chaque fin d'entraînements j'ai les jambes en compote et le cœur qui bat à tout rompre. Chaque soir je m'endors et je prie pour ne pas me réveiller le lendemain.

(Flash-back)

C'était un mercredi soir, je crois que cet entraînement a été le pire que j'ai pu faire. Pendant presque trois heures nous avions joué sans faire une seule pause.

- Eh c'est quoi ça ? Je t'ai déjà vu beaucoup plus rapide !

- Ouais sauf qu'on jouait pas plusieurs heures sans s'arrêter.

- C'est pas avec une mentalité pareil que ton équipe et toi serez qualifiés pour les championnats.

- Aomine sors de ce corps...

Ça c'était la chose à pas dire... j'ai regretté ces paroles à la seconde même où elles sont sortie de ma bouche :

- T'as dis quoi ? Répète un peu ?!

Je l'avais mis en rogne et j'en ai subis les conséquences... :

- On va arrêter là pour aujourd'hui.

À l'instant même où il avait prononcé cette phrase je me suis écroulée à 4 pattes sur le sol, dégoulinante de sueur et complètement essoufflée.

(Fin du flash-back)

En y repensant il me semble même qu'il m'avait ramené chez moi ce jour là. Comme quoi ces deux là ne sont pas aussi différents qu'on peut le penser.
Quoi qu'il en soit, je reconnais que ces heures supplémentaires ont porté leurs fruits. Je me sens plus en forme que jamais !
Les éliminatoires des championnats hivernaux ont commencé depuis quelques temps déjà et notre équipe a pour ainsi dire « dévoré » nos adversaires.
Il faut dire qu'ils étaient loin d'être coriaces, rien à voir avec les montres qui composent l'élite du tournois. En tout cas d'après Kise :

(Flash-back)

- Rakuzan et Yosen tu dis ?

- Ouais, et en comptant Too ils forment le trio d'or des championnats. Si on arrive jusqu'à eux on pourra s'estimer heureux.

- Ils sont si fort que ça ? J'ai déjà une petite idée du niveau de Too rien qu'en voyant Aomine, en revanche pour ce qui est des autres...

- Quand on étaient au lycée on avait à peu près chacun le même niveau. Mais de la classe de seconde jusqu'à maintenant, un sacré écart s'est creusé entre eux et nous. Mais entre eux il y a peu de différences.

- Je suppose que leurs équipes sont à la hauteur de leur réputation ?

- Ce sont tous de vrais monstres du basketball.

(Fin du flash-back)

Too, Yosen et Rakuzan, les piliers du basket dans notre catégorie. Je frissonne rien qu'à l'idée de leurs faire face. On ne devra pas relâcher nos efforts pour arriver jusqu'à eux.
Il ne restait plus que 2 jours avant la fin des éliminatoires et il ne nous restait plus qu'un seul match à remporter pour être qualifiés.
Et ce dernier match se déroulait cet après-midi même. Nous allions jouer contre une petite équipe venue d'un village de montagne. En visionnant quelques images de leurs précédents matchs Kise et moi en sommes venus à la même conclusion : « du menu fretin ». Cette rencontre allait donc être rapidement pliée, notre qualification était assurée, c'était inutile de s'en faire.
À 15h je pars rejoindre mes coéquipiers et en arrivant je remarque qu'il manque une personne qui d'ordinaire arrivait toujours en avance :

- Personne sait où est Madoka ?

Tous haussèrent les épaules, c'est Kasamatsu qui pris les devants en l'appelant :

- Madoka ? T'es où ?

La voix de notre coach résonnait dans les hauts-parleurs :

- Au bureau des organisations du championnat, ne m'attendez pas, je vous rejoindrais sur le lieu du match le plus rapidement possible.

- O-ok, mais tout va bien ?

- Je vous expliquerais plus tard, ne perdrez pas de temps !

Sa voix semblait inquiète. Mais nous n'avions pas eu le temps d'en débattre puisque notre bus était arrivé juste après que Madoka ait raccroché.
Malgré tout l'ambiance durant le trajet était sereine, les blagues, les fous rires et les discussions s'enchaînaient.
Une fois arrivé nous nous rendons chacun dans nos vestiaires respectifs. C'est une fois changée que je rejoins les garçons dans leurs vestiaires pour attendre notre coach.

Une heure était déjà passée et toujours aucun signe d'elle. Kise avait voulu entrer de force sur le terrain mais il s'est fait envoyer balader par les organisateurs qui disaient qu'ils viendraient eux-mêmes nous chercher avant que le match ne commence :

- Raaah ! J'en ai marre ! Ça fait une demi-heure qu'on aurait dû commencer ce foutu match, je veux joueeeeeer !!

Le blond continuait d'insulter les organisateurs en tournant en rond comme un lion en cage sans qu'aucuns de nous n'interviennent. Aucune paire de chaussures, aucuns sacs, pas même un ballon n'avait été jeté dans sa direction. Toute l'équipe restait muette, déboussolée par la tournure que prenait les événements.
Un quart d'heure plus tard, Kise s'était finalement calmé mais rien n'avais changé, nous étions toujours dans les vestiaires, assis sur les bancs, adossés contre les murs ou les casiers. Seul quelques soupirs venaient fendre l'air.
Certains somnolaient comme Kasamatsu qui était adossé contre le mur près de la porte.
C'est à ce moment là que la porte métallique des vestiaires s'ouvrît dans un immense fracas et s'écrasa par la même occasion sur le nez de Kasamatsu qui poussa un cri étouffé à la fois de douleur et de surprise. Le silence fut rompu, Madoka venait enfin d'arriver :

- On a un problème !

- Putain mon nez !

L'incompréhension marquait nos visages. J'ai repris mes esprits quelques instants avant les autres pour aider Kasamatsu à se relever :

- Qu'est ce qui se passe ?!

Madoka pris un air sombre, elle était essoufflée :

- Comme je vous l'ai dit, on a un problème.

- Ça on avait compris, mais de quel genre ?

Madoka se gratta l'arrière de la tête :

- On ne jouera pas contre l'équipe qui nous a été attribuée.

Kise se relâcha, comme si il était tout à coup soulagé :

- Ah c'est que ça ! Rien d'alarmant, t'as pas besoin de stresser pour si peu coach.

Mais Madoka restait crispée, j'eus alors comme un mauvais pressentiment :

- Rien de grave au moins ?

- Non, une simple panne. Mais ils ne peuvent plus se déplacer.

Je m'éloigne de Kasamatsu pour m'approcher de notre coach :

- Mais ils nous ont attribué une autre équipe pas vrai ?

Madoka acquiesça d'un signe de tête :

- Oui, une équipe s'est proposée de nous affronter presque aussitôt.

Kise et moi échangions un regard sévère, sourcils froncés. Quelque chose clochait ça ne faisait aucun doute. Nous demandons en même temps :

- Qui ?

Madoka pris une grande inspiration :

- Too.

JonetsuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant