Mon baby blues

Chapitre 11 : Résilience

- Bonsoir tout le monde !

Nightmare qui jouait avec Melancholy sur le tapis d'éveil entendit la sonnette de la porte du Café tinter.

- Oh mon ange tu es rentré !

Il délaissa un peu son enfant pour accueillir chaleureusement son amant en l'embrassant dans une étreinte. Ccino aima cela. Puis il l'invita à venir jouer un peu avec leur fille tout et raconter sa dernière entrevu avec le psychologue. Ils s'installèrent en tailleur autour de Choly qui fut tout excitée de voir sa petite maman. Le barista la trouvait particulièrement adorable durant ces moments.

Ces derniers jours Ccino faisait preuve d'investissement et de volonté depuis l'incident. On lui imposa un arrêt de travail pour se consacrer pleinement à la maternité. Le Café fut fermé le temps d'embaucher un intérimaire et l'entourage proche se relayait pour l'aider à reprendre son rôle de mère en main. Il était en effet inenvisageable de laisser Ccino seul trop longtemps, et la règle d'or qu'on dicta à Nightmare, Toriel, Asgore et Papyrus était patience et douceur. Ils eurent pour mission d'assurer avec l'aidé les tâches de la vie quotidienne et le soin au nourrisson. Jamais on ne força le barista à accomplir une tâche qui lui déplût selon son humeur, on préféra le laisser choisir sa posture à sa convenance. De ce fait chaque petit geste de sa part était une réussite et une preuve de bonne volonté. Rapidement il prit goût au dernier repas de Choly qu'il assurait désormais tous les soirs suivi d'un petit moment câlin sous l'oeil vigilant de Nightmare. C'était devenu un petit rituel dans son apprentissage et cela renforçait les liens entre lui et son bébé. Il y avait cependant encore une marge de progrès, il n'était pas encore prêt à lui faire prendre le bain ou passer plus d'une heure seul avec elle, mais les derniers changements opérés étaient plus que bénéfiques, Nightmare le sentait de jours en jours.

- Alors cette séance ? Demanda-t-il à Ccino en agitant un hochet sous le nez de Choly.

Ce fut tout naturellement que le barista se confia.

- Il a posé beaucoup de questions sur moi et uniquement sur moi. Et à la fin il m'a dit que, selon lui, je n'ai pas supporté le fait qu'on m'arrache Choly qui était en moi à l'accouchement...

Nightmare lui jeta un regard dubitatif, chose qui fit pouffer de rire Ccino.

- Je lui ai exactement fait la même tête que toi, rit-il, enfaîte cela viendrait de mon inconscient. D'une certaine manière je voulais la garder rien que pour moi, et c'était le cas symboliquement quand je la portais.

Il regarda tristement Melancholy qui lui souriait insouciante de l'état de sa mère.

- Quand elle est née, je n'ai pas réussi à la reconnaître. En mon fort intérieur on avait enlevé mon bébé pour le remplacer par un autre. Même si ma raison savait qu'elle était ma vraie fille, mon âme ne voulait pas l'entendre...

Une petite larme s'écoula le long de sa pommette qu'il tenta de dissimuler.

- Et ajoute à cela tous ces changements, moins de temps pour nous deux, moins de temps pour moi. C'est idiot je sais, mais je pense que j'étais un peu jaloux de toute l'attention qu'on lui accordait malgré elle. Vous étiez si attentionné envers moi pendant ces neuf mois et tu sais comment je réagis quand les choses se passent trop bien.

L'humilité le fit rougir de honte et regarder dans le vide. Nightmare fut stupéfait devant tant de sincérité. Il sourit et frotta l'épaule de Ccino.

- Je suis fier de toi ! Affirma-t-il.

Le barista s'étonna dans un sursaut.

- Il faut beaucoup de force et de courage pour avouer ce genre de chose. Je ne suis pas fâché, c'est tout le contraire. Je suis content que tu puisse aussi librement m'en parler. Je suis content que tu m'accorde ta confiance. Ce que tu viens de faire est un grand pas pour toi et pour notre petite merveille.