Chapitre 5 (Thorn)

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Devant Thorn se trouvait l'immonde personne qu'il avait souhaité à de multiples reprises ne plus revoir. Car, cette personne, c'était Lazarus.

Lazarus était assis sur une petite chaise, la tête légèrement inclinée en avant, avec son poing la soutenant. Il avait l'air en pleine réflexion. À ses côtés se trouvait un Ambroise, qui tenait dans sa main un plateau sur lequel étaient déposés des matériaux dont Thorn ne connaissait pas l'existence. Première chose étrange. Ils se trouvaient dans une petite pièce dont les murs étaient décorés de tableaux d'Ambroise. Deuxième chose étrange. Près de Lazarus, de l'autre côté de la chaise, à l'opposé de l'Ambroise, se trouvaient une pile de livres. Or, Thorn savait qu'ici, il était impossible de lire quoi que ce soit, ni d'écrire quoi que ce soit. Donc, troisième chose étrange. Thorn patienta et observa la salle, en essayant de calculer son périmètre : huit mètres, soit un quatre mètres carrés. Il continua ses calculs sur tous les objets sur lesquels ses yeux tombaient. Les minutes passaient, tandis que Thorn retrouvait ce plaisir qui lui avait manqué de calculer, mesurer... Lazarus, quant à lui, était toujours dans sa profonde réflexion dont Thorn ne savait pas la nature. Puisque Thorn ne pouvait s'exprimer par le biais de mots, il tenta un raclement de gorge (qu'il regretta, car il trouva vite cela gênant), qui fit se lever brusquement la tête de Lazarus. Il parut d'abord étonné, puis fit un sourire sarcastique et se leva pour se mettre à la hauteur de Thorn (même s'il était toujours le plus petit des deux). Malgré cela, Thorn gardait toujours son aspect effrayant, plus grand que lui. Mais Lazarus, lui, était capable de beaucoup plus que Thorn, dans certaines choses. Et là, il ne fallait pas le quitter. Thorn savait que Lazarus était la clé pour s'évader de cet endroit, et il supposa d'ailleurs que, dix secondes auparavant, Lazarus pensait justement à ça. Lazarus s'exprima alors par le biais des mains en faisant d'abord un signe que Thorn interpréta comme un "salut". Il ne lui répondit pas. Il essayait de se tenir au maximum éloigné de lui, mais dans une pièce si petite, c'était difficile. Il le regardait toujours avec ses yeux foudroyants, une envie de vengeance extrême présente. Ils se regardèrent alors pendant environ deux minutes, jusqu'à ce que Thorn pointa ses yeux vers les livres. Lazarus se rendit compte de son incompréhension et ramena le livre vers lui. Thorn continuait de garder une distance d'un mètre entre eux. Lazarus ouvrit le livre, et le retourna pour avoir le dos du livre face à lui, et permettre à Thorn de voir ce qui était dans le livre. C'est là que Thorn vit tous les dessins de cette jeune fille, cette personne, qui l'avait poussé là où, jamais il n'aurait voulu être. Seconde. Tous ses dessins se retrouvaient, tels une copie parfaite de l'ensemble, dedans. Thorn détourna tout de suite le regard. Il ne souhaitait pas continuer de voir ça, et il savait que c'était comme une provocation de la part de Lazarus. Il essaya de garder son calme. Il aperçut alors un livre, et par la couverture et le titre (qu'il reconnaissait), il comprit que celui-ci renfermait des mots, et non pas des images. Lazarus avait l'air de prendre un malin plaisir à faire patienter Thorn, jusqu'à ce que ce dernier lui fit comprendre, par un signe de la tête, qu'il ne comprenait pas exactement ce qu'il voulait lui faire comprendre. Alors, Lazarus enchaîna les mimes pour faire comprendre une phrase, juste une phrase, à Thorn. Thorn dut le faire répéter beaucoup de fois ses mouvements, jusqu'à comprendre le premier mot. Ophélie. Ce premier mot, il l'avait exprimé en mimant de lunettes et une écharpe. Thorn sentit son adrénaline, ses battements de cœur, s'accélérer. Le deuxième fut plus compliqué. Est. Et le troisième fut celui de trop. Ici. "Ophélie est ici"

Ophélie était ici... Thorn voulait justement la rejoindre, mais à la place, il ne savait comment, mais Ophélie était venue. Tout d'abord, il fut soulagé de savoir qu'il n'était peut-être pas très loin d'elle, ou qu'en tout cas, il y avait une issue, qu'il pourrait utiliser pour s'échapper de cet Envers. Mais pas sans elle. Ensemble. Son soulagement fut vite remplacé par une haine phénoménale envers Lazarus. La rage qui bouillonnait auparavant dans Thorn explosa, et Thorn fonça vers ce dernier, mais, arrivé auprès de lui, Lazarus s'évapora.

La Passe-Miroir (Fanfiction) - L'Envers {EN COURS}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant