<<La vie ne vaut d'être vécue sans amour.>>
Serge Gainsbourg...
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Je passai au moins un quart d'heure sous la paillote en attendant Théophile. Je commençais à m'ennuyer nonobstant le film drôle qui passait à la télé. Quelques minutes plus tard, je l'aperçus arriver en débardeur, laissant apparaitre ses muscles époustouflants malgré sa quarantaine pétante et sa poitrine robuste tel un athlète. En le regardant, je me perdis quelques millièmes de secondes dans mes pensées. Ce ne fut que lorsqu'il m'appela par mon nom que je sursautai. Pour une seconde fois, il s'excusa du fait de m'avoir fait attendre pendant tout ce temps puis me demanda si l'on s'était bien occupé de moi; ce que je confirmai. Il me fit savoir que c'était chez lui; l'une de ses maisons ici à Lomé. Il en avait plusieurs comme celui là un peu partout et elles étaient gérées par sa famille et des agents immobiliers en qui il avait confiance. Ensuite il me fit faire le tour. Après, nous entrâmes à l'intérieur. Je n'avais jamais vu un salon aussi somptueux de toute ma vie. Certes mon feu père en avait une mais pas de cette taille quand même. Il me demanda de me mettre à l'aise le temps qu'il aille à la cuisine me concocter un plat de jollof (nom à travers lequel les nigérians et ghanéens désignent le riz au gras) dont il avait déjà apprêté les condiments. Il refusa aussi que je lui vienne en aide. Selon ses dires, c'était la manière courtoise pour lui de me remercier d'avoir retrouvé son porte monnaie; intact en plus. J'étais surprise qu'un homme de son rang social et de son âge pouvait prendre autant d'initiatives pour quelqu'un d'aussi insignifiante comme moi. Je perdis les mots. Je le laissai donc faire tout en pensant à vite rentrer à la maison. Je ne voulais pus que mami m'engueule comme la dernière fois.
Après que nous nous régalâmes des mets délicieux de Théophile, nous papotâmes longuement bien avant qu'il ne me dépose à cinq cent mètres du bungalow. J'avais passé une très agréable soirée en sa compagnie. Il voulut me donner de l'argent mais j'avais refusé. Pendant au moins une dizaine de minutes, il essaya de me convaincre d'accepter mais j'étais vraiment aussi décidée. Je lui avais clairement expliqué que je n'étais pas ces genres de personnes qui attendent une contrepartie après avoir rendu un service. Nous nous séparâmes donc par la suite.
Malgré que je venais de le quitter, je n'arrêtais pas de penser à lui et au bon moment que nous venions de passer ensemble. Il m'avait si bien traité au point où j'avais du mal à décerner ses réelles intentions envers moi. Était-ce simplement pour me remercier d'avoir retrouvé son porte monnaie qu'il avait fait tout cela ou y'avait-il autre chose ?
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Deux semaines plus tard...
Théophile n'avait cessé de m'appeler et de m'envoyer des messages pour qu'on se revoit. Il prétendait qu'il n'arrêtait pas de penser à moi et aussi qu'il n'arrivait plus à bien dormir depuis que nous avions passé la soirée ensemble. Il m'envoyait sans cesse des fleurs par le biais d'un livreur où il y avait toujours une invitation à aller le rencontrer; ce que je déclinais toujours. Je les jetais à chaque fois à la poubelle par peur que mami ne les découvre et qu'elle me fasse des histoires; la connaissant bien. Mais il était vraiment décidé quitte à tout faire pour me séduire parce que j'avais pris en ôtage son cœur. Sans mentir, il me faisait aussi de l'effet. Il me plaisait énormément. C'était un homme bien même si je ne le connaissais pas assez; beau, riche, galant, charmant et mâture comme je les préférais mais le seul fait qu'il soit marié et père de famille me faisait peur de l'approcher de nouveau. J'étais plusieurs fois témoin de ces genres de situations et cela n'etait jamais bien terminé. En plus je ne voulais en aucun cas devenir une briseuse de foyer...
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Nous étions comme d'habitude en train de rendre propre notre petit espace de vente lorsque Letho m'appela à voix basse et me demanda de lever la tête. Je me retrouvai face à Théophile lorsque je le fis. Mon cœur battit la chamade et j'eus des papillons dans le ventre. Dieu merci que mami et mes sœurs étaient déjà parties sinon comment allais-je leur expliquer cela? Que le monsieur que j'étais en train de mater l'autre fois me court après? Qu'en plus de ça il est marié?
Il salua Letho. Ils prirent quelques minutes pour faire connaissance.
- Monsieur Théophile ? Dis-je en écarquillant largement les yeux. Que faites-vous ici ?
- Écoute Béné, je t'ai toujours dit de ne pas m'appeler monsieur. Arrête de me vouvoyer. Ne connais-tu pas ce dicton qui dit que si la montagne ne venait pas à Mahomet, Mahomet irait à la montagne?
- Mais...
- Tu ne répondais pas à mes appels et même pas un seul signe par rapport aux roses que je t'envoie chaque jour. Que veux-tu que je fasse? Maintenant, nous pouvons avoir une discussion en tête à tête tous les deux pour que tu m'expliques la raison pour laquelle tu m'évites depuis la dernière fois.
- Je sais mais ce n'est pas l'endroit approprié pour parler de ces choses. Il y a mon petit frère juste à coté. Et en plus tu vois bien que je suis occupée. Nous devons vite rentrer à la maison. Je dois y faire la cuisine.
Il me regarda pendant un bon moment sans rien dire. Puis il émit un léger sourire. Il appela Letho et lui demanda poliment d'approcher.-Dis-moi Letho, est-ce que ça te dérange si je discute avec ta grande sœur ici?
- Euh non monsieur répondit-il.
- Alors, je peux te demander un service ?
- Oui.
- Pourrais-tu m'emprunter ton balai pendant quelques minutes?
- Mon balai? Si vous le voulez.Letho lui tendit le balai et s'éloigna de nous. Il me dit :
- Tu vois Béné. Le problème est résolu.
- Mais qu'est ce que tu es en train de mijoter ?
- Comme apparemment tu n'as pas de temps pour me parler, je vais profiter de ce petit temps que tu disposes pour balayer avec toi comme ça on aura cette discussion et tu seras aussi à temps à la maison pour faire la cuisine.
- Non s'il te plaît Théophile. Ne fait pas ça. Il y a encore des gens ici à l'école. Ils pourraient te voir et en parler à ma grand mère. En plus ce ne serait pas bien si je te laisse faire mon travail.
- Tu n'as pas le choix Béné. Tu ne me feras pas changer d'avis. Si c'est le seul moyen pour que je puisse discuter avec toi.Il se mit à balayer. On dirait que c'était la première fois qu'il le faisait. Je m'abtins de rire pendant que Letho de loin s'éclatait.
- Hum. Okay d'accord. Tu as gagné. J'accepte qu'on se revoie pour discuter de tout cela. Maintenant arrête s'il te plaît et va-t-en.
- Quand?
- Je t'appellerai dans la soirée pour te donner le jour. Ça sera probablement dans la semaine.
- D'accord. Ça marche. Mais n'essaie pas de m'ignorer comme tu le fais sinon je reviendrai mais cette fois ci chez ta mami pour te demander en mariage.
- Allez, va-t-en. Et n'ose surtout pas...Il s'en alla. Létho s'approcha.
- Sœurette, ça saute aux yeux que ce monsieur est raide dingue de toi. Mais il est plus vieux que toi.
- Hum. Moi aussi j'ai des sentiments pour lui. Son âge n'a pas d'importance pour moi. Mais dommage qu'il soit marié et père de deux enfants.
- Hum. Vraiment dommage sœurette. Je te conseille de vite clarifier les choses avec lui pour que mami ne l'apprenne pas. Elle ne te pardonnera pas le fait d'être tombée amoureuse d'un homme marié et tu connais la suite...À SUIVRE...
Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).
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Pour l'amour de Bénédicte
RomanceTout allait bien comme sur des roulettes pour Bénédicte, une jeune étudiante de vingt-cinq ans qui vivait un amour passionnant avec Théophile , un riche homme marié dans la quarantaine jusqu'à la rencontre d'Oliver, un jeune étudiant séducteur qui c...