chapitre 15 : Justice

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<<Un lâche qui menace est un âne couvert de peau du lion.>>

Auteur inconnu...

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⎯ Cette fillette a volé mon mari. À cause d’elle, mon mariage est parti en fumée. Elle mérite amplement tout ce qui lui arrive. Cria l’ex-femme de Théophile au commissaire sans avoir aucune crainte.

⎯ Ecoutez madame, il y a d'autres moyens de régler les différends et vous vous avez choisi de troubler l’ordre public. Regardez l’état dans lequel vous l’avez mise ? Et si elle s’en était restée ? Qu’allez-vous faire ? Je me fiche de ce qu’elle a bien pu vous faire. Je vais vous mettre en cellule en attendant qu’un docteur vienne l’ausculter à vos frais bien sûr. Et on verra la suite.

⎯ Mais monsieur le commissaire ! S’étonna-t-elle !  Comment ça vous allez nous garder en cellule ? J’exige de parler à mon avocat. Vous n’avez pas le droit de nous garder ici !

⎯ Ah ça alors ! Quelle audace madame ! Bon, comme vous voulez m’apprendre mon travail, je vous garde tous ici le temps que la justice se saisisse de votre dossier.

⎯  Et moi monsieur le commissaire ? Lui grommelai-je.

⎯ Vous n’avez pas le choix mademoiselle. Je ne peux pas vous laisser partir non plus. Je vous confie tous à un juge.

⎯ Mais ma sœur est hospitalisée pleurnichai-je et je suis la seule qui m’occupe d’elle. S’il vous plaît monsieur, je n’ai rien fait de mal.

⎯ Ce n’est plus mon problème mademoiselle. J’ai mieux à faire que d’écouter vos bobards.

Nous restâmes enfermées au commissariat pendant quarante huit heures bien avant que nous soyons conduites devant un juge. Durant tout ce temps, l’ex femme de Théo et ses amies ne cessaient de m’insulter et de me menacer; selon ses dires, ce n’était que le début du commencement. Je pris la peine d’enregistrer tout ce qu’elle disait sans qu’elles ne le sachent. Je pensais que son avocat la sortirait instantanément de là vu la manière dont elle se prenait pour le reine du monde. Ce dernier avait essayé en vain toutes ses tactiques mais le commissaire était resté ferme sur sa décision.

Une fois au tribunal, nous parlâmes à tour de rôle. Je jouai l’enregistrement que j’avais fait en cellule au juge. A la fin de l’audience, le juge condamna leurs actes et vu la gravité de mes blessures, un montant exorbitant lui a été imposée de me verser sur le champ. En plus de cela, une injonction d’éloignement a été faite. Elle ne pouvait plus m’approcher.

⎯ Ne croit pas que c’est terminé. M’avait elle craché en pleine figure avant de s’en aller avec ses amies.

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Oliver était resté près de moi ces derniers jours. Il avait laissé les cours à l’université pour m’épauler. Il avait même prévenu Aurélie et ce qui me fit le plus plaisir c’était lorsqu’il me remit mon sac à main que j’avais égaré dans la bagarre après que nous sortîmes  de l’audience. L’argent que j’avais récupéré chez Aurélie était là, intact. Letho m’attendait aussi. Tous me conduisirent à la villa sur ma demande. J’avais l’intention de récupérer mes autres affaires et de quitter la villa. Tout cela me devenait de plus en plus humiliant. Celui là même à qui je tenais était devenu un lâche qui était incapable de me défendre. Je n’avais donc plus rien à faire avec lui. « C’est mort », me le répétais-je sans cesse.

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Quelques semaines plus tard…
Grâce à l’argent que j’avais économisé chez Aurélie, je pris un petit appartement. Letho était revenu vivre avec moi après qu’Awa fut de retour à la maison. J’avais insisté à ce qu’il continue les cours ; au moins que l’un de nous deux ait un diplôme ; ce qu’il ne refusa pas. Je lui payai donc le reste de la scolarité.

Pour l'amour de BénédicteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant