La promesse de minuit

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La neige tombant dans son silence hivernal, couvrait ses cheveux bouclés de fine paillettes blanche. Devant ses yeux tombait une mèche brune coupant en deux la scène en face de lui. Balthazar attendait là, mallette a la main, que le bandeau jaune qui dénoté dans la blancheur de la neige, se soulève pour le laisser passer. Au milieu de cette scène normalement si paisible, une tache rouge venait couvrir les paillettes de neiges. Le corps inerte de cette jeune femme était posé là, tels les anges que les enfants dessinent dans la neige.

Balthazar s'avança doucement, observant les voitures de police nimbant l'espace de leurs lumières bleu et rouge. Tout le monde ici avait la mine grave et attendait le verdict sur le corps qui était posé là. En s'approchant un peu plus, Balthazar put voir la chevelure blonde poissée de sang et trempée par la neige. Face contre terre, cette tête blonde était entourée d'une auréole rouge. Sans qu'il ne puisse se retenir, une larme coula le long de sa joue lorsqu'il s'agenouilla près de la jeune femme. En posant sa mallette de médecin légiste dans la neige, un haut le cœur le prit. Il savait parfaitement qui il allait avoir sous ses doigts de médecin alors qu'il s'apprêtait à retourner le corps. Jamais il n'aurait pensé vivre cette scène un jour. Jamais il ne s'était préparé à entendre la voix du capitaine dans sa tête. Lorsqu'il entendit cette voix si connue au fond de ses pensées, il sut que ce n'était pas un rêve. Il retourna le corps et découvrit le visage du capitaine couvert de sang.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, le souffle court, Balthazar retrouva l'espace sombre de cette chambre froide dans laquelle il était enfermé avec Hélène. Il tenait son corps contre son torse nu et lorsqu'il posa ses yeux sur elle, il put voir une lueur inquiète dans ses yeux.

-Vous pleurez Balthazar ? Interrogea le capitaine les lèvres tremblantes par le froid.

-Non, c'est le froid, répondit Balthazar en baissant la tête, tout va bien. Mis à part le fait qu'on est enfermés dans une chambre froide, tout va bien, tenta-t-il en souriant.

Le capitaine laissa un petit rire s'échapper de sa bouche. Raphaël ferma de nouveau les yeux malgré lui, il n'eut pas le temps de retourner dans son cauchemar qu'Hélène lui secouait déjà l'épaule.

-Restez avec moi, ce n'est pas le moment de flancher...

Le froid avait crispé les deux corps. Les muscles engourdis, chacun en son for intérieur était sûr qu'il ne pourrait plus jamais se détacher de l'autre. Et toujours l'un contre l'autre, Hélène ne put s'empêcher de chuchoter quelque mot a l'oreille de Balthazar.

-Je suis désolée d'avoir dit que vous portiez la poisse...

-Ce n'est pas grave, on s'en fou... puis c'est un petit peu vrai en plus, chuchota-t-il faiblement.

Il reposa son menton sur l'épaule d'Hélène et il put deviner à sa respiration erratique qu'elle pleurait.

-C'est juste que je vous en veux d'être parti sans penser à moi...

Balthazar s'écarta un peu du corps de la jeune femme et resta face à elle, observant ses yeux baignés de larmes.

-J'ai pensé à toi tout le temps, dit-il tout bas en laissant ses mains glisser sur les flancs de la jeune femme.

La chaleur du souffle saccadé de la jeune femme venait chatouiller la joue de Balthazar. Le regard sombre du médecin légiste face à elle, l'impressionnait autant qu'elle l'intriguait. Sans réellement savoir pourquoi, elle rapprocha son visage de celui de Raphaël. Ce fut lui qui fit le dernier pas et rejoignit ses lèvres dans un baiser glacé. Leurs lèvres jusqu'ici transies de froid se réchauffèrent rapidement au contact de l'autre. A vrai dire, lorsque Balthazar eut posé ses lèvres sur celle du capitaine, il trouva saisissant ce contraste. Son corps semblait bouillir d'un feu puissant et pourtant ses lèvres était aussi froide que l'atmosphère de cet enfer glacé dans lequel ils étaient enfermés. Leurs chaleurs respectives augmentèrent un peu plus lorsque Raphaël posa ses mains au creux des reins du capitaine et qu'elle répondit à son geste en se collant un peu plus contre le torse nu du légiste. Ses jambes déjà enlacées autour du bassin de Raphaël, elle passa ses bras autour de la nuque du médecin. Balthazar appuya un peu plus ses mains dans le dos de la jeune femme dans un souffle satisfait. La chaleur de leurs baiser s'était transmis à son corps et maintenant, son torse chaud était collé contre le buste du capitaine. A bout de souffle, il se détacha d'elle et posa son front contre celui de la jeune femme. Observant ses yeux sombre, Hélène compris que Balthazar avait une sombre pensée au fond de l'esprit. Caressant les petites boucles brunes nichés dans la nuque de Balthazar, Hélène s'habitua peu à peu à la fraicheur qui regagnait ses lèvres tout en reprenant son souffle.

OS BalthazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant