Au regard des étoiles (partie 1)

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Les étoiles brillaient ce soir, pas un seul bruit ne venait troubler cette plénitude qu'apportait parfois une nuit sur le bord de mer. Adossé à la voiture, il observait l'océan semblant si noir à cette heure. Les étoiles lumineuses se reflétaient à peine sur la surface mouvante. Il était 2h du matin et malgré la fatigue évidente, il restait là, profitant du calme. Le son des vagues l'apaisait et le vent léger venant de la mer lui donnait, malgré les frissons qui l'accompagnait, un coup de fouet.

Ses mains dans les poches de son jean, il semblait attendre. Pourtant il ne faisait que penser. Il avait roulé toute la journée et toute la soirée pour arriver ici. Il était parti sur un coup de tête. Il ne supportait plus d'être loin d'elle, sans réponse et sans aucun signe de vie de sa part. Comment pouvait-il faire pour obtenir les réponses qu'il attendait, si ce n'était venir ici ? Elle ne lui avait pas laisser le choix. Il devait savoir pourquoi elle était partie, pourquoi elle l'avait laissé, pourquoi elle avait fui. Toutes ces questions lui étaient devenue obsessionnelles depuis qu'il avait quitté l'hôpital. Cela faisait deux mois maintenant. Deux mois qu'il avait du mal à dormir la nuit en ne sachant rien de ce qu'elle faisait et où elle était. Deux mois que la première chose à laquelle il pensait chaque jour était son visage.

Lorsqu'il était à l'hôpital il avait entendu les visites du capitaine lorsqu'il dormait. Il s'était vaguement souvenu des mots qu'elle avait prononcé alors qu'il était agonisant sur le bitume. Seulement, lorsqu'il s'était réveillé de sa période de coma, il s'était aperçu qu'il avait occulté de nombreuses choses, à commencer par une partie d'elle. Son visage lui disait quelque chose quand elle venait le voir mais il était incapable de dire qui elle était exactement. Puis, le temps avançant, les visites du capitaine Bach s'était faite plus rare, n'aidant pas le légiste à se rappeler de qui elle était. C'était Delgado qui venait le plus souvent le voir. Le lieutenant, encore balafré d'avoir bruler dans sa voiture, tenter tant bien que mal de lui rappeler tout ce qu'il avait oublié. Balthazar avait tout essayer : accrocher des photos de l'équipe dans sa chambre d'hôpital – technique qu'il avait d'ailleurs continuée en rentrant chez lui-, lui qui ne croyait qu'en la science avait même essayer l'hypnose à sa sortie d'hôpital. Rien de tout ça n'avait réellement fonctionner. Delgado, qui n'avait cessé de le soutenir dans ses démarches avait alors décidé de tenter le tout pour le tout. Le lieutenant savait que cela ferait très mal à Balthazar lorsqu'il se souviendrait de tout mais il n'avait pas le choix. Il voulait aider son ami.

C'est alors qu'à peine quelques semaines après sa sortie d'hôpital, Delgado avait emmener Raphaël sur les lieux de son mariage. C'était là que le légiste avait vu ses souvenirs lui bondir en pleine face. Il avait eu mal lorsqu'il s'était rendu compte de la douleur qu'il avait pu faire subir à Hélène. Sans le vouloir, il l'avait laisser tomber.

-Au lieu de te torturer l'esprit à penser à elle, pourquoi tu ne l'appelle pas ? dit le fantôme qui venait d'apparaitre sur le capot de la voiture.

-Parce qu'il est 2h du matin Lise... dit-il en baissant la tête

-Comme si ça t'avait déjà dérangé ? Dit plutôt que tu as la frousse Raph...

-Tu ne m'appelle jamais Raph, remarqua-t-il en se tournant vers elle qui était toujours perché sur le capot de la voiture.

-Enfin tu réagis ! Pose-toi les bonnes questions, pourquoi je ne t'appelle plus « mon Caramel », pourquoi tu as la frousse quand il s'agit d'elle ?

Il ne répondit rien et se contenta de s'avancer un peu plus vers la mer. Une longue rambarde en béton courrait le long de la plage et voulant tourner le dos à Lise qui l'observait, il passa ses jambes de chaque côté de la rambarde et laissa ses pieds pendre dans le vide.

OS BalthazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant