Au regard des étoiles (partie 2)

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-Capitaine... Je sais que vous vous en voulez pour ça mais...

-Non Balthazar, ne continuez pas votre phrase... dit-elle la gorge serrée. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je m'en veux pour ce qui s'est passé. L'entièreté de ce qui vous est arrivé est ma faute. De la cicatrice a votre perte de mémoire, dit-elle en baissant la tête.

-Capitaine...

-Non, laissez-moi finir. Si j'avais suivi mon instinct au lieu d'espérer comme vous, le retour de votre bonheur. Si j'avais juste réussi à vous expliquer qu'elle était dangereuse, peut-être qu'il ne se serais rien passer de tout ça..., dit-elle en se levant

-Je vous ai déjà dit que rien de tout ça n'était votre faute, dit-il en se levant à son tour. Oui j'ai voulu croire que je pourrais retrouver le bonheur. Oui j'ai cru que tout ce que vous faisiez était pour me nuire mais c'était tout le contraire. J'ai refusé de vous croire mais vous aviez raison. En aucun cas vous êtes responsable des actes que j'ai choisi d'entreprendre. Ce n'est pas vous qui m'avez forcé à me marier, et ce n'est pas vous qui avez décidé de me planter avec une aiguille a chignon dans la carotide. Tout ce qui c'est passer n'était que de ma faute. Pas la votre capitaine.

Il venait de s'approcher un peu plus d'elle mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle le repousse de cette manière. Les deux mains plaquées sur son torse, elle l'avait poussée en arrière et l'avait éloigné d'elle. Elle craquait et la voir dans cet état lui brisait le cœur.

-Hélène ...

-Non, arrêtez avec ça. Vous n'imaginez pas à quel point ça a été dure pour moi. A quel point c'est toujours compliqué pour moi de vous avoir en face de moi... Je n'arrive pas à vous regarder Balthazar, j'peux pas, dit-elle alors que des larmes coulaient sur ses joues.

-Alors c'est pour ça que vous êtes partie ? Parce que la simple idée de me voir vous répugne ? Vous vous en voulez tant que ça ? dit-il sans comprendre

-Si je suis parti c'est parce que je ne pouvais pas te regarder sans voir ton visage couvert de sang. Si je suis partie c'est parce que ça me faisait trop de mal de vivre dans un monde ou tu ne te souvenais plus de moi. Je suis partie parce que tout ce qui est arrivée est en partie à cause de moi...Si je suis partie c'est parce que...

Les larmes dévalaient ses joues et sa voix tremblait lorsqu'elle parlait. Elle n'arrivait pas à sortir ces derniers mots de sa bouche. Balthazar en s'approchant d'elle, chuchota les mots qu'elle avait si longtemps bloqué au fond de sa gorge.

-Parce que tu m'aimes ?

Et elle craqua. Jusqu'ici des larmes silencieuses dévalaient ses joues mais pour la première fois un lourd sanglot secoua son corps alors qu'elle observait Balthazar s'approcher un peu plus d'elle. Il lui ouvrit ses bras et il ne fallut pas plus de deux seconde pour qu'il tienne le corps de la jeune femme contre son torse. Il serrait son corps tremblant et entendait ses larmes couler. Il était parfaitement conscient de la peur immense qu'avait pu provoquer son état lorsqu'elle le tenait dans ses bras alors qu'il agonisait sur le bitume. Il se souvenait vaguement de la détresse de la jeune femme et il se souvenait aussi d'avoir vu ses mains couvertes de sang après avoir était emmener par l'ambulance. Après ça, ça avait était le trou noir.

Balthazar, dont les larmes menaçaient de couler par la prise de conscience qu'il était en train de subir, passa une main dans le cou de la jeune femme et exerça une légère pression sur sa nuque. Il espérait que ce geste la calmerait et qu'ils pourraient ensuite réellement discuter de tout ce qu'il s'était passé et de ce qui les avaient séparés pendant ce qui semblait être une éternité.

Appuyé contre son torse, Hélène tentait de reprendre sa respiration et de retrouver son calme. Dans son dos, elle sentait la main de Balthazar tentant de l'apaiser. Dans le silence de la nuit, elle colla un peu plus sa tête contre la poitrine du légiste. Elle sentit son torse se soulever au rythme de sa respiration et légèrement couvert par son souffle, elle put percevoir les battements de son cœur. Ce son qu'elle avait longuement espéré entendre, juste pour pouvoir se rassurer.

OS BalthazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant