Achille attend. Son vélo à côté de lui, il espère de tout cœur qu'elle viendra. Ils se sont donné rendez-vous à vingt heure quinze en haut de la falaise. Il est vingt heure dix-sept.

Enfin, elle arrive. Elle s'excuse de son retard, mais Achille est trop heureux qu'elle soit venue pour lui en vouloir. Dans sa combinaison bleue roi, il la trouve splendide.

Sur la place du village la fête bat déjà son plein. Achille présente Aristoline à ses amis qu'ils adoptent tout de suite dans leur groupe. Ils vont danser sur des vieilles musiques des années 80, qu'elle connaît par cœur. Au milieu de cette foule dansante, Aristoline se sent bien. Elle croise le regard d'Achille. Ils se sourient. Il est beau, avec sa chemise blanche qui contraste avec sa peau bronzée. Héritage de son père espagnol, lui avait-il dit fièrement.

          Aristoline ne voit pas le temps passer. Il est déjà presque minuit quand Achille lui prend la main pour l'entraîner à l'écart. Ce contact la fait rougir. Là, sur le rivage, face aux explosions de couleurs qui embrasent le ciel, Aristoline a une terrible envie de l'embrasser. Alors elle le fait. Le contact avec ses lèvres est si doux... Mais, tout de suite, elle se dégage. Achille la regarde, interdit, et, avant qu'il n'ait pu la retenir, elle s'enfuit et disparaît dans la nuit.

Elle a tellement honte. Il n'a pas répondu à son baiser. Comment a-t-elle pu croire un seul instant qu'il partageait ses sentiments ? Ses larmes se font balayer par le vent à mesure qu'elle pédale de plus en plus vite. Quand elle dépasse le sommet de la falaise, ses pleurs redoublent de plus belle. Elle a été stupide. Jamais quelqu'un comme Achille ne pourrait aimer quelqu'un comme elle. Elle se sent bête d'y avoir cru l'espace de quelques instants. Ses yeux brûlent quand elle s'endort. 

Parfum d'ÉtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant