Le lendemain, Aristoline ne sort pas. Le surlendemain non plus. Mais il faut bien qu'elle aille lui parler. Lui dire que ce n'était qu'un gros malentendu, qu'elle regrette, qu'elle s'est laissée emporter par l'euphorie du moment... Alors enfin elle se lève, s'habille en vitesse. Elle ne trouve pas son élastique. Tant pis. Pour une fois, ses longs cheveux seront détachés. L'après-midi est déjà bien avancé, et, dans sa précipitation, elle oublie d'emporter son casque.

Au fur et à mesure qu'elle se rapproche de la falaise son cœur se serre. Elle hésite à faire demi-tour. Trop tard : elle est arrivée. Il n'y a personne. Juste un carnet vert, posé entre deux racines. Son carnet. Le cœur battant, elle l'ouvre. Un petit mot en tombe.

« Si tu veux bien me laisser une chance... Sinon, promis, je ne viendrais plus. »

Elle regarde le premier dessin. L'océan, et la plage en contrebas. Elle tourne la page, et manque de laisser tomber le carnet de surprise : c'est son visage. Stupéfaite, elle feuillète le carnet : partout, elle y est représentée. Souriante, concentrée, riant aux éclats... Aristoline, sur ces dessins, se trouve belle.

Il faut à tout prix qu'elle le voit avant qu'il ne rentre chez lui. Oui, elle veut bien lui laisser une chance...

Elle regarde l'heure : il est 16h59.

Parfum d'ÉtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant