10. Invitation

771 73 57
                                    

Après ça, pendant les semaines qui ont suivis, j'ai sentit un sentiment étrange s'emparer de moi. Comme une dépression, qui me ressert le coeur et m'enlève toute joie de vivre. Plus je voyais Illumi aux côtés de cette fille, qui ne doit pas comprendre 1% de l'être qui lui appartient, plus la tristesse m'envahissait.
Ca fait maintenant plus d'un mois qu'il est revenu, et l'année est presque finie, si bien qu'un bal de fin d'année va avoir lieux. Comme tout les ans en fit, mais je n'y vais jamais. Je le passait avec Kuroro et ses potes pour voler les affaires de tout le monde, puis je terminais la soirée avec mon amant. 
Cette année, je serais seul, puisque Kuroro me déteste et qu'Illumi joue les hétéro.
Il m'avait pourtant promis qu'il ne m'oublierait pas...

Le jour du bal arriva rapidement, et ce jour là, ce sujet était sur toutes les lèvres. Je suivais distraitement la discussion entre Feitan et Kuroro, qui sortent accessoirement ensemble, qui voulaient voler les affaires de la copine d'Illumi, mais qui ne savent pas quel casier elle a.
Comme je le sais, et que je hais cette fille, je m'approche d'eux, et affiche mon habituel sourire joueur, même si, depuis longtemps maintenant, aucun sourire sincère ne vient plus étirer mes lèvres.
Je m'accoude à leur table, et ils tournent leur tête vers moi, curieux de savoir ce que je leur veux.

Moi : si je vous dis quel est le casier de cette conne, vous pouvez me rendre un service ?
Kuroro : ça dépend le service.
Moi : je te donnerais quelque choser à mettre dans son casier. C'est simple, non ?
Feitan : décidemment, c'est notre taffe maintenant de glisser des mots dans les casiers des gens ?
Kuroro : faut croire. Mais ok Hisoka, on le fera.
Moi : c'est qui l'autre personne qui vous a demandé un truc pareil ?
Feitan : on ne va certainement pas te le dire. Bon, le casier maintenant. On sait pas lequel sait vu qu'elle est toujours entouré de sa bande de copines débiles.
Moi : le numéro 14.
Kuroro : merci Hisoka.
Moi : oh, un remerciement ? Quel honneur~
Feitan : au fait, arrête ce faux sourire, tout le monde sait que tu déprimes depuis deux mois.
Moi : je t'emmerde le nain.

Mon sourire ayant disparu avec sa phrase, la mienne parait bien plus qu'une insulte sur sa petite taille.
Il frissonne devant mon air sérieux, puis je m'en vais. Pendant le cours de maths, j'écris sur un bout de papier de quoi emmerder la petite copine d'Illumi. Un truc dans le genre "ton mec est gay et il gémit comme une fille". Déjà elle sera en colère qu'il soit gay, donc qu'il ne l'a trouve pas attirante, et en plus, je suis sûr que s'ils ont déjà couché ensemble, il n'a émit aucune réaction, et ça, ça la fera rager de savoir que quelqu'un l'a entendu gémir. Je sais que ça fera sans doute souffrir aussi mon ex petit ami, mais tant pis. J'ai souffert moi aussi, et il n'en a rien à faire.
En sortant pour aller manger à midi, je file le papier à Kuroro qui le range dans sa poche, même si je sais qu'il le lira avant de le mettre dans le casier. Il ne peut pas s'en empêcher, il est curieux.

Je me rends à mon propre casier pour déposer mon sac, et lui qui est d'ordinaire vide, sauf à midi, il y a quelque chose dedans. Une lettre.
C'est donc pour moi qu'était ce que devaient livrer Feitan et Kuroro.
Je l'ouvre donc, et découvre seulement une ligne, écrite parfaitement à l'encre noire, sans aucunes fautes.
"Viens au bal ce soir, ne soit pas en retard. Je ne t'ai pas oublié."
Il n'a pas signé, mais je sais qui a écrit ça. Cette lettre me fait alors l'effet d'avoir gardé mes sentiments à l'intérieur, et en l'ouvrant, c'est comme si tout m'était rendu. Je prends une grande inspiration, comme si je ne respirais plus bien depuis des semaines, et des larmes s'immiscent aux coins de mes yeux.
Il ne m'a pas oublié. Et il veut que je vienne ce soir au bal.

Pdv Illumi

J'espère qu'il viendra. Je sais que je lui ai fais du mal, mais je ne veux décidemment pas retourner dans ce camp. Jouer le jeu le plus possible était le seul moyen de m'en sortir. 
Comme l'année est désormais finie, je vais pouvoir partir. J'aurais bientôt 18 ans, et je pourrais enfin avoir ma propre vie.
D'ici là, je vais encore devoir jouer le jeu, mais après...s'il me pardonne, on pourra encore être ensemble. Tout ce que j'espère, c'est qu'il trouvera la force de venir ce soir et de m'écouter, puis de me pardonner. C'est tout ce que je veux.
En vue de la soirée, tout le monde finit les cours à 15h pour rentrer chez soi se préparer. Quand les cours se terminent, je sors du lycée, évitant de glisser un seul regard à Hisoka. J'embrasse brièvement celle qui me sert de petite amie pour être crédible, puis m'en vais.
Enfin, je le voudrais, mais elle me retient.

Moi : quoi ?
Alya : j'ai trouvé ça dans mon casier ce midi ! C'est vrai ?

Je prends le papier qu'elle me tend, et le lit. Fais chier, Hisoka, t'es pas sérieux ?

Moi : c'est faux. Et même si c'était vrai, qu'est-ce que ça peut te faire ?
Alya : alors...tu me trouves belle ? Et attirante ?
Moi : bien sûr.
Alya : alors pourquoi tu ne réagis pas quand on fait l'amour ?
Moi : je suis comme ça, c'est tout. Tu vois bien que je ne suis pas expressif.
Alya : tu l'étais avant les vacances de Noël !
Moi : non, pas tant que ça. Peut-être un peu plus, j'avais quelques soucis. Mais en t'en fais pas. On se voit ce soir, d'accord ?
Alya : d'accord. Je mettrais la robe que tu m'as offert.
Moi : parfait. A ce soir.
Alya : à ce soir ! Je t'aime Illu !

Elle s'en va en me criant ça, tandis que je ferme les yeux douloureusement. Je déteste quand elle m'appelle comme ça. Ca me rappelle quand j'étais avec Hisoka.
D'ailleurs, je le vois quand je rouvre les yeux. Il me regarde méchamment, ayant sûrement entendu ce qu'elle m'a dit, mais en même temps, je sens comme une amorce de gentillesse dans son regard. 
Moi, je continus de jouer le jeu et je l'ignore, puisque qu'en plus c'est sûrement lui qui a mit ce mot dans le casier d'Alya, et donc je lui en veux un peu quand même. Mais il sûrement mis ça avant de voir mon mot. Enfin j'espère. Sinon, ça veut dire qu'il m'en veut beaucoup trop pour me pardonner.


"Sois toi-même" - Hisoka x Illumi - [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant