Chapitre 38

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Je tourne en rond dans ma chambre en me répétant un texte dans ma tête. Peut-être que si je souris, il sera gentil et il me parlera. Mais déjà pourquoi c'est à moi de venir le voir ? Si je m'écoutais je serais morte déjà quinze fois dans la journée. C'est rien, c'est Nessa. Quelqu'un toque à ma porte et je me précipite pour ouvrir en espérant que ce soit Jess. Bingo !

— Ness, t'es sûr que ça va ?

— Non ! Ton frère a pété un câble.

— Comme c'est bizarre.

Elle se fout ouvertement de lui, ce qui me fait beaucoup rire.

— Mon frère m'a dit que je devais lui parler sauf que...

— Tu stress. Nessa qui stresse sérieux ? J'y crois pas !

— Arrête ! Je stresse vraiment.

— Vu la couleur de ton visage je te crois.

Je touche mes joues et remarque qu'elles sont bouillantes, ce qui veut dire que je suis rouge, extrêmement rouge. Génial, je dois parler à un gars qui insulte tout le monde avec un visage rouge tomate. J'aime ma vie. Tout va bien se passer.

— Je n'y vais pas !

— Nessa ! Tu ne te dégonfles pas ! Si tu as décidé que tu voulais lui parler, tu lui parles !

— Je lui parle !

Je m'apprête à sortir de ma chambre, mais je fais demi-tour.

— Non, mais il va me renvoyer !

— Tu t'en fiches, tu as vécu pire !

— Je sais mais nan.

— Nessa, tu m'énerves ! Tu vas te bouger les fesses et aller parler à mon imbécile de frère.

Elle regarde derrière moi et éclate de rire. Je suis paralysée, je n'ose même pas me retourner à moitié, je suis figé sur place, ce n'est quand même pas Cam ? Si ? Non s'il vous plaît, tout sauf ça.

— Imbécile ?

Oh, si c'est lui.

— Oui t'es qu'un idiot Cameron Jones ! déclare la voix de mon frère.

Oh non ! Il a été le voir ? Je les hais tous. Je ne dédaigne même pas le regarder, je m'allonge sur mon lit le visage rivé vers l'opposé de la pièce. S'il ne comprend pas qu'il faut me laisser tranquille, je ne sais plus quoi faire pour lui.

— Vas-y, chuchote Jess sûrement à Cam.

— Ness ?

— Non ! je lui réponds.

Il lâche un petit rire nerveux. Je m'assois en tailleur et me tourne vers lui. Je vais lui parler comme il m'a parlé.

— Quoi ?! Qu'est-ce que tu fous là ? Dégage.

— Ok, j'ai été trop loin.

— C'est le moins qu'on puisse dire ! Je pense que tu ne te rends pas compte du mal que ça me fait lorsque tu te fermes.

— Ness, arrête de faire genre, tu fais pareil ! Exactement pareil !

— Peut-être, mais moi ce n'est pas pareil.

Il rit franchement et je lui fais un demi-sourire. Je suis insupportable ? possible.

— C'est bon, t'as fini ? il me demande.

— Non !

— Vas-y lâche-toi !

— T'es qu'un con ! Sérieux, Cam tu le fais exprès ou quoi ? Je te le dis à chaque fois, mais à chaque fois, tu recommences et tu te fermes comme une huître. Tu n'es pas obligé de tout me dire, mais arrête de m'insulter et deux minutes plus tard revenir comme une fleur. C'est bon, j'ai fini.

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