Chapitre 40

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— Laisse-moi Cameron !

Je lui crie dessus alors qu'il tente juste de m'aider. Je n'ai jamais ressenti autant d'émotions au même moment. Celle qui surpasse toutes les autres est évidemment la colère. La rage tout simplement. J'en veux à tout le monde. Je veux tout détruire.

— Je vais défoncer cette putain de porte.

Je n'hésite pas un instant avant de lui ouvrir. Je n'imagine pas le prix d'une grosse porte en bois comme ça. Je lui cours dans les bras sans même réfléchir une minute. Il me serre contre lui et me caresse doucement les cheveux.

— Ça va aller. Je suis là.

— Promets-moi que tu seras toujours là.

Il prend ma tête entre ses mains et me parle en fronçant les sourcils.

— Je serais toujours là Ness. Toujours, c'est compris ?

— Je t'aime.

— Ness, il faut que tu me parles.

— Je n'ai rien à dire. J'en ai marre de me durcir un peu plus chaque jour. C'est trop pour moi. Je vais finir par ne plus m'autoriser à rien ressentir.

— C'est hors de question putain Nessa ! Tu es une fille sensible, tu es comme ça ! Tout le monde t'aime comme ça ! Y compris moi.

Je me jette littéralement dans ses bras.

— Aller vient.

— Ou ça ?

— On sort de cet enfer !

Je cours prendre ma veste et je le rejoins dans le couloir.

— Que tous les deux ?

— Tu préfères avec les autres ?

— Non.

— Ils sont déjà partis avec Kate.

— Elle va bien ?

— Oui.

— Jess ?

— Aussi

— Ok.

Il s'arrête et me foudroie du regard. Je sais très bien pourquoi et je m'en fiche. J'ai pris soin de ne pas mentionner Nate. Je n'arrive pas à réaliser qu'il part l'année prochaine ! C'est inimaginable une vie sans lui.

— Nessa putain !

— Quoi ?! Il me faut du temps.

— C'est ton frère !

— Je sais.

— Fais un effort !

Il est énervé, sa voix le trahit.

— J'en ferai.

— Nessa !

— Oui d'accord, je l'appellerai. Laisse-moi le temps.

Il sourit fier de lui et je lui donne un petit coup de poing dans le bras pour l'embêter. Nous descendons les escaliers et je n'ose pas regarder mes parents dans les yeux. Je les évite et ignore complètement leurs voix qui m'appellent.

— Fermez-la deux minutes ! hurle Cam derrière moi.

Nous sortons et rejoignons le petit village. Je respire l'air frais et souris.

— Ça me fait du bien de te voir sourire.

— J'en avais besoin.

— J'ai bien vu.


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