Chapitre 17

2.1K 86 305
                                    

Ses yeux sont plongés dans les miens, je ne peux pas détourner le regard. Je me pose tellement de questions sur lui, il est... compliqué. Son regard est dur, comme toujours, il ne laisse paraître aucune émotion, c'est peut-être sa manière à lui de cacher toute sa souffrance.

Je reviens peu à peu à la réalité et me repasse sa question dans la tête plusieurs fois. J'ai tellement peur de montrer mes émotions... Mon visage se contracte légèrement. Cameron tend la main vers moi et la pose sur ma cuisse, j'ai un mouvement de recul en repensant à toutes les gifles que j'ai reçu...

— Hé Nessa, tout va bien, tu n'es pas obligé de me le dire.

— Non, c'est juste que... que j'ai du mal à m'ouvrir aux autres.

— Parle-moi. Dis-moi des choses sur toi.

— Non, je ne peux pas Cameron, je suis désolé, mais j'en suis incapable.

Je vois son visage se crisper, mais il se ressaisit quand il me voit en boule dans mon lit. Il s'approche et s'assoit à coté de moi. Je pose mon regard dans ses yeux et attends qu'il me dise quelque chose.

— Regarde...

Il est tendu peut-être même stressé... Cameron stressé impossible ! Il enlève son tee-shirt noir laissant paraître son torse. Mes yeux se posent automatiquement sur ses abdos, ses muscles sont seyants. Il est haletant. Je me lève doucement et m'approche de lui, j'observe son corps, il a quelques tatouages au niveau du torse et de son bras gauche, je ne l'imaginerais pas sans ses tatouages aujourd'hui, pourtant au début, c'est la première chose que j'ai remarqué. Je lève les yeux pour plonger mon regard dans le sien, il est effrayé... Il a peur, mais peur de quoi ? Peur que je découvre une partie de lui ? Il prend ma main et la pose sur sa cicatrice en haut de son épaule. Je passe mon doigt sur sa cicatrice sans comprendre pourquoi il me la montre.

— Tout le monde à la même version : quand j'étais petit, un bout de vase m'est tombé sur le bras et m'a ouvert donc j'ai eu des points de suture. Ce n'est pas la vérité.

On est tellement proche que je sens sa respiration contre mon cou. J'entends sa respiration saccadée, sa peur de me dire des choses qu'il pourrait regretter.

— Tu n'es pas obligé de m'en parler Cameron...

— Je veux te le dire, mais je n'y arrive pas.

Il fuit mon regard, sûrement par peur que je le juge. J'ai la même peur que lui ; que les gens ne me voient plus de la même façon, c'est pour ça que je n'en parlerais jamais à personne.

— Cameron regarde-moi !

Il tourne les yeux vers moi et je plonge mes yeux dans son regard intense. Nous nous fixons en silence pendant quelques instants, avant que je rompe cet instant.

— Je vais te dire pourquoi j'ai souri, mais ne te moque pas...

— Je n'oserais pas... me dit-il avec un sourire taquin.

Je lui souris en retour et lui raconte nos expériences en voyage.

— Je repensais seulement à nos voyages en familles qui ont tous été une catastrophe, sans exception ! L'aéroport et les Parker ça porte malheur !

Il vient s'asseoir à côté de moi sur le lit, un sourire flottant sur les lèvres ; il me regarde intensément en attendant que je lui raconte nos aventures.

— Donc j'ai pensé au voyage avec vous, je m'imaginais des scènes. C'était assez marrant à voir. Quand je te dis que c'est un carnage, c'est que c'est réellement un carnage ! Nous nous sommes perdus dans l'aéroport à Dubaï. On a perdu Kate plusieurs fois. À Miami, ils ne voulaient pas nous laisser faire une annonce dans les hauts parleurs pour dire que nous avions perdu Kate, donc ma mère et moi avons dû distraire les employés de l'aéroport pendant que Nate et mon père ont été lancé un appel, on a fini par retrouver Kate, heureusement. C'est toujours comme ça, on pleure sur le moment et on en rigole après. Une fois, c'est moi qui suis rester enfermés dans les toilettes, notre vol était vers 4h du matin, il n'y avait personne dans les toilettes et mes parents étaient à la salle d'embarquement à l'autre bout de l'aéroport, et forcément aucun réseau dans les toilettes, donc je ne pouvais appeler personne. Je commençais à paniquer, mais les femmes de ménage sont finalement entrées, j'ai dû décrire mes parents, mais j'avais oublié ma salle d'embarquement. Elles ont dû aller voir le vol sur le tableau pour trouver la salle.

About youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant