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▌ 𝗘𝗡𝗗𝗥𝗢𝗜𝗧 𝗜𝗡𝗖𝗢𝗡𝗡𝗨. 02/11. 01:20.▌
─ Hina, ouvre les yeux, bon sang !
Après plusieurs nausées traîtresses qui lui prirent toute envie de se lever, la jeune femme jeta un regard torve à son interlocuteur. En dessous des lampadaires, ce dernier semblait pourvu d'un nimbe, et la terrible obscurité qui les entourait ne faisait que renforcer cette déconcertante impression. Ses grosses godasses remplies de brins d'herbe rencontraient presque le bras engourdi de la réparatrice qui avait été tordu pendant son inconscience.
─ Oh, réveille-toi !
Un bourdonnement insupportable lui vrilla les tympans, alors que de petites voix geignirent à l'intérieur de sa tête, lui déclarèrent encore et encore de fermer les yeux, de tout laisser derrière elle. Les tremblements violents qui secouaient ses mains étaient brusques et spontanés, tandis qu'elle clignait des yeux, complètement désorientée par l'environnement qui l'entourait.
La première chose qu'Hina remarqua fut l'odeur nauséabonde de fumée qui collait à ses vêtements. La chaleur anormale à laquelle son corps douloureux semblait soumis était liée à la sueur qui dévalait ses tempes avec ardeur, aux douleurs qui lui écrasaient le cœur. Une idée effarante lui disait qu'elle venait d'échapper à une mort certaine.
Néanmoins, rien ne lui revenait. Tout semblait flou, et le seul fait d'essayer de se souvenir de ce qu'il s'était passé la nuit dernière lui donnait envie de pleurer. À vrai dire, même ses pensées étaient floues depuis quelque temps ; elles n'étaient qu'un déplaisant amas de cris et de peines, qui tentaient pour le mieux d'organiser tout ce qui s'était déroulé durant les dernières semaines qu'elle avait passées.
─ Hina, est-ce que ça va ?
Alors qu'elle tentait de répondre à la personne qui lui parlait, Hina se sentit partir sans pouvoir se contrôler. Sa tête lui paraissait être sur le point d'exploser, et le contrecoup subit à cause de l'utilisation de son Alter la laissa pantoise, sur le point de craquer à cause du trop-plein d'émotions. De légères bribes de voix lui parvenaient parfois jusqu'aux oreilles, mais formaient une suite de mots brouillés et incompréhensibles, dès qu'elle tentait de les saisir.
Au bout d'un moment, la réparatrice réussit enfin à se reprendre. Ses paupières papillonnèrent puis se fermèrent sans même qu'elle ne le remarque. En quelques secondes, le décor qui l'entourait changea et se teignit d'une couleur sombre, infinie et profonde. Le néant infernal l'encercla comme les ailes du héros numéro trois l'avaient fait, mais ne lui procura pas l'affolement et la peur qu'elle avait ressentis au moment de leur rencontre.
Soudain, tandis qu'une douce et subtile fragrance pénétrait ses narines, la jeune femme ouvrit les yeux. Son corps lourd n'était plus allongé sur la rue, et elle se tenait face à une fenêtre qu'elle reconnut immédiatement comme étant celle de son appartement. Les oiseaux chantaient sans aucun souci, accrochés aux pots remplis d'hortensias qui pendaient au balcon. Certains survolaient ce dernier avec une agilité particulière. Les rares plumes dorées qui chutaient à cause de leur cacophonie atterrissaient à l'intérieur du salon, virevoltant un certain temps avant de s'écraser çà et là sur le parquet.
