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▌ 𝗗𝗜𝗦𝗧𝗥𝗜𝗖𝗧 𝗖𝗘𝗡𝗧𝗥𝗘, 𝗞𝗔𝗡𝗨𝗞𝗜. 30/10. 08:30.▌
Aux douces et poignantes aurores du matin, la tête emplie d'ébauches toutes aussi perturbantes les unes que les autres, Hina se laissa bercer par les voix chantantes et mélodieuses des moineaux près d'elle. Les enfants posés sur le sol de la cour de l'école maternelle des Tilleuls semblaient déjà parfaitement éveillés, bien que le soleil ne soit même pas encore levé. Certains rares individus, plus humains que d'autres, tombaient presque de sommeil dans l'herbe desséchée ; c'était un comportement qui paraissait raisonnable, étant donné l'heure matinale.
Prise d'une affligeante quinte de toux, Hina observa Yoshiki courir droit vers son meilleur ami. Au bout d'un moment qui lui parut curieusement long, il finit par heurter ce dernier avec animalité, et les deux petits garçons tombèrent sur le sol comme des pierres, alors que la maîtresse leur priait de se calmer.
En repensant aux doutes, au passé et à la fatigue occasionnée par ces derniers, la jeune femme remarqua que son fils grandissait si vite que cela en était troublant. L'image de son petit, recroquevillé comme un chaton en manque d'amour à l'intérieur de son berceau bleuté la hantait, et la remplissait de bonheur de la meilleure des façons. Elle était si fière de lui. Si heureuse de ses actions qui n'étaient remplies que de gentillesse et de bonté naturelle.
─ Tu veux mon camion, Satoshi ?
Les murmures entraînants et énergiques de son enfant s'entendaient plus que ceux des autres, étant donné que sa voix aiguë portait davantage après avoir dégusté son chocolat chaud favori. Quand Yoshiki pointa du doigt le petit jouet noir, le garçon gringalet aux cheveux blonds qui collait son fils depuis sa rentrée écarquilla les yeux, avant de hocher la tête de tous les côtés. Il était paniqué pour des raisons inutiles, complètement futiles, mais c'était une habitude.
─ C'est à toi, pas à moi. (Son meilleur ami hurla après avoir baissé la tête, embarrassé.) Pourquoi tu veux me le donner ?
─ Il a la même couleur que tes oreilles, nota Yoshiki en levant la main pour passer ses doigts sur les petits poils décoiffés de ces dernières.C'est beau.
Le visage fin de l'autre petit garçon prit une jolie teinte rosée, alors que Yoshiki éclatait de rire à cause de sa réaction instantanée et définitivement attendue. D'un coup, Satoshi s'interrompit, comme frappé d'une réalisation soudaine, et voulut se soustraire de la gêne qu'il ressentait en attaquant son ami. Toutefois, une camarade de classe l'empêcha d'agir ou même de bouger en surgissant de nulle part pour atterrir sur Yoshiki, sans aucune once de retenue.
─ Yoshi !
Sa voix fluette trancha les autres hurlements comme une sirène, alors que les deux garçons se remettaient à peine de la surprise subite.
