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L'horreur était poignante, mais la beauté de l'horreur l'était encore plus. En premier parce que ce teint cadavérique, ce regard torve, ce long nez percé et ces tristes cicatrices avaient déjà de quoi surprendre. Aussi parce que la manière dont Dabi l'avait repoussée du mal qui allait la frapper faisait maintenant de lui une dangereuse œuvre d'art, par laquelle elle ne pouvait s'empêcher d'être attirée. Enfin, parce que ce n'était pas la première fois qu'il lui sauvait la vie. Il aurait donc pu être considéré comme un héros. C'était néanmoins malheureux pour un vilain, et Hina était certaine qu'il lui aurait ôté la vie si elle avait osé dire cela à haute voix.
─ Je t'avais dit de ne pas te mêler de nos affaires.
─ Ce sont des zombies ? De vrais zombies ? le coupa-t-elle.
Hina arrêta de gigoter, frappée d'un sentiment soudain qui lui indiqua qu'elle répondait elle-même à ses questions. Submergée par l'effroi qu'elle avait ressenti en découvrant la vérité, elle en avait oublié de fuir ; sans Dabi, elle aurait pu perdre tout ce qui lui restait. Mais toutes les idées qui lui trottaient en tête n'étaient pas très claires, et son cœur martelait comme jamais l'intérieur de sa poitrine.
─ Tu es trop curieuse.
Ce n'était pas la première fois qu'il lui disait cela, et elle savait très bien à quel point ce vice lui portait préjudice. Par la suite, il s'ensuivit un long silence durant lequel les deux individus se fixèrent sans savoir quoi dire, et même les monstres cruels qui se trouvaient derrière eux ne bougèrent plus.
─ Est-ce qu'ils souffrent ? (Hina laissa vagabonder ses iris foncés vers les zombies.) Est-ce que ces scientifiques leur ont fait du mal ?
Des tambourinements brutaux firent sursauter la jeune femme, et une partie d'elle crut durant un très court instant que cela était lié aux paroles qu'elle avait prononcées. Ce n'était toutefois pas à cause de ça. Les zombies enchainés avaient commencé à se taper la tête contre les barreaux qui les retenaient prisonniers, faisant gicler du sang dès qu'ils les heurtaient. Quelques gouttes écarlates parvinrent d'ailleurs jusqu'à ses vêtements. Et ce fut en retenant les nausées qui lui prirent brusquement qu'Hina se décida à se retourner, pour faire face à Dabi. Après tout cela, elle n'espérait qu'une seule chose : partir d'ici le plus vite possible.
Alors qu'elle s'attendait à ce qu'il se moque d'elle, qu'il la charrie pour ses réactions disproportionnées, la réparatrice fut étonnée de le voir stoïque. L'air austère qui lui déformait le visage changeait de ce qu'elle avait pris l'habitude de voir, et Hina jura que c'était même la première fois qu'elle n'apercevait pas cet éclat bouillonnant de folie à l'intérieur de ses yeux. Et comme s'il n'avait attendu qu'une réalisation de sa part, Dabi lança :
