Daress - Tome 3

Chapitre 8

Chapitre 8

La première chose que Leevi ressentit, ce fut un froid qui lui gela les os au travers de son sweat noir. Ses pieds se posèrent sur un sol de terre battue, qu'il entendit craquer sous ses semelles. Mais il n'osait toujours pas ouvrir les yeux. Il sentit une main se poser sur son épaule et le forcer à se décaler avec force. Leevi failli perdre l'équilibre mais il se retint à un rocher noir en titubant. Il ouvrit enfin ses paupières et la première chose qu'il vit, ce fut Asbel qui sortit du portail violet, aussitôt réceptionné par Su qui le força à se décaler. Un peu plus loin, avachis sur un autre rocher, Silas serrait son bras en grinçant des dents : le sang dégoulinait sur main, pour ensuite goutter sur le sol.

Su se plaça de nouveau devant le portail, prêt à sa prochaine réception. Lada et Aaran ne tardèrent pas à émerger de la surface violette, encore prises dans leur élan. Su écarquilla les yeux mais n'eu pas le temps de s'écarter : les deux jeunes filles s'écrasèrent contre lui. Ils tombèrent violemment à la renverse avec un cri aigu. En se contorsionnant, Su parvint à sauver sa tête de l'impact, s'étalant de tout son long. Ses poumons se vidèrent lorsque Lada et Aaran atterrirent sur lui. Malgré la douleur, Silas leva les yeux aux ciel :

- Mon dieu, je n'imagine même pas comment on va faire pour survivre...

Asbel regarda autour de lui, complètement perdu : il ne s'était pas du tout attendu à atterrir dans un tel endroit. Ils se trouvaient au bord d'une falaise, jalonnée de grands rocher sombres. Le ciel était d'un gris menaçant, avec des nuages lourds. Mais le plus impressionnant, ou terrifiant, était ce qui s'étendait au pied de la falaise : des squelettes d'anciens immeubles grimpaient vers le ciel, leurs armatures de réduisant petit à petit en miettes. Leurs ruines s'étaient écrasées au sol, créant un paysage chaotique et accidenté, où même la végétation peinait à s'imposer. Cette ville détruite s'étendait à perte de vue, sombre et étrange.

Asbel sentit sa gorge se révulser, alors que la panique l'envahissait. Silas avait raison : ils étaient fichu. Où pouvaient-ils bien être ? Cela n'avait pas de sens, aucun lieu sur Terre ne pouvait ressembler à ça ! Il passa une main paniquée dans ses cheveux, tournant un regard suppliant vers Su et Silas. Mais ils ne lui étaient visiblement d'aucune aide : Su se relevait avec difficultés, alors que Aaran et Lada fixaient le paysage, les yeux écarquillés, tandis que Silas fixait le portail avec des traits tirés. Sélu n'était toujours pas arrivé.

Su se mit à faire les cents pas en marmonnant :

- Bon sang... Comment on a fait pour atterrir dans un coin pareil ? On est même pas sur Daress, comment c'est possible ? Est-ce qu'on se serait perdu entre les mondes ?

- Si nous ne sommes ni sur Daress ni sur Terre, j'ai bien ma petite idée d'où on a atterri... grogna Silas

Su enfonça sa tête dans ses mains :

- Bon sang... je n'aurai jamais dû me porter volontaire.

Silas se leva d'un seul bond lorsque Sélu s'élança à travers le portail, qui se referma juste derrière lui. Une longue estafilade barrait sa joue, d'où un peu de sang coulait jusqu'à son menton. Son long manteau noir claqua lorsqu'il s'avança vers Silas et Su, en regardant le paysage, les sourcils froncés.

- Il semblerait que l'on soit arrivés sur Atlantide. Lui annonça Silas

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Gronda Sélu en lui empoignant la main, pour vérifier l'état de sa blessure

Silas serra les dents, mais continua :

- Je ne vois pas où nous pourrions être autrement : que je sache qu'il n'y a jamais eu de ville pareille sur Daress.