Daress - Tome 3

Chapitre 6

Chapitre 6

Ils marchaient tout doucement sur le gravier, leurs souffles étaient profonds et calmes. Ils étaient comme des prédateurs, leurs cheveux rouges flamboyant dans le soleil. Le sang de Asbel ne fit qu'un tour, il hurla à plein poumons, jusqu'à s'en faire mal aux joues :

- LADA !! Derrière toi !!!

Son cri surpris autant la concernée que son assaillant. Mais Lada réagit plus vite que lui, en une fraction de seconde elle se retourna vers lui, fouettant l'air de sa natte noire et écrasa son poing contre sa mâchoire. L'homme bascula sur le côté, et tira par mégarde : le rayon vert s'écrasa contre le sol, juste au pied de Leevi, que Aaran avait attiré à elle à temps. Immédiatement, la troupe aux cheveux rouges accouru devant la maison, ne prenant plus garde à leur discrétion. Asbel grimpa dans les branches, s'enfouissant dans les feuilles pour monter toujours plus haut et échapper à leurs regards. L'écorce lui griffait les bras et les mains, mais l'adrénaline le poussait à continuer faisant fi de l'effort et de la peur.

En bas, Lada avait armé ses poings et regardait unes à unes toutes les personnes qui s'avançaient vers eux. Elle, Aaran et leevi reculaient petit à petit vers la maison, acculés. Aaran en venait même à espérer que Sélu débarque soudainement. La femme qui semblait être la cheffe de la troupe fit des signes de doigts, et ses soldats encerclèrent les enfants : ils ne pouvaient maintenant plus que s'enfuir dans la maison, ce qui signifiait qu'ils étaient coincés. S'ils y entraient ils ne pourraient plus en sortir. Lorsque son dos frappa un morceau de mur encore intact, Lada fut persuadée qu'elle allait mourir ici. Du sommet de son arbre, Asbel observait la scène, son coeur battant à tout rompre, et ne sachant que faire.

- Qu'est-ce que vous me foutez encore ?! Eclata une voix à l'arrière de la maison

Personne ne répondit, mais Aaran avait reconnu le timbre de Sélu. Elle avala doucement sa salive en levant ses mains par réflexe devant toutes ces armes brandies sur elle. Du côté droit de la maison, une pelle à la main, Sélu apparut avec une marche de buffle, apparemment prêt à en découdre avec les enfants. Sur ses talons, Su le suivait, essuyant ses mains pleines de terre sur son jean :

- Je suis désolé, mais je n'ai pas signé pour ça ! Tuer des Atlantes, ça passe encore, mais creuser leurs tombes, ça...!

Ses paroles moururent sur ses lèvres, alors que son visage se décomposait. Sélu et lui s'arrêtèrent soudainement, alors que la moitié des assaillant tournaient les canons de leurs armes à feu sur eux. Sélu lança un regard accusateur aux enfants, que Aaran lui rendit. Sélu ne prit pas la peine de laisser tomber sa pelle, au contraire, il y raffermit sa prise.

La cheffe des attaquants s'avança devant la ligne de ses hommes, elle désigna ses proies d'un geste circulaire de la main, embrassant sa victoire avec des yeux étincelants :

- Regardez-moi ça ! Arriver à trouver les enfants de ses Majestés, les Coeurs et certains des plus grands résistants ! Si on m'avait dit plutôt que je trouverai tout ce beau monde...

Leevi se sentit affreusement mal à l'aise et lança un regard à Aaran et Lada : il avait l'impression d'être une marchandise que l'on se disputait. Il se retint de fixer l'arbre dans lequel était caché Asbel : il était pour l'instant leur seule porte de sortie. Sélu eut un sourire sombre :

- Je n'aurai pas cru être aussi célèbre parmi vos rangs. Ni faire partie de vos objectifs de chasse.

La cheffe plissa les yeux vers lui, ses doigts se crispant sur la crosse de son arme. A pas lent, elle se posta juste devant lui, provocatrice. Aaran prit le temps de l'observer du coin de l'oeil : ses gestes étaient fluides et ses longs cheveux bouclés et carmins flottaient entre ses omoplates, rassemblés en une haute queue de cheval. Elle était habillée d'une chemise blanche, d'une veste fauve et d'un pantalon de golfe pleins de poussières, de trous et de marques de brûlures. Tous ses hommes avaient des vêtements similaires, et dans le même état : c'était à n'y rien comprendre. D'où pouvaient-ils bien venir ?