"Tu es sûr de toi ?" et bien que Max soit celui qui l'ait mené jusqu'au couloir où gisait le corps de Pierre, il semble hésitant, inquiet.
Charles se contente de hocher la tête. Il s'approche et c'est étrange de voir son ami dans un tel état, affaissé, les yeux clos, comme pris d'un profond sommeil. C'est le cas, quasiment, de ce qu'il a vécu et de ce que lui ont raconté ses deux camarades.
Mais quand même.
Les basiques lui ont été expliqués et il ne comprend pas pourquoi ils l'ont ramené en premier, il ne sait même pas s'il va réussir à obtenir quelque chose. Et si ça ne marche tout simplement pas ?
"Tu es sûr que ça va marcher ?" il murmure, pris d'un doute.
Max semble déconcerté par cette question, vraiment déconcerté.
"Je veux dire, tu ... il ... argh." le néerlandais se frotte le visage nerveusement "Ça va marcher, tu n'as pas à t'en faire pour ça."
Il aurait bien aimé avoir cette même confiance. Il en est très loin pour le moment, à se demander encore si c'est une bonne idée. Il n'est pas le mieux placé pour le faire ... Esteban serait sûrement une meilleure solution ...
Il prend sa main entre les siennes et s'avance légèrement, juste pour déposer son front contre son épaule, dans un geste qu'il ne comprend pas lui-même. Puis il ferme les yeux, une pensée lui traversant l'esprit; le fait qu'il aimerait revoir Pierre.
Et tout sombre autour de lui.
--
C'est comme se réveiller d'une longue chute.
Charles porte les mêmes vêtements que dans le monde réel et sa tête tourne un petit peu. Cependant alors qu'en face de lui une monoplace passe de très près, si bien qu'il doit se reculer d'un pas malgré le grillage, le vent balayant ses cheveux, le faisant presque trembler, il se sent malade.
Il est tout-à-fait désorienté. La foule autour de lui lui donne chaud. Il y a trop de bruit, trop de cris, trop de luminosité. Il se sent presque suffoquer. Une sensation qui enfle lentement le long de sa poitrine, qui est de trop. Il pose une main contre le muret, s'y cramponne. Respire. C'est trop pour lui.
Il doit se concentrer.
Ses alentours s'éclaircissent et il reconnaît alors Monaco. Bien. Monaco, c'est sa ville, il n'aura aucun mal à s'y repérer. C'est simple et il a au moins l'avantage du terrain. Il est en terre connue et ça devrait le rassurer mais ça ne le fait pas du tout.
Pourquoi Monaco ? Pierre n'a pas d'appartement à Monaco ... il cligne des yeux avant de se rappeler à quoi il est en train d'assister. Une course, oui. La Formule Un. Pierre a très bien pu rêver de gagner des championnats du monde. Ce serait censé, ce serait accessible, envisageable.
Puis il se rappelle que son rêve avait fait réapparaître des personnes mortes et il se demande ce qui n'est actuellement pas possible.
"Pierre Gasly franchit la ligne d'arrivée, ramenant avec lui la première place !"
Charles tente de dépasser la foule pour observer ce qui se passe réellement. L'écran géant à sa droite lui apporte une réponse. Il sent sa bouche s'ouvrir en grand sous la surprise. Parce que la voiture dont Pierre s'extirpe est d'un rouge flamboyant.
Quoi ?
Ça n'avait même pas traversé son esprit mais bientôt, il le voit retirer son casque, cheveux toujours teint en blond qu'il remet en place, à cause de la transpiration, entièrement vêtu d'écarlate, célébrant sa victoire.

YOU ARE READING
where dreams don't die
ФанфикEt, tous gisant, inconscients, piégés quelque part, quelque part d'autre. Une réalité qui n'est pas nôtre, qui ne sera jamais leur. Idiots qui ne peuvent se contenter de ce qu'ils ont. Rien ne peut les sauver d'eux-mêmes désormais.