Nico

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Qu'est-ce que rêver au final ? De toutes les théories qui ont été faites aux démonstrations scientifiques, l'idée d'un rêve diverge grandement d'une personne à une autre. Certains ne rêvent pas ou ne pensent pas rêver, certains se souviennent de leurs rêves, d'autres non, parfois certains se réveillent en sursaut avec le sentiment de l'avoir encore au bout des lèvres pour finalement l'oublier aussitôt tandis que d'autres tentent de le poursuivre même éveillés.

Un rêve. On peut être de que l'on veut durant un rêve, qui on veut. On peut être n'importe où et avec les personnes dont on souhaite la présence. Un rêve c'est comme un paradis miniature en soi. Dans un rêve, il n'y a pas de notions telles que les regrets ou les remords, parce qu'ils n'ont tout simplement pas lieu d'être.

Dans un rêve, la moindre erreur peut être réparée d'un claquement de doigts.

Un claquement de doigts et il est encore pilote de F1, un claquement de doigts et sa relation avec Lewis n'a jamais souffert de leur rivalité, un claquement de doigts et il sort avec qui il veut, peu importe si ça ne correspond pas aux idéaux sociaux, un claquement de doigts et il a tout ce dont il a toujours souhaité.

Si facile, si simple. Ça doit presque en être ennuyant mais comment ça peut l'être ? Comment rendre ennuyante la vie idéale, une vie parfaitement dosée, juste assez, pour que rien de dramatique ne s'y déroule ? Pour qu'il soit heureux et qu'il le reste, sans se détourner de sa route. Être heureux ...

Peut-être qu'être heureux pour toujours fait alors perdre de vue la notion de bonheur mais n'est-ce pas idéal ? Ne plus perdre qui que ce soit, ne plus manquer de rien, pouvoir faire ce qu'il nous convient, et se sentir parfaitement comblé, à chaque seconde de notre vie qui passe ?

C'est le genre de bonheur dont a voulu Nico. C'est le genre de bonheur auquel il n'a pas pu s'empêcher de penser. C'est comme un poison qui s'infiltre dans ses pensées. D'abord, la pensée en elle-même, innocente et brève, puis la spirale qu'elle provoque, maladive, obsessionnelle, omniprésente, un tourbillon de et si à n'en plus finir, à couper faim et sommeil.

Il pense qu'il aurait pu agir mieux et puis il reconsidère sa propre pensée en se disant que ce n'est pas forcément ses actions à questionner. Son caractère entre en jeu et conteste ses idées, son côté rationnel. Et pourtant, au fond, la question ne disparaît pas, ne s'en va pas. Elle marque son esprit, un fléau, un poids.

Et si j'avais été meilleur ?

Ce n'est pas une mauvaise hypothèse en premier lieu. La simple et trop utilisée hypothèse qui envisage d'autres actions et d'autres réactions, qui envisage ce que, vraisemblablement, une personne, qui sera ainsi considérée meilleure, aurait fait. Cette façon trop rapide de blâmer et déconsidérer ses faits, de divaguer sur une autre route possible, aussi attirante qu'elle soit, n'est qu'un mirage qui empêche de voir les faits. Les faits tels qu'ils se sont déroulés.

En vérité, il n'y a personne de réellement meilleur que soi et il ne sert à rien d'y réfléchir, ce qui est arrivé est arrivé. Imaginer de meilleurs résultats ne les rendra pas pour autant vrai, pire encore, cela ne changera rien à la situation, à ceci près qu'elle changera la façon dont on se comporte par rapport à la situation.

Les rêves ont cela de différent. L'imagination est après tout à la base de leur existence alors elle devient puissante, elle acquiert du pouvoir. Le pouvoir de modifier n'importe quel moment, tant est-il que son propriétaire puisse se le représenter mentalement.

C'est comme ça que les rêves se dressent, que chaque monde s'est créé, en utilisant partiellement l'imagination de la personne autour duquel la bulle s'est refermée.

where dreams don't dieWhere stories live. Discover now