chapitre 5

45 7 0
                                    


Alors que nos deux amies eurent atteint l'âge de 17 ans, Lily trouvait Eloïse plus tendue que d'habitude. Mais la jeune fille ne s'en inquiétait pas, et pourtant, elle aurait dû.  Eloïse elle-même, n'était pas consciente de se qui se passait. Mais au fil du temps elle se rendait bien compte que quelque chose avait changé, à moins qu'il n'est toujours été là depuis le début et qu'elle ne s'en était pas rendu compte ? En y réfléchissant bien, Eloïse pense que ça a commencé il y a environ 7 ans, alors qu'un jeune garçon tout à fait charmant vint la voir pour lui demander si elle pouvait dire à Lily qu'il était amoureux d'elle mais qu'il était trop timide pour aller la voir. Eloïse sentit alors comme une chaleur ardente entre ses mains, puis elle commença à traverser petit à petit tout son corps, pour ensuite s'arrêter d'un coup sec, comme si rien ce s'était passé.

 Alors qu'elle allait en direction de Lily, pour lui transmettre le message, elle eut une idée bien plus intéressante qui lui traversa l'esprit, et revint sur ses pas. Elle regarda le jeune garçon droit dans les yeux et lui dit d'un air méprisant :

-" Pour ton information, jamais Lily n'acceptera d'avoir pour amoureux un aussi gros nul que toi, et de toute façon elle mérite bien mieux que ça. ". Le garçon partit en pleurant et Eloïse ressentit comment un sentiment de soulagement qui la parcourait de la tête aux pieds. C'en était presque enivrant.

 Mais malheureusement ce n'était que le début de cette mission qu'elle se confit : faire en sorte qu'aucun garçon ne brise le cœur de sa Lily, jamais. Au début ce n'était que des paroles, mais les actes ont vites finit par suivre. Comme ce jour où un garçon qui s'appelait Mattieu, juste avant la pause déjeuner, demanda à Eloïse des conseils sur comment il pourrait l'aborder. Et bizarrement, l'après-midi même, il se retrouvait à l'hôpital pour une intoxication alimentaire. En effet, le pauvre était très gravement allergique aux fruit à coques, mais comment pouvait-il savoir que la part de brownie qu'on avait déposé sur son plateau en contenait. Et Eloïse fit ça pour tout les prétendants de Lily, tout en usant de toujours plus d'originalité. Comme la fois, où à la fin d'un cours de sport, où il y avait piscine, on vit les sous-vêtements de l'un d'entre eux, suspendu à des ballons, qui s'élevait dans le ciel. Eloïse avait en effet l'art de la mise en scène.

Mais plus récemment, alors qu'Eloïse rentrait dans sa chambre, elle vit sa mère, assise sur son lit, avec le carnet dans lequel elle répertoriait tous les noms de ses victimes, en train de lui expliquer toutes les similitudes des noms qu'il y avait dans ce carnet, et les personnes qui avait soit été admises à l'hôpital récemment ou encore celles qui avaient déposées une plainte à la police. Elle semblait inquiète à propos de sa fille, et lui demanda quelles raisons avaient bien pu la faire agir de la sorte ? Eloïse s'était montrée très calme et inanimé pendant le long monologue de sa mère. Puis elle la regarda dans les yeux et lui dit sur le ton le plus apaisé, sérieux et monotone qui soit :

-" Aucun d'entre eux ne méritaient l'amour de Lily. "

C'est alors que sa mère se mit dans une rage pas possible, en lui disant que ce n'était pas à elle de décider ce qui était le mieux pour elle et que ce choix ne revenait qu'à Lily. Quand tout d'un coup, plus rien. C'était comme si le cerveau d'Eloïse s'était déconnecté de son corps. Elle n'entendait plus que ses propres pensées. Elle repensa à tout les moments passés avec Lily, et ce fut enfin la lumière aux bout du tunnel, car quand elle pensait à elle, la seule et unique chose qu'elle voulait, c'était se retrouver rien que toutes les deux, et qu'elle puisse la prendre dans ses bras. Mais ce n'était pas le même type de câlins qu'elles s'eurent fait auparavant, car maintenant, elle imaginait traits pour traits ses lèvres, et n'avait plus que l'envie soudaine de les  embrasser. Elle comprit qu'elle en était amoureuse. C'est à ce moment précis que sa mère, toujours aussi remontée contre elle, lui dit :

-" Je ne veux plus que tu revoies Lily c'est bien compris ! "

Ces quelques mots reconnectèrent Eloïse à son corps. À ce moment là, dans sa tête, la seule chose qui avait été retenue était qu'elle ne pourrait plus la revoir, or toutes les questions qu'Eloïse s'était posée avait enfin des réponses. À partir de là, on ne la reconnaissait même plus, c'était devenu une bête sauvage dépourvue de raison. Elle se jeta sur sa mère et la plaqua au sol, elle n'avait même pas besoin de forcer, sa rage et l'adrénaline que ces mots provoquèrent firent tout le travail à sa place. Elle commença à l'étrangler lentement, jusqu'à ce qu'elle perde connaissance. Puis elle se dirigea vers la cuisine comme si rien ne s'était passé. Elle ouvrit un des placards et glissa sa main au fond, avec néanmoins quelques difficultés, et attrapa une boîte d'allumette. Il n'y en restait qu'une seule à l'intérieur, Eloïse le vit comme un signe, celui d'une nouvelle vie. Elle la sortie délicatement de la boîte et la gratta, une fois, deux fois, et la troisième fut la bonne, puis elle regarda le tapis sur lequel était allonger sa mère qui commençait difficilement à reprendre connaissance, et la lança.

Néanmoins, en passant le seuil de la maison et en admirant les flammes qui consumaient peu à peu sa maison, Eloïse ferma les yeux et fit un serment, celui qu'à partir de maintenant, rien ni personne ne devait plus jamais se mettre en travers d'elle et de son bonheur.

La lettre d'Eloïse GarnierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant