éluder

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ÉLUDER (titre provisoire)

PROLOGUE. RENOUVEAU

Le problème avec la vie, c'est qu'on ne peut pas y échapper. Peu importe combien on essaye de fuir elle finit toujours par nous rattraper. On s'essouffle à courir sans fin après des chimères.

J'en ai assez d'avoir le souffle réduis. Assez de sans cesse éluder mes soucis. C'est terminé. J'affronte la vie, ses joies, ses peines, ses imprévus et ses complications.

Ce changement commence par un déménagement. En effet, aujourd'hui je quitte ma mère, ma sœur, celui et celles qui m'ont détruite, et la seule et unique personne que je pensais être mon amie.

Je m'en vais sans prévenir personne, ils n'ont pas besoin de moi de toutes façons. Aucun d'eux ne regrettera le poids que j'ai été dans leurs vies.

Je sais que tout quitter c'est assez paradoxal pour quelqu'un qui en a assez de fuir. Et non, je n'appelle pas ça une fugue, je dirais que c'est un nouveau départ, une sorte de renaissance. Je pars là où on ne me connaît pas, là où je pourrais tout recommencer à zéro, tout refaire en mieux, vivre simplement pour moi et enfin découvrir qui je suis et ce que je veux.

Je fini de préparer mon sac, il est presque vide. Je n'emporte que le stricte nécessaire : les économies, de quoi manger pour un ou deux jours, quelques vêtements, rien de très personnel, je ne veux aucune attache à la vie que j'ai menée ici.

J'ai même réinitialisé mon téléphone portable, plus aucune photo, aucun message, contact, réseau social ne peut me ramener à la page de mon existence que je m'apprête à arracher. Si j'avais pu j'aurais acheté un nouveau téléphone mais mes économies m'ont seulement permis de changer de carte SIM, au moins personne ne pourra me contacter ou me localiser. De toutes manières je ne pense pas que quiconque tente quoi que ce soit. Je suis majeure et vaccinée, je n'ai aucun compte à leur rendre.

2 :55
L'heure où l'aventure commence. Mon sac jeté par la fenêtre de ma chambre d'enfant, au rez-de-chaussée, cette pièce qui a bercé mes premiers rires, mes pleurs, beaucoup trop de pleurs, de larmes, de cris, trop de bruits, de chaos. Je ne la regretterai pas.

C'est à mon tour de m'évader. Dehors, mon périple débute, j'amorce mon décollage. L'oiseau quitte le nid et s'envole vers de nouveaux horizons, sans jamais se retourner, jamais...