17!

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Chapitre dix-sept :

Je suis assise sur le sofa, j'attends Ron qui doit apparemment récupérer quelque chose à dans sa chambre avant de m'amener dans son endroit préféré.

-Tina, viens deux secondes s'il te plait. Ron m'appelle depuis le long couloir adjacent. Quand j'arrive enfin dans sa chambre, il ferme un grand sac à dos, accroupit devant son armoire. Le brun lève les yeux vers moi avant de m'annoncer : Je t'ai mis un jogging à moi sur le lit, change-toi sinon tu pourras jeter tes fringues en rentrant.

-C'est le genre de phrase qui me fait redouter l'endroit où on va. Il ne dit rien et tandis qu'un sourire se dessine sur son visage enfantin, il sort de la pièce. Je retire mon pantalon en m'asseyant sur le lit, toujours couvert d'épais draps noirs.

Et dire que si dame nature ne s'était pas manifestée, je serais allongée là, pleinement rassasiée à l'heure qu'il est. Je ne peux empêcher un soupire de frustration de franchir mes lèvres.

00 :04

Nous avons fait le trajet en un peu moins d'une heure. Nous sommes à présent sur un parking, à l'entrée d'une petite forêt de Bloomington, au sud de la ville.

-Rassure-toi, je ne vais pas te tuer et t'enterrer ici. Me lance Ron, en riant face à mon silence.

-C'est exactement ce qu'un tueur me dirait. Je réponds, faussement dramatique, tandis qu'il sort une lampe torche de son sac.

-J'en ai qu'une donc reste près de moi, tu risques de te perdre. Distraite, je mets la capuche de mon sweat sur ma tête et remonte le jogging qui me tombe sur les hanches avant me tourner vers Ron qui me regarde, amusé. On dirait un dealeur de Détroit, tu crois aller où avec ta capuche. Oh Ron si tu savais, ... les dealeurs ne cache pas leur visage d'ange...

- J'aimerais juste éviter de me retrouver avec un nid d'araignées dans les cheveux. On peut y aller ? Je m'impatiente.

-Aller suis-moi. Je commence à avancer, entraînée par la main de Ron qui se glisse sous ma doudoune, au creux de mes reins.

00 : 48

Nous sommes enfoncés dans une forêt aussi dense que celle d'Amazonie. Mon portable est tout juste bon à lire l'heure puisque je n'ai ni réseau, ni batterie.

-Ron, on arrive bientôt ? Je demande, les yeux baissés vers le sol faiblement éclairé.

-On y est ! Je te présente le Knightridge Space Observatory de Bloomington. Je lève la tête vers Ron qui attrape ma main et qui, dans un relent d'énergie, me tire rapidement vers l'avant du bâtiment dressé devant moi.

Je n'ai aucun mal à imaginer à quoi il ressemblait dans ses jeunes années. Les briques rouges de la façade et le toit bombé donnent à l'édifice des airs militaires. On pourrait tourner un épisode de Stranger Things ici. Tandis que nous approchons d'un trou béant laissant deviner la forme d'une porte, Ron me fait un « point culture ».

-Comme tu l'auras compris, c'est un ancien observatoire astronomique. D'après mes recherches, il a été construit en 1937 et il a servi jusqu'en 1960. Il n'y avait qu'un palier en plus du rez-de-chaussée, malheureusement, le plancher s'est effondré. Enfin, tu verras en entrant. Il me raconte tout sans me laisser en placer une. Fais bien attention, regarde où tu mets les pieds, il y a des débris partout. Je suis ses conseils en entre sur ses talons. Il pointe la torche vers le plafond de l'observatoire. Un cinquième de celui-ci est percé, laissant apparaître une traînée d'étoiles. Le reste est formé de lattes de bois taguées de toutes parts. Je regrette de ne pas avoir mon Argentique* sur moi, c'est le genre de lieu dans lequel je ressens le besoin de figer le temps. Je suis sur le cul. Tout un tas de graffitis, plus ou moins anciens, parsèment chaque paroi, chaque planche, chaque brique, formant un tout spectaculaire.

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