18!

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Chapitre 18 :

3 janvier, 11 : 28

Une énorme crampe ma réveillée, quand j'ai ouvert les yeux mon lit était baigné de sang. C'est la première fois que j'ai mes règles depuis cet été. Je perds un peu de sang régulièrement mais je n'ai jamais vraiment eu de retour de couche.

Je sais que j'aurais du consulté mais ça signifiait voir les choses en face, et ça, c'était trop dur. Beaucoup trop. Je m'efforce donc de laver mes draps dans la baignoire depuis une bonne heure. J'ai rempli le fond d'eau froide et de lessive et je frotte encore et encore en essayant de rester silencieuse pour ne pas réveiller Gail. J'ai peur.

Je sais que ce n'est pas normal. L'eau est de plus en plus rouge mais le sang ne semble pas partir. Une odeur métallique a envahi la pièce et me donne la nausée. J'ai continué à perdre du sang et mes jambes en sont maculées.

-Bordel Tina, qu'est-ce qui se passe ? Gail vient d'entrer, merde, merde et merde.

-Rien, ne t'en fait pas j'ai juste tâché mon lit. Je réponds, les yeux rivés sur le tissu, maitrisant ma voix du mieux possible. Malgré mes efforts pour ne pas l'alarmer, il est impossible d'ignorer le bordel qui m'entoure. Je sens ses doigts se poser délicatement sur mon épaule. Mes muscles se tendent, je sais déjà ce qu'elle va me dire, et ce que je vais répondre.

-C'est une sacrée tâche ça Tina... Elle murmure et je m'effondre. Je sais qu'elle comprends ce qui ce passe. Je sens les larmes rouler sur mes joues, je laisse mes bras retomber dans l'eau glacée. Gail s'agenouille et me prend dans ses bras. Ce contact, c'est trop. Je veux qu'elle me lâche, qu'elle sorte et qu'elle me laisse seule. Il faut aller à l'hôpital ma belle... Surtout pas. C'est hors de question.

PDV Ron

Je refuse encore un appel de ma grand-mère. Ça fait quelques semaines que je l'ignore. Il va bien falloir que je me confronte à eux mais pour l'instant, je n'en ai aucune envie...

J'envoie valser mon téléphone sur mon lit et hurle le nom de mon meilleur ami. Il ne tarde pas à entrer. Un mince filet de lumière s'insinue en même temps que lui dans ma chambre avant qu'il ne referme la porte.

-Ça va ?

-Oui... je dis, sans conviction, mais Julian ne pose aucune question, comme d'habitude, il attend que j'aie envie d'en parler. On fait un truc cet après-midi, ça fait longtemps qu'on n'a rien fait tous les deux ?

Il me manque, il est tout le temps dehors à faire je ne sais quoi. j'ai envie de lui raconter ma soirée avec Tina mais je ne sais pas ce qu'il en penserait.

Il est loin d'être fermé sur ce genre de pratique mais lui ne toucherait jamais à une personne liée au groupe. 

-Ah j'aime quand tu propose des choses comme ça. Un sourire communicatif étire son visage. Justement, tu te souviens, on avait parlé d'un nouveau tatouage et-

Une sonnerie de téléphone retenti de nouveau, je souffle et m'apprête encore à ignorer mes grands-parents sauf que ce n'est pas mon téléphone.

-C'est le mien, ... il sort son portable et je m'attends à voir s'afficher le nom d'un plan cul... mais il m'annonce que c'est ma sœur.

Ca ne m'étonne pas plus que ça, ils sont très proche depuis longtemps, encore plus depuis que Gail a déménagé.

Il décroche et me fais signe qu'il revient. Quelques instants plus tard, je l'entends jurer depuis le couloir.

-Bordel, calme toi Gail, .... Oui bien sur qu'on arrive. ... je fronce les sourcils, confus, Respire, ... On prend la moto, on sera là dans pas longtemps. Je sors rapidement de ma chambre et aperçoit Julian qui enfile ses baskets. Je l'imite et lui tend son blouson. Oui, essaye de la calmer, je l'entend gueuler d'ici, ... Il se passe quelque chose avec Tina ? Ok, à tout de suite. Il raccroche et attrape ses clefs tandis que je prends celles de ma moto.

-Julian, qu'est-ce-qui se passe putain ? On marche à toute vitesse pour descendre les escaliers et rejoindre le garage de l'immeuble.

-Je n'ai rien compris, Gail m'a dit qu'il y avait du sang partout, que Tina était en train de faire une crise de nerf. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe.

J'imagine le pire. De toute évidence, ma sœur n'a rien, puisqu'elle a appelé. Mais j'imagine tous les scénarios possibles.
Et si elle s'était blessée ? Si elle était défoncé, en plein bad ? Pire si elle s'était faite agressée ?...

Quand je l'ai ramenée hier, elle n'avait pas l'air dans son assiette, mais il était tard et j'ai pensé qu'elle était fatiguée, ou qu'elle avait froid, je n'y ai pas prêté beaucoup d'attention. Je suis sure qu'elle est bien arrivée à son appart, je l'ai accompagnée jusqu'à la porte.

Mais ce matin, il a pu se passer n'importe quoi.

Je conduis le plus vite possible, je rase le sol dans les virages, le verglas manque de nous tuer une centaine de fois.

Quand on arrive enfin devant la porte de l'appartement, Julian et moi on se lance un regard d'appréhension avant que je n'abaisse la poignée.

Je reste figée. Une grande trace de sang s'étale de la chambre de Tina à la salle de bain. Les cris de cette dernière retentissent dans la pièce.

-Non, Gail. Je ne veux pas. Elle est dans la salle de bain, dos à nous, en sous-vêtement.

-Ok, ok, Tina, je te jure que je ne vais pas appeler les urgences. Je vais chercher les garçons, regarde ils sont là. Ma petite sœur nous montre du doigt je vois Tina hoche la tête sans nous regarder. C'est quoi ce putain de bordel. Il faut que tu prennes une douche d'accord. Elle lui retire des mains, un drap trempé et maculé de sang. Ma sœur le lance en dehors de la salle de bain et nous lance un regard désespéré au passage. Tu veux qu'on t'aide pour te mettre dans la douche ? Elle hoche à nouveau la tête et Gail nous fait signe de venir l'aider.

Julian se précipite avant moi et vient soutenir ses épaules. Sa peau, habituellement matte, est livide.

Quand ses jambes se déplient, je remarque le sang qui coule entre ses ses cuisses jusqu'à ses mollets. Elle tremble en entrant dans la douche et s'y rassoit presque aussitôt.

Abigail sort de la salle de bain, bouleversée, tandis que Julian fait couler l'eau chaude. Il jette régulièrement un œil vers ma sœur qui frotte frénétiquement le parquet du couloir avec le drap.

-Vas l'aider, je reste avec elle. Il acquiesce et sort, fermant la porte derrière lui. Je retire aussitôt mes chaussures, ma veste et mon sweat. La brune ne relève pas les yeux, assise en boule sur le carrelage inondé de son sang.

Cette vision est atroce, terrifiante et je peine à garder mon calme.

Le son de l'eau couvre ses sanglots, mais ses épaules sont prises de secousses incontrôlables. Ne sachant pas quoi faire, une boule dans la gorge, j'entre dans la baignoire et la prend dans mes bras. Mes jambes se placent de part et d'autre de son corps, tremblant et peu vêtu. Elle se laisse faire alors que je la pousse à s'adosser contre mon torse.

Sa me brise le cœur de la voir dans cet état. C'est encore pire que notre première soirée. Je ne sais pas si elle a mal, peur, si elle est triste ou paniquée. Je me sens impuissant et je déteste ça.

-Il faut appeler un médecin, Tina... elle secoue frénétiquement la tête et se tourne vers moi, prenant mon visage en coupe. Mes mains se pose sur ses hanches nues. J'hésite à la toucher, j'ai peur que ça la mette mal à l'aise. Elle ne me repousse pas.

-Non Ron, s'il te plaît, je serai dans la merde, je t'en supplie, ça va aller, mais fait pas ça...

Je ferme les yeux, ne supportant plus son expression implorante. C'est évident que je ne devrais pas l'écouter. Je laisse un soupire m'échapper quand je sens son front se poser contre le mien.

-OK, mais tu vas devoir tout me raconter, c'est non négociable. Elle renifle bruyamment et reprend sa position, d'un mouvement lent.

-D'accord, tout ce que tu veux tant que tu ne préviens personne. Ma poitrine se serre et je la serre un peu plus fort.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 15, 2022 ⏰

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