Prologue

189 12 0
                                    

La famille Todoroki était belle.
Unie.
Et heureuse.

Du moins, c'est l'image qu'avait la population de cette famille atypique. Celle ci était célèbre grâce à sa figure paternelle, Enji Todoroki, connu comme étant l'éternel numéro deux des héros : Endeavor.

Dans cette société où le métier de héros est à son apogée, le symbole de la paix et le numéro un des héros, All-Might, sauve des vies et rassure les gens.
Mais pour le héros de feu, il s'agissait en réalité d'un obstacle immense à gravir. D'un défi qui l'obsédait, qui le rongeait au point d'employer n'importe quel moyen pour arriver à ses fins.

Cette obsession poussa le numéro deux à épouser, dans le cadre d'un mariage arrangé, une femme avec un alter de glace. Il voulait engendrer des enfants capables de maîtriser le feu et la glace simultanément pour qu'ils soient plus puissant. Son but était de faire réaliser son ambition à l'enfant qu'il convoitait tant.

Il tenta l'expérience plusieurs fois :
Le premier fut Touya, un garçon qui maîtrisait le feu.
Le deuxième était Fuyumi, une fille qui maîtrisait la glace.

Tout d'abord, il voulu former l'aîné. Il s'y attacha particulièrement parce qu'il lui ressemblait. Mais un jour, l'alter de ce petit s'avéra être dangereux pour sa faible constitution, qui était plutôt favorable pour un alter comme celui de sa mère.
Déçu, Enji du abandonner l'idée de faire de Touya un héros. Cependant, celui-ci ne voulait pas se défaire de ce rêve. Il s'obstinât et continua à utiliser ce feu destructeur.
Ne sachant pas quoi faire, le père tenta de lui faire comprendre que ce n'était pas à lui de réaliser ce rêve, en mettant au monde d'autres enfants.

Le troisième était Natsuo, un garçon qui maîtrisait la glace.
Et enfin, le quatrième était un garçon qui maîtrisait le feu et la glace, Shoto.

Son vœux s'était exaucé ! Il avait enfin un enfant capable de le surpasser, lui et le symbole de la paix.

À partir de là tout dégringola. Pendant les quatre années qui suivirent la naissance du petit dernier, il prépara plusieurs façon de l'entraîner pour plus tard. Il ne s'occupait plus de ses trois premiers enfants. Son obsession de surpasser All-Might par le biais de son fils reprit aussitôt le dessus. La frustration de devoir attendre encore quelques années le rendit un peu plus fou chaque jours.

Du côté de l'aîné, une rage sourde grandit en lui. Son père s'était il servi de lui sans éprouver une once de véritable amour ? Préférerait il le dernier de la fratrie à lui ? La colère, la rancoeur et la jalousie devinrent finalement les seuls sentiments dominants. Et un jour, il attaqua le seul obstacle qui le séparait de son rêve et de son père : le petit Shoto.
Heureusement, sa tentative ne réussit pas.
À partir de là, ce fut une descente vers une autodestruction.

Puis vint les quatre ans du petit dernier. Un bambin toujours innocent et ignorant des problèmes qui l'entourent. L'enfant était de nature calme et joyeuse, quoique un peu timide, il adorait dessiner et écouter les contes que lui lisait sa mère. C'était un petit rayon de soleil dans cette famille bien obscure. Sa mère l'appelait « Petit Prince » ou « mon ange » puisque ces adjectifs semblaient refléter à la perfection l'image que tout le monde avait de lui. Certains étaient jaloux de cette insouciance naturelle qui irradiait du plus jeune, tandis que sa mère restait attendrie par tant de joie. Alors elle fit tout ce qu'elle pouvait pour le préserver de la dure réalité et lui donner le plus d'amour possible. Mais elle le savait, ce semblant de paix au sein de ce foyer, n'allait pas durer...

De son côté, le petit Shoto était tout simplement heureux. Il avait la meilleure maman du monde qui s'occupait de lui avec amour. Elle lui apprenait à dire toujours la vérité, donner généreusement, se sacrifier pour les autres, ne pas être jaloux, etc... Chaque chose qu'elle lui inculquait avait un sens moral pour qu'il devienne quelqu'un de bien.
Mais peu à peu, celui-ci comprit que  quelque chose n'allait pas. L'ambiance dans la maison avait quelque chose d'anormal. Et puis le Benjamin n'était pas bête, au contraire, il comprenait vite beaucoup de choses que d'autres enfants n'auraient pas remarqués. Pourquoi ne mangeait-il pas à table avec toute sa famille ? Pourquoi ne voyait-il presque jamais ses frères et sœurs ? Pourquoi son père ne restait-il pas un peu avec lui comme sa maman le faisait ? Et pourquoi posait-il toujours la même question à sa maman les rares fois où il venait ? L'éveil de son alter, qu'il mentionnait sans arrêt, était-il si important ? Certes, lui aussi aimerait avoir un pouvoir comme sa mère ou son père, mais au fond il s'en fichait. Parce qu'il était déjà heureux avec ou sans alter dans les bras de sa mères. D'ailleurs, c'était elle qui lui avait apprit qu'il ne fallait pas convoiter plus de pouvoir. « Se contenter de ce que l'on a », était la devise. Même si au final il n'avait aucun alter, il accepterait sa condition sans se plaindre. Mais ne pouvoir être un héros le rendrait très triste... Après tout c'était son rêve.

Secrets d'enfance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant