Chapitre 2

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Il avait mal.
Était ce à cause de la tristesse ou de la douleur ? Certainement les deux.
Il n'arrivait plus à respirer sous la pression écrasante qui le clouait au sol. Il tenta bien de repousser ce pied fermement appuyé contre sa poitrine, mais en vain. Comment pouvait il ne serait ce que faire bouger cette masse avec le peu de force qu'il lui restait ? Ses larmes brouillaient sa vue. Il ne vit qu'au dernier moment un poing s'abattre sur lui. Les coups fusaient dans tous les sens, de plus en plus violents. Les cris et les gémissements du pauvre petit garçon commencèrent à emplir la grande pièce sombre.
Cette scène de torture dura encore un moment jusqu'à ce que l'homme qui surplombait le garçon se rendit compte que celui ci ne bougeait plus. Le plus calmement du monde, l'individu se ré-accroupi à côté du frêle corps inconscient et prit son pouls. Il était faible mais toujours là. Ensuite, l'homme inspecta l'état général de sa victime en ignorant les ecchymoses et le filet de sang qui coulait de son nez. Il constatât qu'il n'avait pas de fractures, mais une épaule déboîtée. Sans aucune précaution il redressa le dos du petit et ré-boita l'os d'un mouvement sec. L'enfant se réveilla en hurlant de douleur. Il recommença à pleurer à chaudes larmes en tremblant sous l'œil indifférent de son bourreaux.

« L'entraînement est fini. Arrêtes de pleurnicher et va te soigner dans ta chambre. »

Cet ordre était froid et dur. Il ne souffrait aucune objection. Le petit leva difficilement son regard terrifié et larmoyant. Comment en étaient ils arrivés là ? Qu'avait il fait de mal ? Quelques minutes plus tôt, tout était normal entre eux et même plutôt bien. Ils s'entraînaient tranquillement comme d'habitude, comme si rien n'allait se passer... D'une petite voix éraillée, il demanda :

« P-Pourquoi...? »

Il aurait voulut dire plus, mais il n'arrivait plus à articuler un seul mot.
L'homme eut un temps d'arrêt et ses yeux se figèrent dans le vague. Après quelques secondes en suspens, il répondît :

« Pourquoi ? N'est-ce pas évident ? Si tu dois surpasser All-Might, il faut que tu deviennes fort. Et ce n'est pas simplement en maîtrisant ton pouvoir et en apprenant quelques arts martiaux que tu deviendras un héros digne de ce nom ! »

« M-Mais je ne veux pas dépasser All-Might... J-Je veux juste aider les gens comme lui... »

Cette réponse innocente et sincère de l'enfant eu le dont d'énerver son tortionnaire :

« Tu es mon fils ! Tu te dois de le surpasser à ma place ! Ne me déçois pas ! Tu n'es pas comme ces autres déchets ! Maintenant lèves toi ! »

Effrayé, le petit senti qu'il était urgent d'obéir. Alors, il entreprit de se relever... il évitait de s'appuyer sur son bras douloureux et tenta de rester en équilibre sur ses deux pieds. Mais ses jambes se dérobèrent et il retomba sur son bras meurtri. Un couinement de douleur lui échappa et il ne pu retenir un deuxième flot de larmes.

« Tss ! Pathétique. Recommence ! »

Il n'avait plus de force, tout son corps lui criait grâce. Mais il ne pouvait pas se reposer, qui sait ce qui pouvait lui arriver s'il ne se relevait pas... Il recommença une deuxième fois sa tentative et réussit à rester debout. Puis, les jambes tremblantes, il marcha silencieusement jusqu'à la porte et s'y appuya haletant.

« À partir de maintenant, tous les soirs, tu auras une heure de renforcement physique et mental en plus de ton entraînement habituel. »

Le garçon n'était pas sur de bien comprendre ce qu'était cette « heure de renforcement physique et mental », mais il était sur d'une chose, ces heures seraient pire que l'enfer qu'il avait vécu aujourd'hui.

Ne supportant plus cette pièce, sa douleur et son père, il fit glisser la porte coulissante et sortit aussi vite que ses blessures le lui permirent. À peine entré dans sa chambre qu'il s'écroula épuisé. Son corps entier était paralysé par les vagues de douleurs qui le parcourait. Surtout à l'épaule, cet endroit faisait atrocement mal. Le petit gémis et pleura beaucoup en supportant cette douleur. Sa souffrance refusait de le quitter. Il voulait attraper la trousse de secours qui était sur son bureau, sûrement déposée par son père, mais il n'en avait plus la force.

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