Chapitre 3

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Feu de joie

   Le soleil abandonna l'Orgaïa et la lune put se dresser fièrement dans la nuit et l'éclairer de son immortelle blancheur.

   Oriêl profita d'un petit nuage rondelet pour se faufiler entre deux bâtisses. Le seigneur Loundr avait conseillé aux elfes de passer la nuit dans une taverne/auberge nommée, "Le basilic du Saint Graal".
   Le propriétaire lui avait donné ce nom en hommage au peuple elfe du cocatrix qui produisait les meilleurs produits du continent. Ils fabriquaient leurs ventes, grâce aux basilics, mais c'était tout ce qu'on savait, car ils tenaient la recette jalousement secrète.

   La jeune fille, savait tout cela, parce qu'elle avait espionné les elfes toute la soirée et qu'elle savait donc, précisément, comment atteindre leur chambre sans se faire repérer.
   Il ne lui manquait plus qu'une seule chose: une diversion. Et pour cela, elle connaissait la personne idéale.

~*~

- Il en est hors de question.

- Mais... pourquoi ?!

   Oriêl était allée quérir la personne en question (idiote soit elle), et tout ne se passait pas comme elle l'avait si parfaitement prévu.

- Parce qu'à chaque fois, il y a un "truc" qui fait que, tes plans soi-disant géniaux et infaillibles tourne au vinaigre et à la sauce tomate.

- Plutôt à l'huile et au cerfeuil.

- Oriêl !

- Quoi ?! Écoute Robin. Je sais que tu es un gros trouillard, que t'as la phobie de tout - surtout de moi - et que tu es triste parce que toute les filles te trouve laid comme un boeuf et aussi stupide qu'un âne - ce qui est vrai d'ailleurs, mais passons.

   La jeune fille fit une pause dans son monologue, le temps de faire un point éclair de la situation: Robin était un ami de longue date, ou presque. Mais c'était surtout un compagnon de mauvaises aventures, et ils en avaient vu de toutes les couleurs. Oriêl connaissait donc avec précision, que le jeune homme ne refusait aucun défi et ne supportait pas qu'on le dénigre. L'adolescente reprit de plus belle.

- Mais tu es aussi très doué pour m'obéir - surtout quand je menace de te jeter à la figure de l'huile bouillante - et aussi très fort pour te mettre dans d'horribles situations avec tes petits muscles en sucre, ce qui m'offrirais une excellante diversion.

   Comme elle s'y attendait, ses paroles n'appaisairent pas la situation et mit son interlocuteur furax.
   Il se calma néanmoins. Puis, aussa un sourcil. L'adolescente soutint le regard clair et intelligent du jeune homme à l'allure baraquée et aux cheveux bruns en bataille.

- De un, je n'ai absolument pas la trouille devant tout, et encore moins de toi.
   De deux, si je suis triste pour une raison - ce que je ne suis pas - ce serait parce que j'aimerais ne pas t'avoir pris en pitié la première fois que je t'ai vu. Et d'ailleurs, les filles du monde entié ferait le chemin rien que pour voir un mec comme moi.

- Mais elles ne le font pas, fit remarquer la rousse.

- C'est parce qu'elles ne savent pas où je suis.

- C'est pas un peu exagéré par hasard ?

- Chut, je n'ai pas fini.
   De trois, je ne suis pas assez stupide pour t'aider dans ton  plan si "perfectionné".
   Et de quatre, si je me mets dans de telles situations, c'est à cause de toi. D'autant plus que je n'ai pas des muscles en sucre, ou alors, c'est du sucre rudement solide.

L'Héritage d'Órmeyl - Le RetourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant