Chapitre 4

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L'Avant et l'Après

Oriêl fouilla pour la énième fois sa sacoche en quête de babioles absentes. Elle avait tout...

Prenant une grande inspiration, elle sortit de la petite cabane en bois branlant. La jeune fille s'approcha doucement de l'eau cristalline du petit étang cerclé de roseaux et autres plantes aquatiques. S'acroupissant avec précaution au bord du liquide bleuté, elle prononça d'étranges paroles qu'elle seul et quelques autres comprenaient.
Puis, put détailler avec précision le visage encore enfantin y apparaissant enfin, méticuleusement.

Le premier élément qui la frappa, fut à quel point son apparence faciale avait changé depuis la dernière fois que l'adolescente avait vu son reflet.

Le vert de ses yeux s'était obscurci, lui donnant un air primitif. Surmontant les deux iris, de longs et délicats cils noirs formaient une courbe gracieuse. Ses trais s'étaient doucettement affinés et ses joues se trouvaient un peu moins bombées. Ses cheveux, autrefois pales et d'une couleur fade, presque ennuyeuse, s'étaient transphormés en une cascade de feu flamboyante sous les rayons timides du soleil levant.

Une coupure sous son oeil droit attira son regard acéré. Surement un vestige de son combat d'hier soir. Oriêl l'effleura du bout des doigts: une croute fragile s'était déjà formée.

Se relevant précautionneusement pour ne pas risquer de glisser dans la boue gluante, la jeune fille se recula au ralentit, jusqu'à sentir de l'herbe trempée de douce rosée lui chatouiller les talons, la racine des pieds, puis, les orteils.

Elle vola quelques précieuses secondes à savourer la sensation de fraicheur et de renouveau que lui provoquait l'instant. Se décidant enfin à rompre le charme du moment, Oriêl mit ses bottes d'un brun foncé à semelles souples.

Elle avait prit des risques minimes, mais bien présent, à venir les chiper de nuit dans un petit magasin du marché, et n'était pas déçue. Ses vêtement neufs venaient, eux aussi, d'une échoppe de bonne qualité.
Un débardeur noir peu visible dans la pénombre, une veste brune communiquant une douce chaleur et un bas confortable vert kaki avaient subitement disparus de la boutique.
Un haut manche longue couleur nuit sans lune et un pantalon de même teinte lui faisaient office de change.

Quelques autres bricoles remplissaient maigrement le vide qu'était son sac en bandoulière, munit de poches internes et externes; dont deux gourdes en fer remplies d'eau, de maigres provisions et un canif.
Elle ne pouvait se permettre plus. Sachant que le voyage serait long, l'adolescente aurait tout de même aimé pouvoir prendre plus de nourriture et d'eau, mais faute de temps et de quantité, elle avait préféré s'abstenir.

Le trajet qu'Oriêl devait effectuer n'était pas simple, et loin d'être dépourvu de dangers.

Elle se situait au sud-ouest de la capitale, au niveau d'un bois bordant la ville sur quelques kilomètres. C'était comme un îlot au milieu de l'urbanisation, des champs et autres installations humaines. Le bois et le bord de la ville formaient comme un long couloir. Elle avait donc prévu de l'emprunter en longeant les remparts.

Ensuite, un petit désert, mais pas moins brûlant, prenait la relève de la végétation. Toujours en suivant les contours des bâtiments, Oriêl devait le suivre sur une centaine de kilomètres. La jeune fille allait ensuite traverser une vallée, directement vers Amerël, une des cinq grandes villes du royaume. Elle devait y entrer après l'avoir longé dans le sens inverse sur une plus petite distance et la traverser jusqu'à son extrémité sud-est.

L'Héritage d'Órmeyl - Le RetourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant