L'Héritage d'Órmeyl - Le Retour

Chapitre 8

Forêt clandestine

*Waouuuu*
*Wouhou*
*Hawouououhouhouhouuuu*

   Silence...

   Les hurlements s'étaient arrêtés net. Sans aucune raison apparente. Ils avaient durer plus d'une heure.

   Des grognements, des bruits stridents, des bruissements, des murmures inquiétants...

   Quelque soit la ou les choses qui hantaient cette forêt, on ne pouvait dire que ça donnait envie de venir leur passer le bonjour.

   Les habitants s'étaient cloitrés chez eux et Oriêl n'en menait pas large dans la nuit silencieuse.

   Attendant le soir, elle s'était cachée dans une caisse en bois sur le Mur Célestine. Tous les hommes avaient le dos tourné, ç'avait été une occasion trop belle pour la laisser filer.
   Dissimulée parmis les caisses, la jeune fille avait prêté attention aux pas des hommes en charge de la garde du monument. Puis, avait écouté les bruitages des animaux nocturnes.

   Et c'est là que ça avait commencé. L'adolescente avait alors perçu à travers le tissu du foulard recouvrant ses oreilles et à travers les pierres du mur, des bruits de pas. Des frottements et des craquements. Une respiration lourde. Et plus rien. Plus loin, les hurlements avaient débuté. À partir de ce moment, Oriêl, écrasée sous la tension, s'était recroquevillée et n'avait plus esquisser un seul geste.

~*~

   Discrètement, ombre parmit les ombres, la jeune fille alla détacher Coriace - elle avait surnommé la jument ainsi après réflexion. Elle avait prêté la garde du fier animal à la vieille femme, sous son insistance grandissante... et malgré les soupçon de la jeune aventurière.

   Elle passa par l'unique petite porte menant à la forêt, s'étend assurée qu'il n'y avait personne.

   Plantée devant la masse sombre, Oriêl dégluti. Les arbres se dressaient impitoyablement devant l'adolescente. Leurs branches biscornues s'enchevêtrant jusqu'aux étoiles, semblaient se moquer de sa petitesse et de son impuissance. L'écorce sombre et rugueuse, recouvrait telle une armure impénétrable les troncs imposants et immortels. Les guerroyant astres de lumière ne perçaient la voute végétale que par de minces fils de blancheur rayonnante.

   La Forêt des Murmures s'étendait avec toute la terrifiante splendeur dont elle était capable, sous les yeux ébahis de la jeune fille.

   Sans plus attendre, celle-ci y pénétra, perchée sur le dos de la jument nerveuse.

~*~

   La nuit s'étalait sur chaque feuille, chaque grin de terre et goutte d'eau. La moindre ombre devenait peu à peu gouffre de ténèbre. Plus aucun radieux rayon ne venait éclairer son chemin.

   La brave adolescente et sa monture à la coquette robe isabelle fumé, suivaient un ancien ruisseau à présent humide. Les sabots écrasant brins d'herbes et feuilles mortes, hennissant de temps en temps, le cheval n'était pas rassuré.

   Les bruits nocturnes résonnaient un peu partout entre les arbres épaix, piliés du ciel et gardiens d'ici-bas. Quelques fois, Oriêl sentait comme une présence, ou bien un regard trop insistant pour que ce soit un animal curieux. Dans d'autres situations, le son d'une respiration altante se frayait un chemin jusqu'à ses oreilles. Dans ce cas, elle pressait doucement, mais fermemant, ses talons contre le ventre de son coursier.