Le spectre, la plume et le chapeau
Là, s'en était trop. D'abord, l'abominable entrée inutile, et maintenant, ce boucan sans nom ? Où était donc le respect dans tout ça ? Ces imbéciles mals lunés ne pouvaient-ils pas se retenir UNE pauvre nuit de faire tout ce rafus ?!
Oriêl prit vite sa décision. Se levant et se déplaçant tel un fantôme, fauchant des vies au passage, elle se dirigea tranquillement vers le mastodonte qui avait déclenché la bagarre. Celui-ci la remarqua de suite.
- Qu'est-ce que vous faites là ?
Il était aux prises avec un homme pour le moins désavantagé par rapport à son redoutable adversaire. Il l'envoya valser vers le bar. La jeune fille se planta devant le bagarreur. Grand, carrure plus qu'imposante, charisme élevé au moins 30% au-dessus de la norm: c'était le prototype parfait du coureur de jupons, ultra balaise, alcolo et un peu singlé sur les bords. Des vêtements en cuir, dont un manteau à l'allure royal dans ce genre de quartier diffamé, de grosses bottes usées, un tricorne anciens et une hache à endroit rouillée complétait son look.
- On vous a jamais dit qu'il fallait mieux pas trainer dans ce genre d'endroit ?
Il observa les alentours en fronçant légèrement les sourcils.
- Où sont vos parents ?
- Morts.
- Mmh... pas étonnant. Vous devriez vous mettre à l'abri.
L'adolescente le foudroya de son regard perçant.
- Si être à l'abri signifie pouvoir dormir tranquillement et sans qu'une troupe de trolls débarquent et sèment la discorde... alors je crois que vous devriez partir rapidement d'ici sous peine d'endurer une mort sans précédent. Pour que je sois "à l'abri".
Il lui jeta un de ces regards. Un regard qui comprend enfin à qui on a à faire. Étonnament, un sourire désolé se forma sur son large faciès.
- Désolé. Personne n'est à l'abri en ce moment. Pas même quelqu'un comme vous. Façon d'parler. Mais permetez moi de vous donner un conseil, malgré... mon inexpérience. Méfiez-vous de ces trous sombres d'où aucune créature ne sort, pas même morte. Ne vous y aventurez pas ou vous ne verrez plus qu'une lumière artificielle et le monstre dévorant vos entrailles.
Le ton d'Oriêl se fit plus indulgent néanmoins, ses yeux restèrent durs.
- Je sais. Mais vous... au futur, évite de réveiller quelqu'un comme moi. Façon d'parler.
- Oui oui j'y veillerais, n'ayez aucune inquiétude.
Il sorti de son manteau une bourse qui ne semblait pas être légère et la soupesa.
- Dites... y a-t-il autant de richesses qu'on le dit au-delà des Royaumes d'Ertanium ? demanda-t-il l'air absent.
- Pourquoi ? Vous prévoyer de vous installez ailleurs ? rétorqua-t-elle moqueuse.
- Pourquoi pas ! La vie n'est point facile ici bas !
- Ici bas, ricana l'adolescente. Si j'étais comme vous, je me conterais d'être "ici bas". Croyez-moi vous ne survivriez pas en dehors des murailles.
VOUS LISEZ
L'Héritage d'Órmeyl - Le Retour
Fantasía"Les couloirs sombres s'étendaient à l'infinie, lui semblait-il. Débouchant sur une petite ouverture dans la roche servant de salle de conférence, il pila. Ouvrant sa bouche immonde cachée par l'obscurité, l'ombre vomit son venin. - Assassin."...