Chapitre 7

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   ⚠Infos importante à lire à la fin du chapitre !!⚠⚠








D'où viens-tu ?

   Un mur d'une grandeur qui parut à Oriêl phénoménale, s'élevait impitoyablement, impassible face aux flèches ardentes du soleil couchant. Les couleurs ineffables du ciel étaient comme une piste de dance cosmique et innaccessible des créatures terrestres. Une angélique piste de dance où des êtres divins tournoyaient en une synchronisation astral, qu'eux seuls pouvaient comprendre la signification. Colorant de ce fait, le voile séraphique de mille teintes indescriptibles.

   La jeune fille fit quelques pas de plus, la longe de la jument en main. Elle observa doucement cette dernière. La fière bête était en pleine santé et sereine. Au contraire de la jeune fille qui n'avait plus beaucoup d'eau, du fait que le soleil se faisait de plus en plus ardent. Sa fatigue était intense, car les bruits d'Amerël, moins familier à ses oreilles, l'empêchait de s'assoupir totalement, et l'absence de ses protégés, sa famille lui creusait un douloureux fossé dans la poitrine.

   Elle chassa vite ces pensées inquiétantes, se concentrant essentiellement sur son environnement. Un homme couvert de poussière s'approcha d'ailleurs à grand pas.

- Désolé, mais l'accès au Mur Célestine est interdit pour une durée indéterminée, la prévint-il.

   Son front plissé et ses yeux soucieux n'auguraient rien de bon.

- Pourquoi ? Il y a eu un problème ?

- Non aucun problème, assura l'homme.

   Néanmoins, le regard inquiet qu'il jeta vers l'ombre imposante des pierres assemblées, le contredisait.

- Juste quelques dalles délogées.

   Un caillou roula jusqu'à la chaussure d'Oriêl.

- C'est ce qu'on appelle une assertion contraire à la vérité. Ou tout simplement, un mensonge.

   Une vieille femme claudiquait vers eux, un rictus mi-moqueur, mi-sauvage sur le faciès ridé.
   L'homme parut offusqué.

- Pour quelles raisons vous mentirais-je ?

- Parce qu'on vous a dit de le faire. Et tel un bon toutou vous obéissez.

- Je crains que vous ne vous trompiez.

- Craignez ce que vous voulez, mais ne niez pas les faits.

   Il s'éloigna en marmonant inaudiblement. Oriêl détailla la vieille, les épaules tressautant silencieusement.

   La femme avait une longue chevelure brune parsemée de blanc, des pupilles d'un noisette presque doré, une aura malicieuse et un sourire victorieux. Les épaules et le dos droits, un corps âgés mais robuste, des membres fins et des tiques qu'on atribuerait plus à un animal. Comme par exemple, cette manie d'étirer ses lèvres en écartant un peu la machoire, tel un fauve près à mordre. Ou bien, cette habitude d'étirer et de tasser son cou à chaque mouvement, comme le faisait certains oiseaux en marchant.

   Cette brêve altercation entre les deux humains avait bien plu à l'adolescente. Cela faisait si longtemps qu'un tel caractère n'avait pas croisé sa route.

L'Héritage d'Órmeyl - Le RetourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant