PDV : Prince Édouard
Je suis roulé en boule sur le sol froid de son bureau. J'essaie de protéger mon ventre et mon visage mais il réussit quand même à trouver d'autres points sensibles. Il se déchaîne sur moi en m'insultant. Je ne comprends plus rien, tout est flou. Si seulement j'avais moins mal à la tête, je pourrais peut-être savoir ce qu'il me reproche. Je gémis en sentant une nouvelle douleur me vriller le crâne. J'hurle de plus en plus fort mais la douleur persiste. Pourquoi ça ne veut pas disparaître ? J'ai mal. Où es-tu maman ? Je veux ma maman.
J'ai peur, j'ai beau crier rien ne change. Je pleure mais il n'en n'a que faire. Je sais qu'il n'a pas de cœur. Il me donne un énième coup de pied, celui de trop. Ma tête cogne le mur, ça me coupe le souffle, mes oreilles bourdonnent. Mon corps ne réagit plus, mes bras flottent mollement autour de mon corps. Je n'ai plus la force de me protéger. Je suis terrorisé mais c'est tellement difficile de le vaincre. C'est si facile de se laisser faire... Je ne sens plus rien mais je suis certain qu'il me donne encore des coups. Est-ce qu'il me parle ? Ma tête, j'ai mal à la...
C'est moi ou c'est la voix de maman ? Je voudrais crier mais ma voix se mue en gémissement. Je l'entends m'appeler, elle est là ! Je sens des larmes couler sur mes joues.
_Édouard ? Édouard ?! Comment as-tu pu lui faire ça ?! Espèce de monstre ! Si... s'il arrive quelque chose à mon fils, s'il ne se réveille pas, tu me le payeras ! Tu me le payeras, tu m'entends ?!
Mon corps flotte, est-ce que je pars au paradis ? Je sens des bras autour de moi me bercer. Ma tête est appuyée contre son thorax. Des gouttes me tombent sur le visage. Cette fois-ci, ce ne sont pas mes larmes. Ma mère est secouée de sanglots. Oui, c'est bien le paradis. Dans mon rêve, je soulève ma main pour la poser contre la poitrine de ma mère, là où est son cœur. Je sais que j'y aurais toujours une place, quoi que nous réserve l'avenir. Ce sera toujours ma maman, mon ange gardien et moi son bébé.
Je sens des mains me toucher. On enlève mes vêtements et on me couvre d'une crème. Je ne résiste pas quand on m'ouvre les yeux. Une personne tâte mon crâne. J'entends au loin maman sangloter bruyamment. Elle me serre la main.
_Je t'interdis d'approcher mon fils. Sors d'ici, tu n'as rien à faire là !
Je papillote des paupières. Je veux me relever mais un élancement me maintient au matelas. Je murmure en espérant que quelqu'un m'entende. Je veux encore l'appeler mais je m'effondre d'un sommeil plus que mérité, d'un long sommeil...
***
Je regarde ce drôle de monsieur. Il ressemble à une momie, comme celle que j'ai vue au musée. Heureusement que je n'ai pas dit mes pensées à voix haute ; papa m'aurait hurlé dessus. J'essaie de rester calme mais j'ai envie de bouger. C'est long de rester debout comme une statue, surtout que j'ai mal partout. L'autre garçon semble lui aussi s'ennuyer comme un rat mort. Ses yeux bruns me fixent sans l'ombre d'une lueur. Son regard est franc, je ne sais pas si j'aime ça. À peine ais-je soulevé mes jambes pour détendre mes muscles que mon père met sa main sur mon épaule.
_Tiens-toi tranquille, Édouard, dit la voix grave de mon père.
Je lève la tête pour croiser son regard. Je sens un froid glacial parcourir mes membres. J'arrête de me trémousser par crainte des représailles. Je sais que je ne dois pas hurler, maman ne veut pas que je crie dès que je me retrouve en présence de père. Elle dit que je ne devrais pas avoir peur de lui. Comment ne pas être terrorisé ? Il m'a cloué au lit pendant une semaine ! Je déteste me retrouver en sa présence. Mon corps est toujours marqué de sa dernière effusion de colère. Je me rappelle bien les sanglots de ma mère. Dois-je rester figé quand ses poings s'approchent de moi ? Pourquoi ne puis-je pas...
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La Couronne En Détresse, Tome 2 : Sous La Tourmente Du Prince
JugendliteraturEt si le prince charmant n'en n'était pas un ? Et s'il cachait bien son jeu ? Un beau spécimen n'est-il pas automatiquement considéré comme dangereux prédateur ? Je suis bien placée pour le savoir. J'ai réveillé la bête qui somnolait en lui. J'ai be...