Chapitre 46

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Du blanc
Énormément de blanc

Il n'y a que du blanc ici ou quoi ?
Et puis je suis où déjà ?

Franchement si je suis morte je doute que je sois au paradis mais on ne m'a pas décrit l'enfer comme ça

J'ai peut être réussi à accéder au paradis ! Après tout je ne suis pas une mauvaise personne malgré tous les mauvais choix que j'ai pu faire

J'entends un petit rire juste derrière moi
Qui se fout de ma gueule là ?

Je me retourne et voit deux gosses super petits
Et bah super sur tous les gens que j'aurais pu croiser ici je tombe sur des gamins
Me voilà bien dans la merde

Je réfléchis à comment me débarrasser de ces deux trucs qui me fixent avec des grands yeux

Je me pince l'arête du nez en fermant les yeux quand je sens l'un d'eux me tirer le bas de mon pantalon

Ne lui fout pas un coup de pied Arya, du calme c'est qu'un gosse -sale qui va salir tes vêtements mais un gosse quand même- haha.

Je respire profondément quand j'entends

Gamin : Maman pourquoi tu veux me tuer ?

Mon coeur s'arrête quelques secondes en entendant ses mots

Moi : j..je.. je suis pas ta maman gamin

Gamin : si ! Je suis toujours là

Il pointe du doigt mon ventre
Je sais pas ce que j'ai avalé pour avoir de telles hallucinations mais je parie sur de la cocaïne vu ce que je vois

Gamin : tu sais maman, je pourrais peut être devenir un grand homme ! Je pourrais commencer par naître dans tes bras puis te protéger jusqu'à voir sur ton visage pleins de rides à quel point je te rends fier

Ce gamin parle comme un disquetteur alors qu'il a à peine 7 ans ?
Bon j'ai compris, vu qu'on est dans ma tête, ça doit être mes propres avis sur la question donc écoutons le puisque de toute façon c'est pas lui qui parle mais une partie inconsciente de moi

Gamin : je sens tes battements de coeur en attendant de te voir.

Je détourne le regard, ne voulant pas lui dire qu'on ne se verra peut être jamais

Gamin : Laisse moi pouvoir t'appeler « maman »

Moi : t'es déjà en train de le faire que je sache

Gamin : je veux dire.. quand on sortira de la...

Moi : je ne sais pas...

Gamin : mais pourquoi tu ne veux pas de moi ? Tu dois bien avoir tes raisons ? C'est parce qu'on va prendre de la place ?

Moi : on ?

Une gamine sort de je ne sais où et repond

Gamine : arrête d'embêter maman !

Gamin : si je le fais pas elle va nous tuer

Gamine : elle va pas nous tuer elle va nous épargner une vie de souffrance

Okay je deviens folle c'est bon

Gamine : tu sais, on est encore que des petites graines qui n'ont pas pris racines. On t'en voudra pas si c'était trop tôt.

Gamin : mais-

Moi : votre père m'a quitté, je n'arrive même pas à payer mon propre loyer. Je n'ai ni travail ni compétences. Si vous venez au monde votre vie ne sera que douleur et souffrances

Leurs yeux se remplissent de larmes tout comme les miens
Je deviens surement folle mais m'imaginez pouvoir leur expliquer pourquoi je vais devoir me séparer d'eux me permet en quelque sorte de soulager ma conscience

Gamin : on est ni vivant ni mort mais sache qu'on t'aime maman

Mes larmes coulent et je ne peux m'empêcher de répondre

Moi : je vous aime aussi

Je ne saurais comment expliquer cette hallucination mais je me retrouve allongée, le gamin à ma gauche et la gamine a ma droite

Gamin : j'aurais bien aimé naître et voir c'est quoi la vie

Gamine : je me demande comment tu m'aurais appeler

Gamin : et ça fait quoi de respirer

Gamine : comment aurait été ma chambre

Gamin : je veux tout savoir, ce que c'est que la peur, la tristesse, la colère. Tout ce que tu ressens en ce moment et qu'on connaîtra jamais

Gamine : est ce que c'est vraiment jolie les fleurs, la mer et le soleil ?

Gamin : la plus belle c'est maman de toute façon

Gamine : tu dis ça juste pour qu'elle change d'avis !

Gamin : non, c'est vraiment la plus belle

Je souris en entendant toutes ces questions me venir. Toutes ces petites choses du quotidien que beaucoup ne pourront jamais découvrir
Ce qui nous semble banal et qui pourtant est une chance inouïe

Moi : Sachez tout d'abord que je vous adore et vous demande pardon. Vous n'imaginez même pas le nombre de fois où je vous ai imaginé en me regardant dans le miroir : vous me ressembleriez et je m'amusais à essayer d'imaginer vos rires.

Je ne l'ai dis à personne mais m'imaginez me séparer de vous me fait ressentir un grand vide chaque fois. Mais à chaque fois je me rappelle que je suis juste une imbecile perdue dans sa jeunesse et depuis qu'il est parti c'est encore pire.

Je suis seule, jeune et sans argent. Je ne compte pas rester chez Neo éternellement. Entre les couches, les loyers et mes propres cahiers, je me serais effondrée.

J'ai mal de devoir vous quitter mais je préfère ne pas être mère qu'en être une mauvaise.

Je ne veux pas que vous connaissiez les fins de mois difficiles et le monde horrible dans lequel je suis.

Je ne vous ai pas donné la vie pour pas que vous ayez à vivre la mienne.

Le gamin qui semblait insister depuis le début pour que je n'avorte pas utilise ses petites mains pour venir essuyer mes larmes

Gamine : on te pardonne maman

Gamin : mais si tu ne nous gardes pas dans ton ventre, promets moi de nous garder une place dans ton coeur

Gamine : on t'en veut pas maman

Gamin : et arrête de pleurer, on aurait peut être été bien plus triste en voyant le jour

Gamine : mais même si on ne le verra jamais, s'il te plaît maman fait moi une petite soeur

Leurs voix semblent plus lointaines et le blanc qui m'entourait s'assombrit peu à peu

Je vois leur sourire tandis que je tente de rester près d'eux même s'ils n'existent pas
J'ai encore tellement à leur dire !

Je sens mon coeur se déchirer quand je comprends que je me suis réveillée

J'ouvre les yeux et voit Neo, inquiet en me tenant la main tandis que deux femmes de la quarantaine me fixe

Médecin : bonjour Madame *****, je suis le docteur ***** mais vous pouvez m'appelez Yasmine. Je suis en charge du suivi de votre grossesse et, voici ma collègue Nahalya qui est là pour contrôler votre état après votre malaise

Je sens les larmes me monter et la seule chose que j'arrive à dire c'est :

Moi : je vous en supplie, dites moi qu'ils sont en vie...

Apprendre à se relever - AryaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant