Chapitre 27

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Aaron : je suis toujours prêt à t'écouter

Moi : ce n'est pas une belle histoire mais-

Aaron : si c'est le tienne alors je veux la connaître

Je le regarde fixement avant de plonger mon regard ailleurs, pour éviter non seulement de voir ses réactions mais aussi pour replonger dans ce monde
Le monde dans lequel il m'a trainé et à fait de moi ce qu'il voulait, cet endroit plein de douleurs que je cache au fond de moi

Moi : on était jeune et assez naïfs, du moins j'étais assez naïve. On est vite tombé amoureux et tu connais la suite, les mois passent puis les années. On passe d'amoureux à couple et on voit la vie en rose. Mais avec lui c'était différent

Aaron : j'imagine bien..

Moi : je te passe les détails mais ça a commencé par une gifle. J'ai gueule, j'ai menacé de le quitter, je ne lui ai pas parler pendant des jours mais j'étais incapable de me séparer de lui, et il le savait. Alors il attendait simplement que je me calme et que je revienne moi même vers lui pour recommencer, et je revenais à chaque fois, c'est ce qui a d'ailleurs causé mes pertes.

Aaron : t'étais amoureuse, c'est lui le connard dans l'histoire

Moi : si seulement c'était juste ça... Il m'a utilise comme objet, m'a tabasse et m'a fais souffrir

Il m'a violé
Ils m'ont violé
Mais oserai-je te le dire un jour ?

Moi : mais aucun mot ne pourra remplacer les images...

Je fais alors glisser le haut de mon pyjama comme si j'étais à l'aise et lui montra tout d'abord les traces sur mon ventre

Moi : certaines sont parties mais d'autres sont restées là. Elles vont me suivre toute ma vie pour me rappeler à quel point j'ai été faible...

Il ne répondit pas et continua de fixer mon ventre où seuls quelques points de suture ont laissé des traces

Moi : je croyais l'aimer mais j'étais juste aveuglée par l'envie de me sentir aimer et je croyais qu'il pourrait m'apporter ce réconfort, mais tout ce qu'il a réussi a faire c'est me donner des coups

Je me tourna, lui laissant une vie imprenable  sur mes 1000 et 1 cicatrices
Puis prenant un air détaché, je lui présentais celles qui m'accompagnent depuis des années

Moi : celle-ci, c'est la première. Je pensais qu'elle allait s'effacer comme les autre mais j'ai vite compris qu'il m'avait marqué à jamais. Je laisse mes doigts glisser sur mes multiples entailles.Ensuite celles-là, c'est lorsqu'il avait cru que je le trompais, c'est dues à tout ce qu'il utilisait : ceinture, fouet, fil enfin bref tu as compris. Je me tourne légèrement de sorte à ce qu'il voit tout Les brûlures sur mon dos, là là et la, ont été causé par ses cigarettes. Je vois qu'il s'empêche de me toucher de peur de me brusquer ou de me rappeler de mauvais souvenir venant de lui, je pris donc sa main lui faisant signe que j'étais d'accord. Il les brûlait sur moi pour me faire taire, ce qui ne fonctionnait pas du tout à vrai dire puisque j'hurlais ma douleur

Ses doigts effleurèrent alors mes côtes et il me regarde avec un voile de tristesse dans les yeux

Aaron : et ces deux là ?

Moi : c'est du à mes deux opérations

Aaron : tu t'es fais opéré ?

Moi : ces fois là il m'avait cassé les côtes et elles menaçaient mes organes vitaux, ils ont du m'opérer d'urgence pour que rien ne se perfore. Voilà, tu as fais connaissance avec une partie de moi que je traînerai pour toujours

On resta un long moment en silence avant de ne s'apprêter à s'endormir
Je préférais qu'il ne dise rien
Je ne voulais pas de sa pitié ni de sa colère
Je voulais sa présence et son soutien et il me les a apporté, silencieusement

Alors que j'étais allongée sur le ventre m'apprêtant à m'endormir, je senti quelque chose de froid se poser sur mon dos
Sans me retourner, je compris qu'il s'agissait d'Aaron

Je ne réagis pas puisque c'est totalement normal d'être curieux surtout que je lui laisse cette liberté

Soudain, ses mains froides furent remplacées par quelque chose de plus chaud et de plus rassurant
Il prenait le temps d'embrasser chacune des mes cicatrices l'une après l'autre avec une lenteur incroyablement réconfortante

Il remonta jusqu'à mes côtes et finis par déposer une dernier baiser dans mon cou avant de me murmurer

Aaron : je t'aime Arya

Je ne répondis pas, gardant les yeux fermés comme à chaque fois qu'il me dit je t'aime croyant que je dors

Apprendre à se relever - AryaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant