Bonne lecture !
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Quand Akin ouvre la porte de sa maison, quelques semaines plus tard, c'est un sourire qui l'attend sur le pas de la porte. Link l'observe, répond à son regard curieux, puis entre dans la maison quand l'homme finit par s'écarter.
Sa chaleur lui fait prendre une grande inspiration.
— Tu parais différent, aujourd'hui. Et il est très tard.
C'est le cas, en effet. Akin a les yeux rouges, porte une chemise de nuit, et ses cheveux sont attachés dans sa nuque.
— Pardon, s'excuse Link. Je n'ai pas vu l'heure.
C'est la vérité : il a erré pendant un moment sur le Plateau du Prélude, l'épée au poing, et a fini par en perdre toute notion du temps. La question la plus importante qui avait balayé le reste de ses pensées avait été très simple.
Devait-il aller voir Akin une dernière fois, ou partir sans un mot en espérant le revoir un jour ?
— Je te dérange ?
Akin referme la porte, et l'observe de haut en bas.
— Jamais.
Ses sourcils se froncent en apercevant ce qui se trouve dans le dos de Link.
— T'as trouvé une nouvelle arme ? On dirait qu'elle brille.
Il sent l'épée, sa légèreté, sa joie, sa satisfaction. C'est curieux d'ainsi sentir des émotions qui ne sont pas les siennes, mais l'épée de légende est à lui autant que lui est à elle. Il est le héros, celui qui a délivré les quatre créatures, récupéré l'épée, et est désormais prêt à faire route vers le château.
Akin verse une boisson chaude dans une tasse, puis la lui tend.
— Tiens. Ton nez est rouge.
— Merci, dit-il. Pour tout.
Sa voix doit être étrange, car l'expression d'Akin se fait inquiète. Ses lèvres se serrent, son regard s'affaiblit.
Le cœur de Link s'affole.
— Tu pars ?
— On peut dire ça. Je pars toujours, mais cette fois c'est différent.
L'épée brille encore plus quand il la sort. Sa lame fine, son pommeau solide, son énergie palpable.
— Tu sais comment cette arme est appelée ?
— Je... crois.
— Alors tu sais le reste aussi.
Akin a l'air peiné.
— Je ne savais pas trop quoi en penser. Je pensais me tromper. J'ai lu un livre récemment, sur les anciennes légendes Hylienne. Il y avait le prénom... Link. Je croyais à une coïncidence.
Link sourit tristement. Il range l'épée, et reprend la boisson pour la porter à ses lèvres. C'est sucré.
— Je me suis réveillé il y a quelque temps, après avoir failli mourir. Cent ans, c'est long, mais je ne me souvenais de rien.
— Et maintenant ?
— Maintenant je dois partir. J'ai fait ce que j'avais à faire, alors je dois finir ce que j'ai commencé. Zelda ne tiendra plus très longtemps.
Il n'a pas vraiment à en dire plus, Akin semble comprendre tout seul. Il précise tout de même, car si les mots ne sortent pas alors il n'a pas l'impression d'être complètement honnête :
— Je vais me rendre au château. Ce soir. Je voulais simplement te dire au revoir.
C'est ce qu'il a décidé, tout simplement car imaginer Akin attendre une nouvelle visite indéfiniment lui brise le cœur. Zelda a raison, c'est son cœur qui a choisi finalement.
— Merci pour tout, répète-t-il. Je suis....
Cette fois sa voix meurt dans sa gorge, car Akin se lève soudainement et fait trois grands pas dans sa direction.
— Je vais t'enlacer, prévient-il, et Link cligne des yeux. Si tu pars loin, sans pouvoir me promettre de revenir, alors je ne peux pas laisser passer cette chance. Je vais t'enlacer, répète-t-il.
Link attend, les yeux grands ouverts. Il ne bouge pas, ne se recule pas.
— Je prends ça pour un oui.
Les grands bras d'Akin entourent ses épaules la seconde d'après. Il le sert contre lui, contre son grand corps aux larges épaules : sa force l'étouffe presque, mais Link inspire profondément et un poids disparaît.
C'est agréable, c'est chaud, et il passe ses propres mains dans son dos pour attrape l'arrière de sa chemise et s'y accrocher.
— Je suis content que tu sois venu, souffle Akin.
Quand il se recule un peu, leurs regards se rencontrent : il y a une ou deux secondes de flottement, puis son visage se rapproche et ses lèvres se posent sur les siennes.
Avec douceur, lenteur, et tendresse. Ça ne dure qu'un instant, puis il se recule et le laisse rejoindre le sol (à quel moment ses pieds l'ont-ils quitté ? Il ne l'a même pas senti).
— Je dois partir, dit Link, car s'il ne le fait pas maintenant alors il ne voudra jamais le faire.
— Je sais. Tu es courageux.
— Je ne sais pas trop. J'essaye de l'être.
Akin sourit. Ses yeux brillent.
— Reviens un jour, d'accord ? Reviens en vie.
Il ne peut pas promettre ça, alors Link inspire profondément. Il tend la main, la pose sur la poitrine d'Akin : sous sa peau son cœur bat à toute vitesse.
Une seconde, deux, puis :
— Au revoir.
Il pose la tasse, ses pieds font demi-tour, et Akin ne fait pas un geste pour essayer de le retenir.
Quand la porte se referme dans son dos, que la nuit l'avale enfin, Link sent son épée lui envoyer une décharge. Quatre présences sont derrière ses épaules, Zelda l'appelle depuis le château, et la cicatrice de la blessure qu'il a reçue cent ans plus tôt pulse sous sa tunique.
Le héros s'avance dans la forêt, les yeux brillants et le cœur courageux.
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Cœur courageux || Zelda BOTW
Fanfiction| Link X OC | Zelda breath of the wild | Fiction terminée | Héros d'Hyrule qui a autrefois échoué, Link parcourt à présent les terres pour mener à bien sa mission, et libérer les esprits des quatre Créatures Divines. C'est un lourd fardeau, et son...