KRISTY Les emmerdes arrivent aussi aux étoiles

Thelma, une évidence !

Je suis complètement désarçonnée ! J'avais tout imaginé, sauf ça !
Je me retrouve enceinte et seule. Comment Elliot a-t-il pu me faire une chose pareille ? Je ne comprends pas son attitude envers moi.
Je suis bloquée dans cette voiture, en léthargie ! Je tombe lentement mais profondément dans un gouffre lugubre. Je n'arrive plus à bouger, à respirer, à penser. Mon esprit et mon corps se sont dissociés.

Je ne sais pas combien de temps c'est écoulé, quand je sors de ma torpeur. Je roule sans but précis dans les rues désertes de Los Angeles. Je regarde droit devant moi, le regard fixe, même mes cils ne bougent pas.

La voiture s'arrête ! Mon instinct m'a conduite chez mes parents.
La porte d'entrée est ouverte. Je parie que Christopher dort ici, plutôt que chez lui comme à son habitude. Ce ne peut être que lui pour oublier de fermer la porte à clé. Tout le monde dort, sans bruit, je m'allonge sur le canapé en cuir froid. J'observe le plafond, les deux mains posées sur mon ventre. Les larmes se remettent à couler sans que je puisse les en empêcher. Je n'ai aucune issue pour sortir la tête de ce gouffre sans fin.

Ma mère chuchote !

- Kristy, Kristy que fais-tu là ? Pourquoi as-tu dormi sur le canapé et pas chez toi ?

J'ouvre les yeux et me retourne vers ma mère. Les larmes reprennent de plus belle !

Elle me prend dans ses bras.

- Raconte-moi !

Lui avouer toute la vérité et ce que j'ai sur le cœur me soulage. Je comprends que je ne suis pas seule.

- On trouvera une solution ! Des millions de femmes conjuguent vie professionnelle et vie de famille. Tu n'es pas la première, regarde moi, j'ai bien réussi ! J'ai ton père, et toi, tu nous as tous les deux. Ton âge n'est pas un obstacle. Tu es beaucoup plus mûre que la majorité des jeunes femmes de ton âge. Tu t'en sortiras, j'ai confiance en toi !

Ma mère m'a convaincu ! J'ai retrouvé confiance en moi et en l'avenir. Je peux le faire !

En voyant, le petit-déjeuner copieux sur la table, les nausées sont de retour.
J'avais raison, Christopher est là ! Ils m'obligent tous les trois à manger un peu, pour le bébé, disent-ils ! Facile à dire mais pas à faire ! Ce n'est pas faute d'essayer !

Aujourd'hui, j'ai de nouveau rendez-vous avec Thelma. On se voit de plus en plus souvent. Mon père me conseille de me confier à elle. Les amies sont celles sur qui on peut compter, pendant les moments difficiles. Christopher manque de s'étouffer avec son bacon.

Le klaxon retentit, c'est Thelma ! Je lui ai demandé de venir me chercher chez mes parents. Je lui ai envoyé l'adresse par SMS. Un gros bisou à chacun et je rejoins Thelma dans sa voiture. Pendant que Thelma conduit, je lui déballe mon récit. Elle m'écoute avec attention et bienveillance sans dire un mot.

- Dis-moi, quand penses-tu ?
- Je pense que ma surprise tombe à pic !


Nous sommes arrivées à destination. Devant le Broad, je ne cache pas ma déception !

- C'est ça ta surprise, un musée ?
- Oui, la surprise est à l'intérieur, c'est l'exposition ! Elle est très spéciale, tu vas voir !

Elle m'entraîne à l'intérieur du musée. Lorsque j'arrive dans la première salle d'exposition, j'ai envie d'éclater de rire. Effectivement, l'exposition est originale ! Ces œuvres exposent des nus et des compositions exclusivement lesbiennes. Elle a le don de me surprendre. Nous poursuivons notre visite. J'admets que l'exposition attise ma curiosité. Les œuvres sont magnifiques ! Une, en particulier, je vois bien cette toile au-dessus de mon lit. Elle représente deux femmes complètement dénudées, allongées dans les bras l'une de l'autre sur ce qui semble être un champ de pétales de roses rouge et rose. Elles s'embrassent passionnément ! C'est une œuvre très romantique et en ce moment, j'ai besoin de poésie et d'amour.
Sur un coup de tête, je me l'offre !
Une journée avec Thelma passe à une vitesse foudroyante. Il fait déjà nuit quand elle me dépose à ma voiture. Je lui propose de me suivre jusqu'à la maison. Ce qu'elle accepte sans hésiter.

Elle m'aide à accrocher la toile au mur. L'œuvre fait son effet ! Elle égaye la chambre, lui donne de l'allure, de la couleur mais surtout de la gaieté.

- Kristy, je veux que tu saches que je serais toujours là pour toi ! Je te soutiendrais quoi qu'il arrive ! Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi à n'importe quelle heure de jour et de nuit.

Son honnêteté me touche en plein cœur. Ses yeux pétillent, je lis en eux comme dans un livre ouvert. Ils sont remplis d'amour et de tendresse. Comment j'ai fait, pour ne pas m'en apercevoir avant ? C'est tellement évident ! Cette femme est mienne ! Aucune importance qu'elle n'est pas un homme ! L'essentiel c'est ce qu'elle ressent pour moi, ce qu'elle est prête à faire pour moi et ce que je suis capable de lui offrir en retour.

Je veux m'offrir entièrement à elle, comme ses femmes sur la toile.
Je m'approche d'elle délicatement. Je l'attrape par le col de son chemisier. Je devine ses seins nus à travers les boutons. Je colle mes lèvres aux siennes et l'embrasse avec passion. Elle me rend mon baiser ce qui m'incite à continuer. J'ouvre ses boutons un à un le plus lentement possible pour la faire languir. Sa chemise tombe de ses épaules pour dévoiler son corps. Je la couvre de baiser pendant que je fais descendre son jean le long de ses jambes. Mes mains tiennent fermement ses chevilles. J'embrasse son pubis à travers sa petite culotte. Elle gémit de plaisir. Je remonte jusqu'à sa bouche en faisant glisser le bout de ma langue sur sa peau. Je l'embrasse de nouveau et lui mordille l'oreille droite. Elle me pousse et m'assois au bord du lit. Elle s'assoit à califourchon sur mes genoux et m'embrasse à son tour.
Thelma est douce, tendre et attentionnée. Elle prend son temps pour ne pas me brusquer. Mon corps s'engourdit de plaisir au point de se fondre dans le matelas. Je n'avais jamais ressenti autant de jouissance avant ce soir. Thelma est l'amante idéale !

Allongée sur le lit, intégralement nues, l'une contre l'autre, nous nous faisons face. Plongée dans les yeux de Thelma, je me sens sereine comme jamais auparavant. Thelma me caresse les cheveux.

- Tu trembles !
- Mon corps se remet doucement de ses émotions et moi aussi.
- Tu te sens comment ?
- D'étendue et pleine d'énergie à la fois !

Elle me demande si j'ai de la glace au congélateur. D'après elle, il n'y a rien de mieux après l'amour. Certains se font une clope, elle, c'est la glace ! Je me laisse tenter.
Je n'ai que du sorbet à la fraise, régime oblige ! Tant pis, ça fera l'affaire. On s'enroule ensemble dans la couette pour ne pas avoir froid. Installées sur la terrasse, on admire le paysage en plongeant nos cuillères dans le pot de glace.

Je voudrais que cette nuit, ne s'arrête jamais !