Je dégrise !

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La voiture roule droit devant moi. Elle ne ralentit pas. On dit que quand on est sur le point de mourir, on voit sa vie défilé. Je ne vois rien d'autre que cette voiture qui fonce sur moi.  Je ne bouge pas, je suis trop tétanisée par la peur. Plus que quelques secondes avant l'impact !

Boris se jette sur la chaussée pour venir à mon secours ! Il saute et s'allonge sur moi pour me protéger. La conductrice lève enfin les yeux. Quand elle nous voit c'est déjà trop tard. Elle freine et la voiture se met à piler en laissant derrière elle des traces de pneus sur la chaussée. On roule en boule jusqu'au trottoir d'en face. La marche stoppe notre élan. Ma tête cogne contre celle-ci.
La conductrice reste figée, sous le choc. J'ai la tête toute étourdie, ça me donne le vertige. Avec difficultés, je m'assoie sur la bordure du trottoir. Je suis en partie dessoûler ! J'appuie la paume de la main sur mon front en grimaçant. J'ouvre et ferme les yeux plusieurs fois pour reprendre mes esprits. Je tourne la tête vers Boris, il est recouvert de plaies et de griffures.

- Merci !
- Tu n'as rien ?
- Non, et toi ?
- Comme toi, juste salement amoché !

J'ai les bras et le visage entièrement parsemés d'égratignures et des bleus commencent à se former. Ma lèvre inférieure est en sang, j'ai dû la mordre en tombant. J'ai une plaie ouverte sur le coude droit. J'ai eu de la chance que Boris soit là, sans lui j'aurais été culbuté par le véhicule. Les passants et les proches de Thelma s'agglutinent autour de nous. Personne ne fait attention à la conductrice toujours au volant de son véhicule. Thelma furieuse m'accable de reproche.

- Tu es folle ! Mais qu'est-ce qu'il t'a pris ?

Je ne vois pas ce que je peux lui répondre. Même moi, je ne sais pas comment cela a pu se produire. Dix secondes plus tôt, j'étais sur le trottoir d'en face ma bière à la main. Comment suis-je arrivée au milieu de la chaussée ? Le trou noir !

- Allez poussez-vous, faites de l'air, il n'y a plus rien à voir !

Tout le monde est rassuré, plus de peur que de mal ! Le père de Thelma s'assure que la conductrice n'est pas blessée. Elle n'a aucune blessure, elle est juste un peu choquée. Elle se justifie en disant ne pas nous avoir vu et regretter cet incident.

- Rentrons, il faut désinfecter tout ça !

Les passants reprennent le cours de leurs vies tandis que la conductrice s'étant remise de ses émotions redémarre et disparaît aussi vite qu'elle n'est arrivée.

Thelma me regarde d'un air féroce !

- Je t'avais dit d'arrêter de boire ! Tu aurais pu mourir sous cette voiture et entraîner Boris avec toi ! Tu es vraiment inconsciente ! Ce n'est pas, parce que tu es malheureuse en ce moment, qu'il faut faire n'importe quoi !

Je sais qu'elle a raison, je m'excuse auprès de Boris même si ça ne répare pas mon erreur. Je voulais seulement oublier ma douleur et se trou béant que j'ai au fond de mes entrailles. M'évader le temps de quelques heures !

L'alcool fait encore effet, je ne ressens aucune douleur malgré mes blessures. J'ai un goût de sang amer dans la bouche.
Je me lève avec quelques difficultés, aidé de Thelma, la tête encore étourdie. Je me rends dans la salle de bain où je crache un mélange de salive et de sang dans le lavabo. Assise sur le rebord de la baignoire, Thelma lave et désinfecte mes blessures en les tapotant avec des compresses stériles.

- Tu es toujours énervée contre moi ?
- Kristy, tu ne te rends pas compte de ce qui vient de se passer ! J'ai vraiment eu très peur !
- Je sais, excuse-moi ! Ça ne se reproduira plus, promis !

Je l'a serre par la taille et pose ma tête sur son ventre. Elle me caresse les cheveux et m'embrasse la chevelure.

- Et si, on rentrait à la maison ?

Le moteur se met à peine à ronronner que je m'assoupis aussitôt dans la voiture, la tête sur l'épaule de Thelma. Parvenue à destination, Thelma me caresse tendrement pour me réveiller et me chuchote à l'oreille.

- Ma puce réveille-toi, nous sommes arrivées.

Je n'ai pas complètement dessoûlé, j'en ressens encore les effets. Je me réveille doucement, je prends le temps de me d'étirer et baille.
Je ne me souviens pas que ce perron est autant de marches. L'ascension est longue, je m'adosse au mur le temps que Thelma ouvre la porte. La lumière du couloir m'éblouie, je cache  mes yeux avec mon coude.

- Ah, Thelma éteint la lumière !
- Ouais, et comment fait-on pour avancer dans le noir ? Tu n'avais qu'à moins boire, tu aurais moins mal au crâne.

Je marche tel un robot automatisé. J'enlève de mon mieux mes vêtements tout en marchant.  Je les laisse tomber par terre au fur et à mesure que j'avance. Je m'arrête au milieu du couloir du premier étage. Je me retourne et reviens en arrière.

- Tu as oublié quelque chose ?

Je pousse Thelma contre le mur du couloir. Je l'embrasse avec fougue sur la bouche puis dans le cou, sur son décolleté et revient à sa bouche. Je soulève sa robe en la caressant pour la déshabiller à son tour.

- Kristy, tu es soûle !
- Oui, et ?
- Je ne fais pas l'amour avec toi tant que tu es bourrée.

Je fais semblant de ne pas avoir entendu et continue de l'embrasser. Elle retient sa robe, son front contre le mien.

- Tu n'écoutes jamais quand je te parle.
-Non !
- Ça a failli coûter ta vie !

Je souffle !

- Ok, j'ai compris pas ce soir !

Thelma se met à rire.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle !
- Tu es tellement bourrée que tu as oublié que tu ne peux pas encore avoir de relation sexuelle.

Elle me montre ma serviette hygiénique collait dans mon slip en tirant sur celui-ci. J'avais oublié qu'il fallait attendre quelques jours supplémentaires avant d'être entièrement cicatrisée. De plus, je n'ai pas pensé à changer de serviette trop occupé en m'enivrer. Du coup, la serviette hygiénique a débordé et je me retrouve avec un slip taché de sang. On n'éclate de rire nerveusement, surtout moi.
Soudain une grande fatigue m'empare, je me remets à baillé. Thelma me mord les lèvres.

- Aï !
- Tu devrais te coucher ! Je te rejoins tout de suite !

Je me lave et me change rapidement. Mon corps est lourd et douloureux ! Je m'affale dans le lit pesamment, et ronfle dès que mon corps touche le matelas.
Quand Thelma me rejoint, je suis dans les bras de Morphée depuis longtemps.

KRISTY Les emmerdes arrivent aussi aux étoiles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant