Le bain de minuit

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Il fait un peu frisquet ! On a beau être à Los Angeles, les nuits sont encore fraîches en ce début de mois d'avril. Pourtant, je ne ressens pas le froid. Je suis trop excitée à l'idée d'être surprise par quelqu'un !
Dans le jardin, on enlève nos chaussures. On se met à courir et à pouffer de rire comme deux adolescentes.
Quand je suis avec Thelma, je retrouve une certaine insouciance que j'ai perdue bien trop jeune. On se prend la main jusqu'à la plage. Le sable nous caresse la plante des pieds. Nous sommes au milieu de la nuit et malgré cela le ciel est clair. On peut se voir distinctement. Arrivé à mi-chemin, on se met à marcher pour reprendre notre respiration. On avance lentement vers l'eau en regardant l'horizon. Cette nuit, le ciel est magnifique ! Je crois que je n'avais jamais vu autant d'étoiles dans le ciel de la Californie. Même la voûte céleste est notre alliée !
L'eau nous chatouille les orteils. On pose nos chaussures sur le sable et on s'assoit l'une à côté de l'autre, toujours main dans la main. Thelma appuie sa tête contre mon épaule. Je penche la mienne pour me rapprocher d'elle. Je tourne légèrement la tête et je plonge mon nez dans ses cheveux. Son odeur m'enivre ! Le bruit de l'eau nous berce. Spontanément, nos visages se retrouvent face à face. Nos regards se croisent, nous nous rapprochons inévitablement l'une de l'autre. J'abandonne mes lèvres sur les siennes pour lui offrir un baiser langoureux. Je la sens s'abandonner dans mes bras.

La marée est à son apogée. Nos jambes sont maintenant sous l'eau jusqu'aux mollets.
Je remue les pieds.

- Elle est un peu froide, non !

Thelma se lève et enlève son t-shirt.

- Ça te dit un bain de minuit !

Elle retire sa jupe.

- Je viens de te dire qu'elle est froide. Tu ne veux tout de même pas qu'on se baigne à cette heure ?

Elle n'écoute pas ce que je lui dis et se met à courir dans l'eau.

- Allez, viens ! Ne fais pas de manière ! Elle est bonne !

Elle m'éclabousse !

- Ok, crois-moi, tu vas le regretter !

Je me déshabille à mon tour et la rejoint dans l'eau. Je n'ai pas tords quand je dis qu'elle est froide.
C'est à qui, sera la plus mouillée ! On s'amuse comme des folles !

- J'ai gagné ! Me dit-elle.
- Normal, tu as triché !

Elle s'avance vers moi.

- Et j'aurais triché quand ?
- Tu m'as éclaboussé lorsque j'étais encore sur la plage et tu es rentrée avant moi dans l'eau.

Elle continue d'avancer lentement vers moi.

- Ç'est parce que tu ne voulais pas venir te baigner avec moi.

Elle m'éclabousse de nouveau !
L'eau dans les yeux m'incommode, je les essuie. J'agrippe Thelma par la taille et la tire contre moi. Je ne contrôle plus rien !

Nous sommes sur le point de nous embrasser quand on entend du bruit provenant de la maison. Nous nous retournons instinctivement pour savoir qui surgit du jardin. D'abord une ombre apparaît imprécise. Elle est de plus en plus proche, de plus en plus nette. Et merde, je crois distinguer Elliot ! Il n'a pas l'air enchanté de nous voir ensemble ! Il est rouge de rage !

- Ça va ? On s'amuse bien ici, à ce que je vois !
- Mais qu'est-ce qu'il te prend ? Calme-toi !
- Que je me calme ! Alors que tu batifoles avec cette dévergondée !
- Pas la peine d'en faire toute une histoire ! On se baigne, c'est tout !
- C'est tout, peut-être pour toi ! Mais pas pour elle. Tu ne l'as pas remarqué, mais moi si. Elle flirte littéralement avec toi, et toi, tu te jettes dans la gueule du loup !
- Tu as des hallucinations ! On veut juste s'amuser un peu ! Si tu n'es pas capable d'en faire autant, tu n'as qu'à rentrer chez toi ! D'ailleurs, tu ne m'as toujours pas dit pourquoi tu es arrivé en retard.
- Ça y est, madame a sa villa maintenant ! Elle peut se la pèter. T'inquiètes, je rentre ! Je te laisse à tes occupations de sainte nitouche.

Il tourne les talons. En ce moment, il m'insupporte ! J'ai le pressentiment qu'il me cache quelque chose, mais quoi ?

- Désolée pour le spectacle !
- Je connais ! Tu vois, c'est pour ça que je suis lesbienne ! Les hommes sont trop compliqués. Et toi, d'après toi, qu'est-ce que tu es ?
- Je suis censée être hétérosexuelle, figure-toi !
- Ouais, et bien, je crois que je suis en train de te convertir ma belle !

Je ne sais pas si j'en ai vraiment envie ! Est-ce seulement elle, qui m'attire ! Est-ce une attraction sexuelle passagère ! Je ne saurais l'exprimer. Quand je suis avec Thelma, je peux être moi-même sans me poser de questions, sans jugement quelconque.

Ça doit être ça : la Liberté !

KRISTY Les emmerdes arrivent aussi aux étoiles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant