Chapitre 8

483 39 12
                                    

Il faisait extrêmement chaud, ma chemise me collait à la peau, et je commençais à fatiguer.

- Bon, tu habites encore loin ? demandai-je, une pointe d'agacement dans la voix.

- Patience, nous y sommes bientôt.

Nous sortîmes de la forêt sombre, nous marchâmes un peu avant d'atteindre une cascade. C'était absolument magnifique, le reflet du soleil sur l'eau faisait briller et ressortir la transparence de la rivière, on pouvait voir les poissons nager.

Je restai béate devant le paysage qui s'offrait à moi.

- C'est splendide, soufflai-je.

Aymerick sauta alors sur une pierre dans l'eau. Il me fit signe de le suivre.

- Saute sur ce rocher, Skay, dit-il.

Je m'exécutai, même si je craignais de glisser, car je n'étais pas très agile. Je m'élançai, mes deux pieds atterrirent parfaitement sur le rocher, aux côtés d'Aymerick.

- Parfait, à présent, accroche-toi à moi, dit-il.

Maladroitement, je posai mes bras sur ses épaules.

- Tu es bien accrochée ? demanda-t-il.

- Oui, répondis-je, mais pourquoi tu veux que...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'Aymerick bondit, il bondit si haut et si loin, que nous atteignîmes l'autre côté de la rivière. J'avais crié quand il avait sauté, je ne m'y attendais absolument pas.

- Tu es malade ! hurlai-je, alors que ma voix était recouverte par le bruit de la cascade. Tu aurais pu me prévenir !

Il éclata de rire.

- Si je t'avais prévenu, tu ne m'aurais pas fait confiance, expliqua-t-il.

- Non, certainement pas ! assurai-je. Comment tu as fait cela ? On aurait dit que tu... volais.

- Il suffit d'un peu d'entraînement, ce n'est pas compliqué.

Aymerick m'expliqua qu'il vivait un peu plus loin. Je tentai de lui poser quelques questions sur son mode de vie, mais il resta très vague.

Nous arrivâmes alors à une maison, isolée dans une clairière. C'était une petite maisonnette de bois, maladroitement établie, qui me faisait penser aux maisons des contes de fée. Est-ce que tout était si joli dans ce monde ?

Aymerick poussa la porte, et nous entrâmes. Je découvris alors un espace peu meublé, un peu mal rangé. Une femme se tenait assise sur un fauteuil rouge. Elle avait les cheveux blancs, et était vêtue d'une longue robe parme légère. Des yeux bleus perçants éclairaient son visage, celui d'une femme d'une cinquantaine d'années environ. Elle se leva quand elle nous aperçut.

- Aymerick, te voilà enfin, dit-elle. À qui ai-je l'honneur ?

- Mère, dit Aymerick, je te présente Skay. Elle vient du monde 333. Elle s'est transportée ici, et je l'ai trouvée, alors qu'elle se faisait attaquer par une horde de Stup.

- Du monde 333 ? répéta la mère d'Aymerick. C'est impossible, voyons.

Aymerick lui expliqua alors qui j'étais. À ces mots, sa mère, stupéfaite, me fit une révérence.

- C'est un honneur de vous rencontrer, Majesté, salua-t-elle.

- De même, répondis-je gênée.

Je compris alors que je devais commencer à m'habituer à mon nouveau titre, aussi étrange et surréaliste qu'il soit.

- Mère, dit Aymerick, pourrais-tu te charger de lui prêter une des tenues de Sofia ? Je dois partir rejoindre Maya.

DRIVE ME HOME [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant