Detroit Become Human - Connor x OC

Partie II - 25 - Sentiments

Mardi 28 décembre (le jour-même), 20h18.

Refermant à double tour la porte de son cabinet vétérinaire, dont la surface était trempée depuis plusieurs heures d'une pluie battante, Lana s'empressa de regagner rapidement sa Nissan Juke garée juste à proximité. Le vent qui s'était levé deux heures plus tôt l'avait dissuadée d'utiliser son parapluie, de surcroit avec la courte distance qui séparait son lieu de travail de son véhicule. Néanmoins, cela n'avait pas empêché à la jeune femme d'être assurément mouillée, s'installant péniblement sur son siège conducteur d'un claquement de porte assourdissant. Epuisée par cette météo instable, elle expira un significatif souffle d'agacement.

« - Putain, c'n'est pas vrai... »

Moteur toujours éteint, elle observa rapidement son minois à travers le rétroviseur intérieur. Réajustant sa frange humide, sous le bruit accablant de l'averse contre le pare-brise, la jolie brune recoiffa hasardeusement sa chevelure qui faisait des ondulations. Elle détourna alors le regard devant elle, vers la route sombre. Pensive, le beau visage de Connor lui revint en mémoire, bien qu'il n'eût jamais quitté sa conscience, depuis le jour où elle l'avait rencontré.

Huit jours s'étaient écoulés, depuis sa réinitialisation inexpliquée. Cela pouvait sembler peu, en comparaison avec les nombreuses semaines qui avait rythmée sa vie amoureuse. Le regard de Lana avait changé. Éternellement triste, elle l'était davantage depuis qu'elle l'avait à nouveau revu. Connor semblait si vide d'expression. Son corps était vivant, mais son âme, celle qui lui avait permis de l'aimer, de la chérir et de lui susurrer tous les mots doux dont elle se souvenait parfaitement, était éteinte. Pragmatiquement parlant, il n'était qu'une machine, et ce constat était toujours valable, avec ou sans son humanité. Il lui avait lui-même dit qu'elle ne pouvait pas l'aimer, car il n'était pas vivant. Elle avait beau être la personne la plus optimiste du monde, du genre à ne pas se laisser abattre facilement, elle commençait néanmoins à croire que c'était peut-être fini. Alors que depuis le début, bien que fragilisée par la situation, elle refusait de croire à un éventuel échec, le fait était que celui-ci lui avait dorénavant traversé l'esprit. C'était une première. Cette prise de conscience la bouleversait véritablement. Observant toujours l'horizon obscur devant elle, la main droite prête à démarrer, Lana se rattachait à ses précieux souvenirs à ses côtés. Seulement, contrairement à avant, elle savait aujourd'hui que c'était de l'histoire ancienne.

La jeune femme tenta de se concentrer sur la route, qui offrait une visibilité significativement réduite. La pluie et le vent n'avaient de cesse de s'accélérer, ce qui avait le don de la stresser. Les rues étaient désertes, ce à quoi elle se décida d'allumer la radio, depuis son volant aux multiples options, afin de sentir à ses côtés un semblant de présence réconfortante.

« Alors qu'à Detroit il est tombé en quelques heures seulement, l'équivalent de deux mois de précipitations, la vigilance est de mise dans tout le Michigan. Il vous est demandé de limiter vos déplacements et de rester chez vous autant que possible. Des inondations et débordements de crues ont été constatées dans les villes de Dearborn et Hunyington Woods... »

« - Ha merde... Ok, j'ai juste quelques kilomètres à parcourir, ensuite je ne quitte plus la maison. »

Consciente du danger qui subsistait, la jeune femme savait pourtant qu'elle n'avait pas d'autre alternative que de rentrer chez elle. Roulant à une vitesse exagérément modérée sur trois kilomètres, d'un battement actif et régulier des essuies glaces, elle tomba nez à nez sur un panneau lumineux au beau milieu de la route. Il indiquait que celle-ci était barrée, invitant à emprunter une déviation sur la droite. Soufflant de désinvolture, l'humaine n'avait d'autre choix que de suivre le nouveau chemin qu'elle ne connaissait pas. Au bout de deux minutes seulement, la tension commençait à monter.