Detroit Become Human - Connor x OC

Partie II - 26 - Sacrifices

Quelques heures plus tard.

Elle était en train de rassembler ses affaires qui gisait sur son lit, dans son petit sac à dos beige. Lana le zippa promptement, dans un silence pesant.

La jeune femme était rentrée directement chez elle. Son visage féminin n'avait pas quitté cet air dépité, qui avait pris naissance depuis qu'elle avait quitté le motel. Malgré les preuves qu'elle avait recueillies, elle n'arrivait toujours pas à croire ce qu'elle avait découvert. Sans se poser la moindre question à ce sujet, elle pensait pouvoir faire confiance à Norman de par sa fonction, mais il fallait croire que l'imposture n'épargnait aucun corps de métier. De plus, la gentillesse de l'humain lui avait semblée sincère. Manifestement fâchée contre lui, elle l'était surtout envers elle-même. Comment avait-elle pu ne rien voir ? De nature prudente de surcroit, ce constat l'affligeait grandement. Bien qu'elle tentait d'oublier cet homme, afin de se concentrer sur l'essentiel, Lana commençait à réaliser, avec du recul, que certains indices auraient pu la mettre sur la voie. Consciente néanmoins que l'enquête qu'elle lui avait soumise était loin d'être banale, elle se souvenait à quel point Norman avait été hésitant, surpris même, avant d'y consentir. Aigrie, la vétérinaire savait aussi que cette décision, permettait au trentenaire de l'empêcher d'approcher de la vérité. D'un bref soupir, elle se disait qu'un autre détail aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Alors que tout travail méritait salaire, Jayden avait refusé plus d'une fois une rémunération de la part de la jeune femme, estimant que cela pouvait attendre. Lana avait été tellement peinée et perturbée par l'absence de Connor, qu'elle ne s'était doutée de rien.

Vêtue d'une tenue bien plus confortable que son ensemble chemisier-jupe, projetant de se rendre à cette mystérieuse adresse qu'elle avait obtenue dans les archives du détective, Lana ouvrit la porte coulissante vitrée de son dressing. Elle était à la recherche d'un petit pull blanc qu'elle voulait enfiler par-dessus son débardeur. Elle ne voulait pas s'encombrer de vêtements chauds et tape à l'œil, envisageant de s'y rendre en toute discrétion. Balayant rapidement de ses yeux bleus sa penderie, son regard s'éternisa sur les vêtements masculins de Connor. Songeuse et émue, elle amena doucement sa main sur la manche d'une de ses chemises blanches.

« - Je t'ai fait une promesse mon amour... Je ne t'abandonnerai pas. »

***

13h26, soit une heure plus tard.

Elle avait pris les transports durant une bonne demi-heure, à la fois pressée et anxieuse par cette destination inconnue. Le calme inhabituel, qui régnait au sein de la rame de tramway, n'avait pas suffi à la rendre plus détendue. Lana avait gardé en mémoire l'adresse qu'elle avait réussi à intercepter dans les dossiers confidentiels de Norman, sans savoir précisément ce qui en résultait. Elle l'avait bien évidemment inscrite sur son téléphone portable, dans l'assistant de navigation prévu à cet effet. Le résultat n'avait pas eu pour effet d'atténuer sa curiosité. Au contraire, même. Le lieu tenu secret se trouvait en plein cœur du centre-ville, dans une rue passante qu'elle connaissait bien.

Alors qu'elle acheva sa route, à pieds cette fois-ci, le regard s'alternant entre son écran et le paysage qui l'entourait, la jeune femme se stoppa net face à un salon de coiffure. Ses sourcils se contractèrent significativement. Était-elle réellement arrivée à destination ? Pendant qu'elle se questionnait mentalement, se demandant si elle n'avait pas finalement mal renseigné l'adresse sur son gadget sophistiqué, Lana se rendit compte que le lieu tant convoité concernait la devanture juste à côté, sur la gauche. Elle était située à l'angle d'une avenue perpendiculaire. Se rapprochant doucement de celle-ci, l'enseigne blanche et défraîchie était dépourvue de nom. La vétérinaire approcha son visage clair de la baie vitrée, posant ses deux mains autour de son visage. La boutique semblait déserte, se demandant même si le local n'était pas à vendre ou à louer. Refusant néanmoins de s'en aller, déterminée et inquisitrice, Lana contourna le lieu sur sa gauche, après avoir vérifié que personne n'était en train de la regarder. Quelques passants erraient hasardeusement à proximité, mais la discrétion de la jeune femme lui avait permis d'atteindre facilement l'arrière-boutique.