Chapitre 28

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XXVIII- Douloureux passé 

Cosette était laide. Heureuse, elle eût peut-être été jolie. Nous avons déjà esquissé cette petite figure sombre. Cosette était maigre et blême. Elle avait près de huit ans, on lui en eût donné à peine six. Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d'ombre profonde étaient presque éteints à force d'avoir pleuré.

Victor Hugo


*Petite ( pas si petite)  scène lemon à la fin, je vous le repréciserai au moment venu. Bonne lecture !*

- Emma ? Pourquoi pleures-tu ?

Sa voix chaude et rassurante la fait sortir de son souvenir. D'une main, elle essuie rapidement les larmes qui tombent de ses paupières. Elle tente de cacher la cicatrice béante dans son cœur et sourit à son beau blondinet.

- Pardon, c'est juste qu'elles sont vraiment très bonnes ces frites...

Ses doigts s'enlacent au sien. Adam s'est très bien qu'elle cache encore la vérité. Il ne devrait pas lui demander pourquoi la nuit elle est souvent prise de sanglots, pourquoi par moment son regard devient sans expression, mais cette fois-ci, il ne peut plus la voir pleurer sans pouvoir l'aider, alors, il se lance :

- Tu sais... J'ai bien remarqué que tu essayes sans arrêt de refouler des choses.

Ses doigts tatoués se serrent dans les siens, ils sont étrangement glacés. Emma se mord la lèvre sans trop savoir si elle doit se livrer ou se taire. La pression sur ses doigts froids la pousse à révéler ce qui lui pèse sur le cœur. Elle doit se confier pour peut-être espérer ne plus être hanté le jour et la nuit. Ses yeux plongent dans les siens à la couleur noisette. Adam est la seule personne qui voit quand elle va mal. Il est donc le seul à pouvoir la comprendre.

- Je... J'ai eu une enfance déplorable.

Sa gorge se serre rien quand prononçant ces mots. Pourtant, cela reste assez vague pour ce qu'elle a vécu. Adam reste silencieux, elle se livre et il voit que c'est très difficile pour elle. Il préfère la soutenir sans un bruit pour ne pas la brusquer.

- Ma mère était une folle qui me martyrisait...

Emma retient un sanglot et se concentre sur son burger alléchant pour ne pas pleurer. Adam prend sa deuxième main et la serre tout aussi fort. Il a l'impression de ressentir sa douleur à travers ses doigts.

- Je n'ai pas de frère et sœur alors j'étais au centre de son attention pour, non pas recevoir son amour entier mais ses coups à répétitions. Je crois avoir eu un père... Il est apparu une ou deux fois dans mes souvenirs. Cette femme qui me servait de mère venait toujours me chercher dans ma chambre pour que je reçoive des punitions. A chaque fois... A chaque fois je me répétais que je le méritais parce que je n'étais pas une assez jolie fille. Elle faisait que de me chuchoter avant chaque coup de poing « tu es laide » « tu n'auras pas d'avenir » « tu n'es pas un cadeau du ciel mais une erreur sur terre ».

Emma essuie une larme qui coule le long le de sa joue. Son corps est pris de tremblements qu'elle s'efforce de se maîtriser. Adam n'en revient pas, cette magnifique femme en face d'elle est une petite enfant brisée par sa génitrice.

- Chaque partie de mon corps a été la source de ses moqueries, de ses insultes. Il y avait de la violence mais aussi des privations, des rabaissements, des insultes... Je me rappelle d'avoir été privé d'aller aux toilettes parce que j'avais fait tomber un verre. Elle devait sûrement me détester puisqu'à cause de ma naissance, mon père et elle se sont séparés. Enfin je crois car selon elle, je lui ai gâché la vie. Je ne sais juste pas à partir de quel âge elle a commencé à me battre.

Mission : Plan CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant