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PDV Louis

-"Je ne sais pas qui a prit ces photos." me défendais-je.

-"La question n'est pas là, Louis. Je crois que tu ne comprends pas ce qu'il va se passer maintenant." souffle mon père.

-"Qu'est-ce qu'il va se passer ?" bégayais-je.

-"Il va se passer que nous allons perdre notre droit de famille d'accueil, que Amanda va repartir chez elle dès demain et toi, tu es à deux doigts de perdre ta carrière." s'énerve-t-il.

-"Seulement pour un foutu baiser ?" rigolais-je.

Il balance violemment son verre de whisky contre le mur, qui se brise en mille morceaux, et je frissonne. J'ai rarement vu mon père aussi énervé.

-"Tu les as bien regardé ces photos ? Tu crois que qui va gober tes mensonges ? Ne me dis pas que tu l'as seulement embrassé, tu es avachi sur son corps, elle les cuisses ouvertes. Tu me prends pour un con ?"

Une larme dévale ma joue. Il me fait presque peur.

-"Je te le jure que non. J'ai arrêté avant que ça dérape." promettais-je.

-"Et avant que tu penses à ça, avant que tu te souviennes de qui elle était pour toi, qu'est-ce qu'il t'ai passé par la tête quand tu l'as embrassé ?" se moque mon père.

Je sais où il veut en venir.

-"Oui. Oui, j'ai voulu coucher avec elle. J'y ai pensé. J'ai failli le faire. Mais je me suis repris." marmonnais-je.

Il balance ses bras au-dessus de sa tête et applaudit, de façon mauvaise.

-"Quel petit salopard. Comment je t'ai élevé ? Tu as n'importe quelle fille que tu veux, tu peux baiser chacune des filles de ton lycée, tu fais ce que tu veux, c'est ton problème. Mais Amanda... Amanda, sérieusement ? Le reste ne te suffisait plus ?"

-"Ça n'a rien avoir, je ne sais pas comment tu m'imagines mais je ne couche pas avec n'importe qui." murmurais-je.

-"Ah ! Encore mieux. Donc pas n'importe qui mais Amanda, oui. Louis... Je sais que tu as lu son rapport. Elle a tué quelqu'un. Notre rôle, avec ta mère, c'est de l'élever dans une famille qui peut subvenir à ses besoins et la remettre dans le droit chemin. Notre rôle, en tant que parents, c'est de vous protéger. Et là, vous deux, vous avez enfreins je ne sais combien de règles."

-"Elle a peut-être tué quelqu'un mais elle a changé aujourd'hui. Elle n'est plus la même." la défendais-je.

-"Comment tu peux en être si sûr ? Ça ne fait que deux mois qu'elle est à la maison, à peine. À moins que..." s'étonne mon père.

-"À moins que ?" m'étonnais-je.

Il me retarde de nouveau, l'air ahuri.

-"C'est pas la première fois que tu traînes avec elle ? C'est ça ? Putain, c'est pas la première fois que vous vous embrassez, c'est ça ? Est-ce que je me trompe, Louis ?" s'écrit mon père.

Je ne sais pas comment ma mère et Millie peuvent rester endormies au vu des cris.

Je reste silencieux, les yeux plantés dans les siens. Je sais que si je commence à me justifier, je vais bégayer.

Je croise le regard d'Issie, perdue, qui mime un non de la tête comme si elle n'en revenait pas.

-"Non..." murmurais-je.

-"Non ?" répète-t-il.

-"Non, c'est pas la première fois, papa." avouais-je.

Il s'écroule sur le fauteuil en cuir du salon et frotte son visage entre ses mains.

Si j'avais su - Louis PartridgeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant