Ch a p i t r e 12

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— Tu lui as dit quoi ?! s'exclama Alice dans la voiture. 

Sur le chemin du retour, après avoir déposé Logan chez lui, étouffée par la gêne et la culpabilité, je racontais à Alice ce que j'avais sorti à Logan.

Petit rappel : lui demander de danser. Oui. Je suis vraiment tarée. Au secours.

Inutile de préciser qu'Alice avait un sourire jusqu'aux oreilles – je dirais même jusqu'aux tympans.

— Mais il a réagi comment ?

— T'as bien vu, on a dansé ensemble.

— Putain mais tu le fais exprès ou quoi, je veux tous les détails. Sa réaction, son expression faciale, s'il a dit un truc. 

Tout en conduisant, je me replongeais dans mes pensées. Je revoyais le regard intense qu'il m'avait jeté, une expression assez sérieuse sur le visage, mais des yeux qui en disaient bien plus.

— Adèle ! Ne garde pas tes souvenirs pour toi là, ce n'est pas juste.

— Calme-toi, il n'y a rien eu de dingue Alice. Il a accepté sans rien dire, il a eu une mine étonnée, avant de finalement...

— Finalement quoi ?

— Je n'en sais rien. Me fixer. Un regard intense. Enfin, je suis nulle pour décrire les émotions, je n'y connais rien à tout ça. Puis de toutes façons c'était une connerie.

— En quoi c'est une connerie ? C'est génial tu veux dire.

— Non, après je n'ai pas pu lui reparler de la soirée ni le regarder dans les yeux tellement j'avais honte. Un ou deux verres et hop, je suis détendue au point de demander une danse. N'importe quoi, la honte.

— Arrête de répéter ça, moi j'ai surtout envie de dire que ce n'est pas trop tôt.

— Pas trop tôt ? Pas trop tôt de quoi ? On se connaît tout juste.

— Vu ce qu'il sait sur toi et le temps que vous passez ensemble depuis de nombreuses semaines, il te connaît bien plus que tu le dis Adèle. Puis, même si je sais que tu ne l'admettras pas car tu repousses toutes formes de sentime-

— Je te stoppe tout de suite avant de t'entendre dire de nombreuses conneries. Logan est un ami, point barre. On ne développe pas des sentiments pour quelqu'un que l'on connaît à peine.

— Sauf que tu ne le connais pas à peine, vous avez pu apprendre à vous découvrir notamment à cause de l'épreuve que tu viens de traverser. Ça vous a rapproché malgré vous, puisque vous êtes ensemble tous les jours, rien que tous les deux.

— Même. Tu sais très bien ce que je pense de tout ça désormais. Je ne replongerai pas dans ce genre de conneries.

— Logan n'est pas Tob-

— Alice ! m'exclamai-je avant de freiner brusquement. 

Heureusement qu'il n'y a personne à cette heure-ci, je conduis comme une chaise quand je m'énerve. Je la fixais, sourcils froncés, avant de finalement détourner le regard en soupirant.

— Pardon, soufflai-je avant de reprendre la route.

— Non Adèle, c'est moi, je n'aurais pas dû insister...

— Ne t'inquiète pas. Je devrais être capable de parler de ça sans que mon sang ne fasse qu'un tour et que ça me mette hors de moi.

— Mais c'est normal que ça soit difficile pour toi encore. 

Les Âmes Solit/dairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant