Ch a p i t r e 14

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Après la soirée, sous les regards surexcités de Jane et Alice, Logan et moi restions ensemble.

— Tu veux dormir chez moi ? Me lança-t-il, tandis que nous étions dans ma voiture.

J'écarquillai les yeux, comme prise soudainement d'une légère panique.

— Adèle, quand je te dis dormir, c'est dormir, ne t'inquiète pas, tu me connais quand même. Puis tu as déjà passé la nuit chez moi je te rappelle. Ça sera exactement pareil. 

Ce n'est pas faux.

Je m'apaisai aussitôt face à sa remarque. Je démarrai la voiture, filant en direction de son appartement.

Comme l'autre fois, mon regard était attiré par ce mur de cadres – même si je n'y reste pas mille ans devant à chaque fois, rassurez-vous.

Ne voulant sans doute pas m'effrayer ou aller trop vite, Logan s'était mis à me préparer un coin pour dormir. Alors qu'il dépliait le canapé, il lança finalement la conversation.

— Au fait Adèle...

— Oui ?

— Pourquoi es-tu partie l'autre soir ? J'ai fait quelque chose de déplacé ?

Il s'était stoppé dans son action, attendant ma réponse en me fixant. Une vague de stress s'empara de moi, en me remémorant Tobias et ses menaces. J'avais tellement peur de sa réaction en apprenant ce qu'il avait pu dire et faire. Je n'avais pas envie de gâcher cette soirée, notre soirée.

— On peut en parler demain ? Je n'ai pas très envie de tout plomber.

— Pas de problème, me répondit-il souriant.

— Mais, si ça peut te rassurer, lançai-je hésitante, tu n'as rien fait causant mon départ, ce n'était pas de ta faute. 

Il eut l'air soulagé de l'entendre. Pourtant il me semblait qu'Alice le lui avait dit. Peut-être qu'il attendait que ça vienne de ma bouche.

Nous nous étions installés dans le salon, à discuter de tout et de rien, j'avais même lancé le sujet de l'ex – oui je suis une personne extrêmement bizarre à aborder ce sujet-là, sachant que nous nous sommes embrassés quelques heures plus tôt.

Que voulez-vous, je dois probablement avoir une case en moins.

— Comment ça se fait qu'elle ait ressurgi de nulle part ?

— Apparemment elle aurait appris par des amis communs que j'avais repris les cours. Du coup, un soir, elle s'est pointée à la sortie et elle m'a agrippé pour qu'on discute. Je l'ai renvoyé chier et elle a su que j'allais être à telle boîte jeudi soir.

— Sacrément déterminée.

— Sacrément casse couilles tu veux dire. Elle m'a plaqué en pleine inconscience et elle revient comme une fleur en mode on peut recommencer à zéro. Ça va faire des lustres que je n'ai pas vu sa gueule et vu la façon dont elle m'a largué, ça m'a permis de ne plus penser à elle plus vite et plus facilement que je ne l'aurais cru, tellement j'étais dégouté de ses agissements. Puis, de toute manière, qu'on soit honnête, quelques mois avant mon accident, notre couple battait clairement de l'aile. On n'arrivait même plus à se comprendre. Ça a peut-être joué à la « facilité » de cette rupture. Je n'en sais rien.

— Donc en la revoyant ça ne t'a fait ni chaud ni froid ?

Il me regarda, avant de me faire un sourire attendri.

— Non, rassure-toi. Je ne ressens plus rien pour elle depuis bien longtemps maintenant. Et, même si ce que je dis va paraître extrêmement cliché, ce que je ressens pour toi est nettement plus intense que ce que j'ai pu ressentir pour elle.

Les Âmes Solit/dairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant