Ch a p i t r e 6

61 6 1
                                    


Logan fut de retour bien avant que le reste de la bande n'arrive. En lui ouvrant la porte, je pu constater son changement de tenue. Il portait un pull col roulé noir, manches longues, un jean et ses baskets habituelles.

— Bah alors Patricia, on s'est changé ? Lui lançai-je.

— Patr-...Pfff, pouffa-t-il amusé. Pour ton information ma chère, il porte un col roulé rouge dans le film.

— Prune.

— Qu'importe.

— Tout détail dans Split est important.

— Sauf la couleur de leurs chiffons.

— Allez, entrez Monsieur Wendell Crumb. 

Il prit une mine identique à celle du personnage du film en entrant, ce qui me fit esquisser un sourire.

Qu'il est con.

Etant donné qu'Alice était sorti faire deux trois courses, je lui avais ouvert la porte en jogging t-shirt, sortant tout juste de la douche.

— Tu m'excuse deux minutes, il faut que j'aille me changer.

— Bah pourquoi ? T'es très bien comme ça.

— Le mec me dit ça alors qu'il s'est bien sapé, lançai-je en entrant dans la chambre d'Alice.

— Oh. Tu aimes donc mon look Patriciaesque ?

— Faut pas abuser non plus, répondis-je depuis la chambre. T'es juste, disons, présentable.

— T'es juste jalouse de mon look, déclara-t-il sur un faux air snob. 

Je jetai un œil à mes vêtements que j'avais étalés sur le lit d'Alice. Je les balayai des yeux, ne sachant pas quoi enfiler. Je pris finalement un simple jean et une blouse noire assez confortable, qui couvrait mon cou et mes bras. En revanche, je gardai mes chaussons.

Faut pas déconner non plus.

Je sortis de la pièce en même temps qu'Alice fut de retour.

— Bah, ils ne sont toujours pas arrivés les autres ? Moi qui me pensais à la bourre. Tant mieux remarque, j'ai le temps de me changer. 

Elle fila en vitesse sans qu'on ait eu le temps de répondre quoique ce soit.

Je m'asseyais sur le canapé, visiblement le regard paumé en vue de la réaction de Logan.

— Ça va aller Adèle ?

— On s'inquiète pour moi maintenant ? le taquinai-je.

— Mmh non, pas mon genre, mais comme tu tires une gueule d'enterrement... 

A vrai dire depuis la douche j'avais l'impression de lutter contre mes pensées. Je voulais passer une bonne soirée, rire et oublier, du moins mettre un voile – extrêmement opaque – sur tout ça.

— Adèle ?

— Oui, pardon.

— Le déni de ce matin est en train de faiblir ?

— En quelques sortes. J-J'ai... sous la douche je... j'ai vu... Oh laisse tomber.

— Dis-moi. 

Je relevai la tête vers lui et remarquai qu'il me regardait d'un air, cette fois-ci, plus sérieux. Avec hésitation, vérifiant qu'Alice n'était pas sur le point de surgir, je relevai légèrement ma manche, dévoilant l'hématome. Il me prit le bras doucement, me regardant comme pour vérifier qu'il en avait le droit. Il passa doucement son pouce sur la marque, avant de remettre ma manche dessus.

Les Âmes Solit/dairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant