Les Âmes Solit/daires

Ch a p i t r e 16

Voilà quelques semaines que nous nous étions rendus au commissariat. Ils étaient actuellement à la recherche de Tobias, qui n'était visiblement plus à l'adresse où il était censé résider. Il avait pris la fuite. Lui, et ses deux acolytes. Après avoir appris ça, j'avais la peur au ventre à chaque fois que je mettais les pieds dehors. D'ailleurs, j'étais devenue incapable de sortir seule, il y avait toujours Logan, Alice ou la bande à mes côtés. J'étais terrifiée à l'idée de me retrouver de nouveau seule avec lui, appréhendant ce qu'il pouvait se passer, maintenant que je savais tout ce qu'il avait pu dire à Logan. Ce dernier ne cessait de me rassurer et ne me lâchait plus d'une semelle. Et d'ailleurs, je refusais également qu'il se retrouve seul dans la rue, même si parfois ça arrivait malgré moi, car, voyez-vous, Patoche est une vraie tête de mulle qui refuse qu'on le protège également. C'est parfois le sujet de certaines disputes d'ailleurs. Depuis tout ça, nous vivions ensemble. Une semaine chez l'un, une semaine chez l'autre. Ce système ne me dérangeait pas particulièrement.

Je m'étais rendue de temps en temps chez mes parents le dimanche pour leur faire un coucou. J'avais réussi à dire à ma mère que je m'étais rapproché d'un certain Logan. Depuis tout ce qu'il s'était passé, elle était devenue également très méfiante. Elle avait eu une réaction entre soulagement et inquiétude. Elle était heureuse que sa fille s'autorise enfin de retomber amoureuse, mais inquiète qu'elle retombe sur un taré – merci maman d'insinuer que j'attire potentiellement que des psychopathes. Elle avait vaguement abordé l'idée de l'inviter à Noël pour mieux le connaître, mais je n'en avais pas encore discuté avec le concerné.

A chaque fois que je m'y rendais, pour ne pas flipper sur la route, j'y allais avec Alice. Mes parents ne comprenaient sans doute pas pourquoi elle venait à chaque fois, mais ils ne me posaient pas particulièrement de questions là-dessus, ils s'en fichaient un peu depuis le temps qu'ils la connaissaient.

Nous étions désormais deux semaines avant Noël, donc de nombreuses semaines après le témoignage, et toujours aucune trace de Tobias. Logan et moi n'avions pas fait de soirée, ni en boîte, ni dans des bars depuis ça. J'étais complètement terrorisée d'y croiser Tobias. Mais je savais pertinemment qu'il y avait une soirée spéciale pour Noël le samedi qui venait, et qu'Alice avait plus qu'envie que je m'y rende, étant triste que je ne participe plus à ces « fameuses soirées étudiantes indispensables » – selon les dires de cette dernière. Je n'avais cessé de lui répéter « on verra » « je vais y réfléchir », et elle essayait de me convaincre par tous les moyens que je n'avais rien à craindre là-bas, entre les videurs, la bande, elle et Logan. Mais une part de moi restait flippée face à tout ça.

Après, vous connaissez bien la tête de mule qu'est Alice. Celle qui a la palme de la détermination. Et l'Oscar de la casse couilles. Elle est bien évidemment venue chez moi une heure avant sa fameuse soirée au thème de Noël – bien dommage que nous n'étions pas chez Logan cette fois-ci. D'ailleurs, elle semblait avoir convaincu ce dernier, qui s'était changé et qui tentait aussi de me motiver, en me disant que ça nous ferait du bien de nous détendre maintenant. Ah bah, manquait plus que ça, que Patoche se lègue contre moi avec Madame Détermination.

— Bon, je dépose Logan à la boîte, toi, tu t'enfermes, tu te prépares et tu as intérêt d'être prête à mon retour. 

Tandis que je regardais cette dernière, blasée, elle se retourna vers moi tandis que Logan attendait derrière la porte.

— Aller Adèle, lâche-toi, on n'est là, il ne pourra rien arriver, je te le promets. Fais-toi belle et viens t'amuser.

— Je ne sais même pas quoi me mettre.

Elle fit mine de réfléchir avant de me répondre avec un sourire au coin.

— Inspire-toi de ton beau Logan et dis-toi que ton objectif est de le séduire comme au premier jour.