Une journée chargée

66 9 27
                                    

          Pour Leo, la journée avait été chargée. Un nouveau meurtre accompagné d'un important cambriolage suivi d'un second meurtre avaient eu lieu en début d'après-midi, et il avait dû aller sur les lieux avec deux autres inspecteurs pour interroger des témoins peu loquaces. Leo détestait ça : en plus de penser que cela pouvait ralentir une enquête, il ne les comprenait pas. Mais c'était l'inconvénient du métier, et il le savait.

           Il était ensuite retourné au commissariat rédiger un rapport à Olivia, avant de partir au tribunal pour le procès d'un coupable qu'il avait mis derrière les barreaux il y a quelques temps. Cela avait duré presque six heures, et il n'avait toujours pas fini sa journée. Il était revenu au bureau réfléchir sur l'affaire dont il était chargé depuis deux mois.

           C'est donc pour cela qu'il resta travailler une heure de plus que prévu.


* 20 H 55 *.


           Après avoir fait un rapide point avec ses collègues, il s'apprêta à sortir mais quelqu'un l'attrapa par l'épaule :


          - Steve, murmura Leo.

         - Oui, moi. Où tu vas ?

          - Premièrement, ne cherches pas à t'immiscer dans ma vie privée. Puis deuxièmement, tu n'as pas à le savoir, même si tu peux t'en douter.

          - Pourquoi être aussi...

          - ...Antipathique avec toi ? Car je ne t'apprécie pas, tout simplement.

          - Et bien mon non plus.

          - Alors, que cela s'arrête là, veux-tu ? Je n'ai pas de temps à perdre avec des personnes comme toi.


           Leo ne laissa pas le temps à son interlocuteur de lui répondre et sortit du commissariat avant de monter au volant de sa voiture.

           Dehors, le soleil s'était presque couché, et la ville était plongée dans la pénombre du soir. Leo aimait cette obscurité, il se sentait seul au monde et avait l'impression que rien ne pouvait aller le déranger. S'il le pouvait, il ne travaillerait que de nuit, mais malheureusement pour lui, ce n'était pas possible en tant qu'inspecteur de la police criminelle.


           Arrivé chez lui, il changea sa chemise blanche pour une chemise noire et attacha ses cheveux mi-longs bruns-roux. Il s'équipa d'une paire de gants en latex, d'une lampe-torche, d'un crayon à papier, d'un carnet de croquis et d'un bloc-notes, sans oublier un pinceau (ceux utilisés par les légistes), tout cela dans une petite sacoche.

           Une fois prêt, il ressortit sans n'avoir rien avalé, même s'il en avait bien envie. Mais il avait quelque chose à faire, ce soir-là, et rien ni personne ne pourrait l'en empêcher.

          Il faisait plutôt froid, pour une journée de printemps. Il y avait une légère brise, qui soufflait sans jamais sembler vouloir s'arrêter ; en effet, elle n'avait pas cessé depuis le matin.

          Il marcha exactement 2 115 mètres vers le Nord avant d'arriver à sa destination : le manoir de Brighthall.

Meurtre à BrighthallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant