La marque

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          Plus l'heure avançait, plus le froid et le vent glacial s'accentuaient, secouant les arbres de fortes bourrasques que Leo trouvait vraiment désagréables. Le manoir de Brighthall, abandonné depuis plusieurs années déjà, dressait fièrement ses murs de pierre lisse au milieu du parc immense où la nature régnait librement. Le clair du petit croissant de lune dans le ciel illuminait faiblement les lieux, donnant au bâtiment une allure de château hanté. Le lierre, qui décorait jadis le manoir d'une façon des plus raffinées, l'envahissait désormais, couvrant même certaines fenêtres de ses feuilles vertes.

           Leo savait que c'était une propriété privée et qu'il n'avait donc pas le droit d'y entrer ; mais s'il se faisait attraper, il dirait que c'était pour le bien d'une enquête, ce qui passerait mieux, et qui n'était d'ailleurs pas totalement faux. Malgré sa confiance en lui, il n'était pas très serein car il se sentait observé alors qu'il n'y avait rien ni personne, pas même un insecte.

           Il s'avança dans l'obscurité et alluma sa lampe-torche pour mieux y voir : le parc était devenu une véritable jungle, et la grande cour où les graviers crissaient sous ses pas avait mauvaise mine, les bancs de bois blanc étaient abîmés et en désordre, certains même étaient renversés. Visiblement, personne n'était venu sur les lieux pour s'en occuper depuis le meurtre du comte.

           Le regard de Leo fut immédiatement attiré par le porche, en particulier ses colonnes. Sur le dossier de l'affaire, il avait remarqué le bout d'une marque, mais qu'il n'avait pas pu voir correctement à cause du lierre la recouvrant en partie. Il repéra l'emplacement où celle-ci était censé y être et dégagea le lierre ; ce qu'il trouva l'intrigua, il ne s'attendait pas à une simple flèche qui n'apportait aucun élément décoratif.

 Il repéra l'emplacement où celle-ci était censé y être et dégagea le lierre ; ce qu'il trouva l'intrigua, il ne s'attendait pas à une simple flèche qui n'apportait aucun élément décoratif

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Toutefois, il remarqua un détail ; la marque semblait ancienne, mais pas autant que le manoir, car elle était bien visible. Mais ce qui le surprenait le plus, c'était ce avec quoi elle avait été tracée ; cela ressemblait beaucoup à du sang séché. Or, ce n'était sûrement pas celui du comte, car même à l'époque, elle était en partie recouverte par la végétation. Y avait-il eu un autre assassinat avant celui du comte de Brighthall ? S'il y avait eu un meurtre, avait-il été résolu ? Serait-ce avec le sang de cette potentielle victime que cette marque aurait été faite ? Si oui, était-ce le même tueur ? Leo se posait d'innombrables questions parfois un peu insensées, mais aucune hypothèse n'était à écarter. Il préleva à l'aide des outils appropriés quelques minuscules morceaux de la marque et les glissa dans une pochette en plastique. Il les ferait analyser le lendemain. Peut-être cette flèche indiquait-elle une direction, invitant les visiteurs à entrer à l'intérieur ? Il partit du principe que oui. Il entra alors sur ses gardes dans la somptueuse demeure dont la lourde double-porte en bois était étonnement ouverte.

Meurtre à BrighthallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant